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Actu-Environnement

Le marché de l'environnement chinois est toujours aussi attractif pour les entreprises françaises

À l'occasion de Pollutec China organisé la semaine dernière à Shanghai, les entreprises françaises ont cherché à promouvoir leurs éco-technologies. Le marché chinois est toujours aussi convoité au regard de la situation environnementale du pays.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Avec une croissance de 9 % par an, la Chine est un pays d'autant plus attractif pour les éco-industries qu'il affiche l'amélioration de l'efficacité énergétique et la protection de l'environnement comme des axes prioritaires de son développement. Sur la période 2001-2005, 80 milliards de dollars (1,5 % du PIB annuel chinois) ont été consacrés annuellement à la gestion des ressources en eau, à la qualité de l'air et au traitement des déchets, enjeux environnementaux majeurs pour le pays. En effet, le charbon est encore la principale source d'énergie et la première source de pollution atmosphérique. Avec 11 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la Chine se place au 2ème rang après les Etats-Unis et pourrait les dépasser d'ici 10 ans. Le traitement des eaux usées constitue un véritable défi technologique et économique pour les autorités : 90 % des eaux urbaines sont polluées et 50 % des sources d'eau des grands centres urbains et des villes moyennes sont impropres à la consommation. Concernant les déchets ménagers, la production annuelle atteignait environ 190 millions de tonnes en 2004 et augmente de 8 à 10 % par an. Seule 50 à 60 % de la production est « traitée » : 90% environ par enfouissement, 7% par compostage et 3% par incinération.
Pour le 11ème plan quinquennal 2006-2010, l'accent est mis sur l'efficacité énergétique des transports et du bâtiment, la diversification des sources d'énergie au bénéfice de l'énergie nucléaire, des énergies renouvelables et de l'hydroélectricité et l'équité pour l'accès à l'énergie entre zones rurale et urbaine. L'électrification rurale devrait ainsi à elle seule coûter plus de 15 milliards de dollars à la République populaire de Chine.

À ces besoins s'ajoutent les dispositions du protocole de Kyoto. La Chine est considérée comme un pays en développement sans engagement contraignant en termes d'émission de gaz à effet de serre mais ce statut lui permet de drainer des financements internationaux dans le cadre du mécanisme de développement propre (MDP). Les pays industrialisés gagnent en effet des crédits d'émission de CO2 en investissant dans des projets de lutte contre le changement climatique dans les pays en développement. En raison de sa forte dépendance au charbon, la Chine représente la moitié du marché mondial des projets « MDP » en matière d'efficacité énergétique, de développement des énergies renouvelables et de captation et de valorisation du méthane. C'est pourquoi, les autorités chinoises établissent des coopérations internationales en matière de transfert de technologies, de renforcement de capacités et d'information du public. Après le Canada, les Pays–Bas et le Danemark, la France a signé un accord de coopération pour la promotion des projets MDP fin 2004.
Les opportunités d'investissement en Chine ne manquent pas, notamment avec les Jeux olympiques de 2008 prévus à Pékin et l'Exposition universelle à Shanghai en 2010. Les deux villes veulent mettre en place à l'occasion de ces manifestations un programme « ville verte » concernant les économies d'énergie, le reboisement, ou encore le contrôle du bruit et de la pollution atmosphérique.

Pour bénéficier de ce marché, les entreprises françaises ont donné rendez-vous à la Chine au salon Pollutec China qui s'est tenu à Shanghai la semaine dernière. Une trentaine d'entreprises s'est présenté sur le pavillon français organisé par l'agence UBIFRANCE. De grands groupes mais aussi des PME/PMI ont cherché à promouvoir les eco-technologies françaises. À travers le Club International de l'ADEME, de nombreuses entreprises françaises entretiennent déjà des relations avec la Chine. Depuis 5 ans, le Club ADEME international mobilise ses adhérents sur l'ensemble des salons de l'environnement chinois dont Pollutec China à Shanghai et CIEPEC à Pékin. Cette coopération a déjà abouti à de nombreux projets notamment dans le domaine de la construction et de l'énergie. L'ADEME et ses partenaires promeuvent l'efficacité énergétique dans la construction en Chine depuis plus de 7 ans dans le cadre de programmes franco-chinois financés par le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM).
En s'appuyant sur des projets immobiliers déjà décidés et financés, il a été démontré la possibilité de diviser par deux les consommations d'énergie pour le chauffage dans les logements neufs pour un surcoût à la construction de 5 à 10% seulement. Pour ce faire, les architectes français ont incité les promoteurs chinois à modifier l'orientation des bâtiments et les plans de logements pour optimiser l'apport solaire, la distribution de chaleur et la régulation de la ventilation. Les experts ont par ailleurs accompagné les autorités locales pour adapter le cadre réglementaire et les mécanismes d'incitation à la maîtrise de l'énergie. Le programme d'efficacité énergétique dans la construction en Chine 2004 – 2007 a ainsi permis la réhabilitation de 200.000 m2 de logements à Harbin et Heihe, la construction de 20 maisons rurales à Heihe, de 300.000 m2 de logements à Beijing (Pékin) et 155.000 m2 à Shanghai. L'objectif de ces opérations est de démontrer leur faisabilité technique et financière dans la réalité économique chinoise afin qu'elles soient ensuite répliquées à grande ampleur.
Du côté des grandes entreprises, Veolia Propreté a récemment annoncé qu'elle venait de remporter 2 contrats de 48 millions d'euros à Taiwan et Honk-Kong. Depuis Janvier 2006, l'entreprise est responsable de la gestion et de la maintenance de l'unité de valorisation énergétique des déchets banals du comté d'Ilan, au nord-est de Taiwan. Avec une capacité de traitement de 600 tonnes par jour de déchets ménagers et industriels banals l'unité de traitement a une puissance électrique de 16 MW. À Hong Kong, Veolia Propreté assurera, à partir de mai 2006, la collecte des 300 tonnes de déchets ménagers produites quotidiennement par les 430.000 habitants du district de Wong Tai Sin.

À l'instar de la Chine, d'autres pays d'Asie cherchent à améliorer leur efficacité énergétique face à l'augmentation du prix du pétrole et à la croissance de la demande en énergie. Les gouvernements comme la Thaïlande et les Philippines renforcent les normes énergétiques pour les automobiles, les équipements et les constructions tout en offrant des incitations fiscales aux entreprises qui investissent dans des projets d'efficacité énergétique. La Corée du sud a dépensé l'année dernière 680 millions de dollars pour remplacer les équipements de certaines usines. Le Japon quant à lui, a lancé une campagne pour persuader les sociétés de réduire leur utilisation de chauffage en encourageant les ouvriers à mieux se couvrir. La semaine dernière, le ministère de l'environnement du Japon a d'ailleurs lui-même coupé son chauffage pour montrer l'exemple.
De nombreuses compagnies asiatiques déclarent rencontrer encore des obstacles significatifs à l'efficacité énergétique, comme un manque d'incitations financières par rapport au coût des investissements et des lois environnementales trop légères.

Pour d'autres pays de la région plus pauvres comme le Laos, Myanmar et le Vietnam la question ne se pose pas encore. La majorité de la population de ces pays n'a même pas encore accès à l'électricité.

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