Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

La région des grands lacs du Canada et des Etats-unis est toujours autant polluée

En 2002, 627.000 tonnes de polluants ont souillé la région des grands lacs. Si les industries américaines contribuent à la pollution lacustre de la région, les usines canadiennes rejettent nettement plus de polluants dans l'air.

Eau  |    |  C. Seghier
L'année 2002 aurait vu 627.000 tonnes de polluants rejetés et transférés dans le bassin des Grands Lacs*. C'est ce qui ressort d'un rapport, Partenaires dans la pollution, rendu public jeudi par l'Association canadienne du droit de l'environnement et l'association Défense environnementale**, réunis sous l'égide de Pollution Watch.

Fondé sur plus de 4 000 installations situées dans le bassin des Grands Lacs et les données déclarées au ministère canadien de l'environnement par les sociétés canadiennes dans le cadre de l'inventaire national de rejet de polluants (INRP) et du Toxics Release Inventory (TRI), pour les Etats-Unis, ce rapport évalue la contribution respective du Canada et des États-Unis à la pollution dans cette région. Il analyse les rejets et transferts de polluants des deux côtés de la frontière des Grands Lacs en 2002, ainsi que des tendances entre les années 1998 et 2002.

Le rapport note que l'apport de polluants attribuable aux installations américaines est supérieur (407.000 tonnes ) à celui provenant des installations canadiennes (220.000 tonnes ), soit 65 % de la quantité totale de polluants rejetés et transférés dans la région des Grands Lacs. Toutefois, en moyenne, pour chaque installation considérée individuellement, les installations canadiennes ont rejeté en 2002, 73 % plus de polluants atmosphériques que les installations américaines.

Soulignant que les rejets atmosphériques provenant des installations situées dans le bassin des Grands Lacs ont diminué de 14 % entre 1998 et 2002, le rapport précise que les usines canadiennes ont accru leurs rejets dans l'air de 3% alors que du côté américain, ceux-ci ont diminué de 24%.

Les données sur les usines canadiennes indiquent que celles-ci émettent en moyenne 79 % plus de toxines respiratoires dans l'air que les États-Unis et 93 % de polluants atmosphériques ou de cancérogènes présumés en plus que les installations américaines moyennes.

On ne peut pas se le cacher, le Canada contribue beaucoup plus que les États-Unis à la pollution des Grands Lacs, a précisé Rick Smith, directeur général, Défense environnementale.

Concernant le bilan lié aux rejets de polluants dans l'eau, il a augmenté de 13 % pour les principales installations canadiennes et de 23 % pour les principales installations américaines. Individuellement, les installations américaines ont rejeté dans l'eau 39 % plus de polluants en 2002 que les installations canadiennes.

L'étude a été rendue public alors que les gouvernements américain et canadien doivent entreprendre incessamment la révision de l'Accord** relatif à la qualité de l'eau des Grands Lacs, signé conjointement en 1972. Cet accord comprend des objectifs précis visant à améliorer et maintenir la qualité de l'écosystème, ainsi qu'un but, celui d'éliminer pratiquement toutes les substances toxiques rémanentes, empêchant ainsi qu'elles ne se rendent jusqu'aux lacs. Il préconise l'adoption d'une approche globale tenant compte de l'air, des terres, de l'eau et des êtres vivants, y compris l'être humain. L'accord fait appel à la coopération du gouvernement fédéral, et des gouvernements des provinces et des états, afin que ceux-ci déterminent l'impact total des substances toxiques rémanentes et mettent au point des programmes de contrôle relatifs à l'utilisation, au transport et à l'élimination des pesticides, des déchets industriels, des produits pétroliers, ainsi que des boues putrescentes et des sédiments provenant du draguage.

Malheureusement, la mise en œuvre de l'accord est loin d'être terminée et la santé des Grands Lacs n'a pas réussi à retenir l'attention concertée des décideurs au cours de la dernière décennie, déplore-t-on dans le rapport. Mais ce qui est sans doute le plus surprenant, c'est le fait que ni les États-Unis ni le Canada ne jugent bon de faire la compilation des rejets et transferts de polluants dans les Grands Lacs, tel que le propose le présent rapport, déclarent les associations qui préconisent ainsi 15 recommandations précises à l'attention des décideurs. Elles souhaitent notamment que les gouvernements du Canada et des États-Unis mettent au point une base de données commune, exhaustive, afin de déterminer l'apport annuel de tous les polluants dans les Grands Lacs, y compris les substances toxiques rémanentes et qu'un rapport soit rendu publics chaque année. Elles préconisent aux gouvernements d'élaborer et mettre en œuvre une stratégie mixte d'élimination et de réduction de la pollution et de confirmer leur engagement envers l'élimination de pratiquement toutes les substances toxiques rémanentes et ajouter à cette liste les cancérogènes et les modulateurs endocriniens. Elles demandent également aux gouvernements de s'engager à atteindre les objectifs visés par le biais de mesures de prévention de la pollution incluant le recours à la chimie verte et aux matériaux de substitution.
Enfin, le rapport estime notamment que le Canada doit envisager l'adoption, dans le cadre de la révision de la Loi du Canada sur la protection de l'environnement, de dispositions particulières qui tiendront compte la fragilité des Grands Lacs.

Les Grands Lacs sont en très mauvaise santé, parce que nous avons cessé de nous préoccuper de la pollution très réelle qui existe dans cette région, estime Paul Muldoon, directeur général de l'Association canadienne du droit de l'environnement. Nous demandons instamment au gouvernement canadien de saisir cette occasion d'adopter un plan de protection de l'écosystème des Grands Lacs contre la pollution et autres sources de stress attribuables aux humains, ajoute t'il.


*Les Grands Lacs (Supérieur, Michigan, Huron, Érié et Ontario, ainsi que le fleuve Saint-Laurent et les canaux qui les relient) forment le plus vaste système d'eau potable sur Terre. Ils contiennent 80 % de l'eau des lacs et des rivières de l'Amérique du Nord, servant de source d'eau potable à 24 millions de personnes réparties tout autour du bassin des Grands Lacs.

**L'association canadienne du droit de l'environnement et Défense environnementale ont entrepris un certain nombre de projets dans le cadre de PollutionWatch afin de démontrer l'importance des données concernant la pollution au Canada. Les rapports portant sur les Grands Lacs sont l'un des ces projets.

***Un exemplaire de l'accord peut être consulté en ligne au www.ijc.org

Notes

1 - Rapport

Sur le même sujet

Glossaire

Substance toxique rémanente

Réactions1 réaction à cet article

responsable developpement

Le traitement des pollutions (eaux, air et sols) par les végétaux eN RETABLISSANT DES espaces paysager réservé au traitement des pollutions grace essentiellement à la technique des zones humides reconstituées. Les Jardins Filtrants® sont aujourd'hui réalisé en France s’appliquent à tous les types de rejets :
- Rejets industriels agro-alimentaires , chimie, sidérurgie...
- Rejets urbains grandes stations avec traitements mixtes de finition
- Petites collectivités (communes rurales, centre hôtelier, gîtes ruraux...)
A date d'aujourd hui , je suppose que le canada n'est pas ignorant de cette possibilite de traitement des pollutions , alors pourquoi ne pas envisager une clause d'investissement integrer directement dans la responsabilité des entreprises ou communes .
sandrine Muller

muller | 23 février 2006 à 12h46 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires