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L'UICN se mobilise contre les espèces envahissantes en outre-mer

Le Comité français pour l'UICN lance une initiative à l'échelle de l'outre-mer pour lutter contre les espèces envahissantes. Ce phénomène souvent sous-estimé est pourtant la troisième cause de perte de biodiversité dans le monde.

Biodiversité  |    |  F. Roussel
   
L'UICN se mobilise contre les espèces envahissantes en outre-mer
Un rat s'attaquant à un mollusque indigène
   
La prolifération des espèces à l'échelle des temps géologiques a contribué à l'évolution. L'homme interfère avec ce processus en transférant volontairement ou non des végétaux ou des animaux dans de nouveaux territoires. Aujourd'hui, les échanges se sont accélérés, et avec eux, les déplacements d'espèces. Selon la Liste Rouge de l'UICN, les espèces exotiques envahissantes sont la troisième cause de perte de biodiversité dans le monde. Elles sont impliquées dans la moitié de toutes les extinctions des 400 dernières années, et peuvent aussi avoir de graves conséquences économiques, sociales et sanitaires : dégradation de la nature, des paysages et du potentiel touristique, impacts sur l'agriculture, l'élevage ou la pêche, menaces sur la santé humaine dans le cas des virus, des bactéries et de certains insectes.

Des micro-organismes aux plantes en passant par les algues, les champignons, les insectes ou les vertébrés, ces espèces sont dites « exotiques » parce qu'elles se comportent en intruses. Les écosystèmes insulaires sont tout particulièrement touchés car beaucoup d'espèces qui les peuplent n'existent pas ailleurs et parce que, peu nombreuses, elles sont d'autant plus fragiles. Les espèces envahissantes occupent alors le terrain à la place des espèces autochtones, et se transforment alors en véritable fléau.

Les collectivités d'outre-mer hébergent une biodiversité unique avec 26 fois plus de plantes et 60 fois plus d'oiseaux endémiques qu'en métropole. Mais elles sont très vulnérables à tous types de perturbations dont les introductions d'espèces. Beaucoup d'espèces animales ou végétales ont été introduites en outre-mer : 2200 plantes à la Réunion, 1350 en Nouvelle-Calédonie, 1700 en Polynésie française. Certaines se révèlent très envahissantes et agressives et sont une cause majeure de l'appauvrissement de la biodiversité dans les collectivités d'outre-mer. Ainsi l'arbuste ornemental miconia (Miconia calvescens), introduit en 1937 à Tahiti, occupe aujourd'hui les 2/3 de l'île. Sur la liste mondiale des 100 espèces parmi les plus envahissantes dressée par l'UICN, plus du tiers sont présentes en outre-mer.

Face aux difficultés rencontrées par les collectivités d'outre-mer, l'UICN lance un programme de mobilisation. L'objectif est de favoriser l'échange d'informations et la coordination entre collectivités, en mobilisant tous les acteurs (associations, chercheurs, services de l'État et des collectivités locales). Cette initiative comporte trois axes : réaliser un état des lieux scientifique, technique et juridique, mettre en place un réseau de coordination et d'échanges d'informations, proposer des recommandations pour améliorer la prévention, la lutte et la législation. Elle est ouverte à tous les acteurs concernés ayant une compétence sur ce sujet, et bénéficie déjà de la participation de plus de 60 experts repartis dans tout l'outre-mer. Elle est coordonnée par un chargé d'études du Comité français pour l'UICN base à l'île de la Réunion.

Ce programme s'inscrit dans la Stratégie Nationale pour la Biodiversité, adoptée en 2004 par la France. Il sera mené en collaboration avec le Groupe de spécialistes des espèces envahissantes de l'UICN (ISSG). Il s'inscrit également dans le cadre du Compte à rebours 2010, une initiative mondiale lancée par l'UICN pour mobiliser les acteurs en faveur de la biodiversité.

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