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Actu-Environnement

Les Européens souhaitent une politique énergétique plus sobre mais pas à n'importe quel prix

Selon un sondage, les Européens souhaitent le développement des énergies renouvelables et sont prêts à faire des efforts pour économiser l'énergie mais ne souhaitent pas que çà leur coûte plus cher.

Energie  |    |  F. Roussel
Après les chocs pétroliers de 1973 et 1979, les politiques énergétiques ont pu s'appuyer sur des approvisionnements réguliers et des prix relativement stables. À l'heure actuelle, la situation est tout à fait différente, avec un marché de l'énergie bien plus tendu et des prix nettement plus élevés et plus volatiles. Le Commissaire européen à l'Energie Andris Pielbags a récemment déclaré que dans nos scénarios habituels, à l'horizon 2030, près de 70% de l'énergie consommée dans l'Union européenne sera importée. La demande énergétique devrait croître de 1 à 2% par an et la part des combustibles fossiles dans notre approvisionnement énergétique pourrait atteindre près de 90%, augmentant considérablement les émissions de gaz à effet de serre.
Face à ces prévisions pour le moins inquiétantes, la Commission Européenne prévoit certaines mesures en faisant de l'efficacité énergétique un axe central des politiques de développement. Elle prévoit également d'augmenter la part des énergies renouvelables pour rendre l'approvisionnement énergétique de l'Europe plus durable et veut privilégier l'utilisation des combustibles fossiles plus propre et plus efficace. Dans ce contexte, le rôle des consommateurs est essentiel. C'est pourquoi l'Europe a souhaité connaître la position de ces citoyens sur cette question et plus précisément les efforts qu'ils seraient prêts à réaliser en faveur d'une politique énergétique sobre et moins dépendante des combustibles fossiles. La Commission européenne a donc réalisé un sondage auprès des 25 États membres.

Il apparaît à travers ce sondage, que les Européens sont conscients que des décisions efficaces doivent être prises rapidement face aux défis actuels dans le secteur de l'énergie. Une majorité relative d'entre eux (47%) estime que le meilleur niveau pour déterminer ces actions de politique énergétique est le niveau européen. Cependant, la prise de décision au niveau national est également jugée importante (37%). En revanche le niveau local n'est cité que par 8% des personnes interrogées.
Le soutien le plus massif à une politique européenne de l'énergie s'observe à Chypre (62%), en Grèce (61%), aux Pays-Bas (59%) et en Italie (59%) alors que le soutien le plus faible à un effort commun au niveau européen se rencontre en Finlande (23%), au Royaume-Uni (27%) et en Estonie (29%). En ce qui concerne la France, 50% des Français estiment que le niveau européen est le plus approprié contre 36% pour le niveau national et 10% au niveau local.

Le sondage met également en évidence un soutien manifeste à la promotion de l'utilisation des énergies renouvelables en particulier l'énergie solaire et dans une moindre mesure, l'énergie éolienne. Les Européens considèrent que l'amélioration de l'utilisation des énergies renouvelables et les investissements dans la recherche et le développement technologique sont les premières priorités que devraient prendre les gouvernements nationaux pour réduire l'actuelle dépendance énergétique.
Les personnes interrogées à Chypre et en Grèce sont les plus désireuses de voir leur gouvernement se concentrer sur la promotion de l'utilisation de l'énergie solaire alors que les citoyens des Pays-Bas et du Danemark optent pour la recherche avancée. Le développement de l'utilisation de l'énergie nucléaire est une proposition choisie que pour 12% des interrogés mais avec une proportion plus élevée en Suède (32%) et en Finlande (27%).
En France, la priorité est donnée au solaire (63%) puis aux nouvelles technologies (43%) et à l'éolien (38%). « légiférer pour réduire la dépendance au pétrole » et « développer l'utilisation de l'énergie nucléaire » ne représentent des axes prioritaires que pour respectivement 21% et 8% des Français.

Du côté des économies d'énergies, une proportion significative de citoyens européens (43%) estime nécessaire de bénéficier de plus d'informations sur l'utilisation efficace de l'énergie, mais aussi d'une incitation extérieure sous la forme d'aide fiscal (40%). C'est à Chypre (60%), au Danemark (59%) et à Malte (57%) que les personnes interrogées sont les plus nombreuses à privilégier la diffusion d'informations complémentaires par les autorités publiques, alors que les citoyens de Suède (62%) et de la République tchèque (59%) sont les plus favorables au développement d'incitations fiscales. En France, les avis sont partagés : 44% des Français interrogés souhaitent plus d'informations, 31% privilégient les aides fiscales, 32% renforceraient les normes sur l'efficacité énergétique et 30% souhaitent des contrôles plus stricts de ces normes.

En tant que consommateurs, les Européens semblent attacher une certaine attention à l'idée de consommer moins d'énergie : dans leurs décisions d'achat, près de 6 citoyens sur 10 accordent beaucoup d'attention à l'énergie consommée par une voiture ou un appareil ménager. Cette tendance est même plus forte dans les nouveaux États membres que dans les pays de l'ancienne UE15.
Mais, au regard du sondage, il semblerait que les efforts en termes d'économies d'énergies soient principalement motivés par l'intérêt financier. Les citoyens européens semblent globalement disposés à changer leurs habitudes de consommation d'énergie si ça n'entraîne pas un surcoût voire s'ils en tirent un bénéfice. Par exemple, 54% d'entre eux affirment ne pas être disposés à payer davantage pour une énergie produite à partir de sources renouvelables. Toutefois, 27% sont prêts à le faire si l'augmentation ne dépasse pas 5%.
L'analyse par pays révèle l'existence de différences significatives en ce qui concerne les efforts consentis en matière de prix. Un premier clivage observable sépare les 15 États membres de l'ancienne UE15 des dix nouveaux États membres, où la réticence à payer des prix plus élevés pour une « énergie verte » est manifestement plus importante. L'opposition à une telle mesure atteint même 76% en Slovaquie. Cette réticence semble concorder, dans certains cas, avec la situation économique des pays en termes de PIB et de taux de chômage. Les pays les plus réticents ont en commun un PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA), très inférieur à la moyenne européenne, de même qu'un taux de chômage nettement plus élevé.
Plus précisément, les citoyens Luxembourgeois, Maltais et Néerlandais semblent être les plus disposés à changer leurs pratiques en matière de consommation d'énergie. 7 citoyens sur 10 affirment souhaiter réduire leur consommation d'énergie mais ne comptent pas payer davantage.
Les Danois paraissent les plus préparés à assumer une hausse de prix pour maintenir leurs habitudes de consommation, alors que les Grecs et les Hongrois sont les plus réticents à tout changement tant en termes d'utilisation que de coût.

L'utilisation de la voiture en cas d'augmentation du prix des carburants est un exemple très représentatif de ces comportements. Une hausse des prix pourrait avoir un impact sur l'utilisation de la voiture si un certain seuil était franchi : 22% d'Européens utiliseraient alors leur véhicule « beaucoup moins souvent », 31% ont déclaré qu'ils le feraient « un peu moins souvent » mais 26% ne changeraient rien à leurs habitudes.
Une telle situation devrait avoir un effet plus notable sur les citoyens tchèques, slovaques, polonais et autrichiens, avec près d'un tiers des personnes prêtes à réduire de manière significative l'utilisation de leur véhicule. D'autre part, il semble que les Irlandais, les Chypriotes, les Maltais, les Néerlandais, et en particulier les Slovènes, seraient bien plus réticents à introduire un quelconque changement dans leurs habitudes : entre 36% et 47% des personnes interrogées dans ces pays déclarent qu'elles continueraient d'utiliser aussi souvent leur véhicule.
Pour les citoyens disposés à moins employer leur voiture, les transports publics devraient être la principale alternative et plus significativement pour les Grecs (65%), les Luxembourgeois (64%), les Espagnols (59%), les Maltais (59%), les Portugais (53%) et les Hongrois (52%). Le vélo est l'option privilégiée dans les pays du Nord comme les Pays-Bas (66%) et le Danemark (51%), et dans une moindre mesure, en Allemagne (37%) et en Finlande (36%). Enfin, la marche constituerait la première alternative pour les Irlandais (36%).

En France, aucune tendance principale ne se dégage : Si le prix du carburant dépassait les 2€ le litre, 39% des Français prendraient un peu moins souvent leur voiture, 20% beaucoup moins souvent et 27% ne changeraient pas leurs habitudes. Parmi ceux qui réduiraient l'utilisation de la voiture, 28% privilégieraient la marche, 25% les transports en communs, 20% le vélo et 17% le covoiturage.

Réactions3 réactions à cet article

Je ne veux pas le savoir ...

En bref, l'Europe dérange quand elle risque de venir fourrer son nez dans nos petites affaires, mais arrange bien lorsq'il s'agit de se débarasser du bébé avec l'eau du bain : " Je sais qu'il est indispensable de changer de manière de vivre et que cela va coûter de l'argent, mais je veux bien tout à condition que ça ne me coûte pas un rond personnellement ". Continuons sur cette lancée ...

countryboy | 09 mars 2006 à 11h15 Signaler un contenu inapproprié
Augmentation significative

Une fois encore il apparaît que seulement une augmentation signification du prix de l'énergie serait suceptible de "responsabiliser" le citoyen. Sinon, le naturel égoïste, parfois favorisé par les associations de consommateurs qui poussent à demander tout à bas prix, revient.
Une aide fiscale ne permettant que d'inciter au bon sens et à l'esprit citoyen, ce n'est pas assez efficace ! Une dissuasion par le prix oriente les gens dans la bonne voie, celle de la raison pour le bien de tous !

Jérôme | 09 mars 2006 à 16h41 Signaler un contenu inapproprié
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SAVOIE | 10 mars 2006 à 19h22 Signaler un contenu inapproprié

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