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Actu-Environnement

Lille participe au projet Biogasmax pour favoriser l'essor du biogaz carburant

Avec 27 partenaires européens et dans le cadre du programme Biofuel Cities de la Commission Européenne, Lille Métropole Communauté Urbaine lance le projet BIOGASMAX pour extraire du biogaz carburant des déchets organiques.

Energie  |    |  C. Seghier
   
Lille participe au projet Biogasmax pour favoriser l'essor du biogaz carburant
   
Parmi les biocarburants, le biogaz peut jouer un rôle dans la réduction de la dépendance des transports aux carburants fossiles car il constitue une énergie renouvelable. Produit à partir de la fermentation de boues de stations d'épuration, de déchets alimentaires ou agricoles ou des déchets organiques municipaux, le biogaz permet une valorisation énergétique optimale des résidus .
En France, son utilisation en tant que carburant semble prendre de l'essor. En effet, dès 1990, la communauté urbaine de Lille (LMCU) a mis sur pied un projet visant à faire fonctionner des bus urbains avec un biogaz purifié produit à partir de boues fermentées provenant d'une station d'épuration (quatre sont déjà en circulation).* Aujourd'hui elle continue dans cette voie puisqu'elle a lancé le 23 mars dernier à Lille le projet BIOGASMAX (BioGAS as fuel vehicle MArket eXpansion to 2020 Air quality) pour participer à la réduction de la dépendance aux produits pétroliers et réduire les émissions de gaz à effet de serre et les rejets polluants, en montrant la fiabilité du biogaz-carburant.

Doté d'un budget de 20 millions d'euros dont les principaux financements jusqu'en 2009 proviennent de la Commission européenne (7,5 M EUR) et de la communauté urbaine de Lille (4 M EUR), le projet BIOGASMAX a pour objectif principal de démontrer que les villes peuvent produire du carburant de haute qualité à partir notamment du traitement des déchets organiques. Il s'agit de montrer que le biogaz carburant est viable et rentable techniquement pour inciter les villes d'Europe à prendre exemple sur les partenaires du projet. Grâce à la mise en place de ces projets de démonstration à grandes échelles, il permettra également d'optimiser les procédés industriels, d'expérimenter des technologies nouvelles ou proches de la mise sur le marché.

Il s'inscrit dans le cadre de l'objectif européen de remplacer 20% des carburants fossiles dans les transports par 8% de biocarburants, 10% de gaz naturel et 2% d'hydrogène d'ici 2020.

Lancé avec vingt-sept autres partenaires - collectivités locales, industriels, organismes de recherche - pour une durée de 4 ans dans le cadre du programme Biofuel Cities de la Commission Européenne, lancé en 2004, ce projet prévoit de mettre en service des bus qui rouleront au biogaz produit par le futur Centre de valorisation organique (CVO). Le futur CVO en construction à Sequedin sera capable de traiter à partir de 2007 environ 100 000 tonnes de biodéchets par an (déchets des marchés, des restaurants, des cuisines et des jardins). Le plus gros centre, actuellement en Allemagne, recueille 50 000 tonnes. La biométhanisation pratiquée au CVO permettra de récupérer le biogaz de fermentation pour le transformer en biogaz carburant. Dans un premier temps, le biogaz alimentera directement une flotte de 100 bus. En cas de succès, le biogaz pourrait alimenter les flottes automobiles des collectivités, des entreprises ou des sociétés de taxis.

Les principaux partenaires de la communauté urbaine de Lille dont la prochaine réunion aura lieu en Suède, en juin prochain, sont la région de Göteborg et la ville de Stockholm en Suède, les villes de Haarlem aux Pays-Bas, et Rome en Italie, toutes porteuses de projets pionniers dans le domaine du biogaz.

Göteborg et Stockholm ont prévu d'équiper l'autoroute E20 (500Km) qui les relie de stations-service au biogaz. Un second projet prévoit de relier Stockholm aux villes situées le long des autoroutes E18/E20 autour du lac Mâlaren.

La ville de Haarlem s'attachera notamment au développement d'un certificat vert pour le biogaz épuré (semblable à la certification de l'électricité générée à partir de sources renouvelables comme le solaire ou l'éolien). À l'issue de cette démonstration, un programme de certification applicable aux Pays bas et dans le reste de l'Europe sera mis en place.


* Opération soutenue dans le cadre du programme Thermie

Réactions10 réactions à cet article

Re:Mona Lisier

L'association suédoise de biogaz pourrait vous répondre bien davantage là-dessus et j'aimerais en savoir plus moi-même. Selon ce que j'ai entendu, le biogaz étant valorisé à 98 %, même le CO2 qui s'échappe du centre de production ne serait plus problématique. Je sais que pour le purin, le fertilisant qui ressort du captage des biogaz peut même être utilisé en agriculture biologique. Mais il y a bien plus: on produit un carburant par réduction, plutôt que par extraction ou production... Et le projet Biogas Väst, à Göteborg, démontre l'importance d'en faire un projet communautaire, en partenariat public-privé d'intérêt public (et non uniquemement privé): là, on parle vraiment de développement durable et non seulement d'environnement, ce que je trouve génial. Pas vous?

germaine lisier du Québec Signaler un contenu inapproprié
Mona Lisier

Tout d'abord bravo à la communauté urbaine de Lille pour cette excellente innovation dont on attend les résultats avec impatience.
Je voudrais cependant avoir quelques précisions sur les unités de production de biogaz. Résidant pour le moment en Bretagne(d'ou le titre de mon message du nom d'un court métrage plein d'humour que je conseille à tous de voir) j'aimerais savoir si la composition des déchets intervient dans la qualité et/ou la quantité de gaz produit. J'aimerais ainsi savoir dans quelle mesure il est possible de produire du biogaz à partir de lisier par exemple. Ces lisiers doivent-ils être complétés par d'autres types de déchets (déchets verts, ménagers,...) comme dans le cas du compostage?
Merci d'avance

Bidou | 04 avril 2006 à 02h32 Signaler un contenu inapproprié
Re:Mona Lisier

La centrale de biogaz de Laholm, en Scanie, dans le sud de la Suède, traite justement les purins pour essayer de régler les problèmes liés à nos charmantes petites bêtes roses en beaucoup trop grand nombre. Et non seulement la qualité de l'air s'améliore, mais 90 % du lisier est récupéré sous forme de fertilisant non dommageable pour l'environnement et qui sent beaucoup moins!!!
J'ai eu ces renseignements de l'association des fermes suédoises ou de l'Association suédoise de biogaz, je ne me rappelle plus, c'est un des deux... les deux sont au courant...

Germaine Lisier du Québec | 06 avril 2006 à 03h13 Signaler un contenu inapproprié
Re:Mona Lisier

Il ne faut pas s'appeler Léonardo da Vinci pour porter un regard critique sur cette réalisation "lilloise" louable en soi, (dont j'ai suivi les prémisses comme éco-citoyen très actif de la Communauté urbaine de Lille)

Ce qui est possible dans une très grosse agglomération (1 070 000 habitants en 1991) ne l'est pas forcément ailleurs, puisque ce type de contexte (y compris les besoins de transports en commun) est plutôt rare dans notre pays.

Louons, mais ne rêvons pas automatiquement à la transposition.

Quel est le minimum de population (productrice de déchets et "demandeuse de bus") nécessaire pour éco-rentabiliser durablement l'investissement ?

Sachant que, toujours avec un investissement à amortir évidemment, des véhicules. de services publics peuvent aussi tirer parti d'une telle stratégie, donc la rentabiliser.

Constructif | 06 avril 2006 à 10h16 Signaler un contenu inapproprié
non seulement bus mais autos aussi

Les centres de production de biogaz sont chers, c'est vrai. Mais les déchets seront encore pour longtemps disponibles en grande quantité, surtout s'ils provienent de sources diverses: lisier, résidences, restaurants, eaux usées, fromageries, fermes, forêts, etc. Pour ce qui est de l'utilisation, Volvo et sans doute d'autres constructeurs automobiles bientôt, ont des automobiles au biogaz. En Suède, ce sont des milliers de voitures qui roulent ainsi, sous forme de taxis, co-voiturage et parcs automobiles municipaux et régionaux complets. Mais il faut une hiérarchie des biocarburants pour soutenir le marché du biogaz, parce que, bien qu'étant lebiocarburant le plus durable pour l'automobile, son marché est menacé par l'éthanol, plus facile à obtenir et à distribuer.

germaine lisier du Québec | 06 avril 2006 à 15h18 Signaler un contenu inapproprié
Re:Mona Lisier

Merci "la Canadienne"

Pour compléter notre info

quelle pollution génère "tout de même" le biogaz avant et une fois obtenu quand on l'utilise

Quel est le gain écologique par rapport au diésel et à l'essence ?

"La sagesse veut que pour (s')éviter bien des désappointements, voire de graves conséquences, tout grand homme, tout fait sociétal important, tout concept-clé soit l'objet d'au moins la lecture attentive et critique d'une approche contraire si possible contradictoire avant d'en avoir une opinion définitive - surtout lorsqu'elle est laudative - , et a fortiori de la propager."

Constructif | 06 avril 2006 à 20h52 Signaler un contenu inapproprié
Re: Parler ou savoir ?

De grands pollueurs dans le monde entier "parlent" du DD en prostituant ce terme

De grands "éco-enthousiastes" dans le monde entier "parlent" du DD, mais pas forcément sur la base d'informations contradictoires avec un bilan final objectif.

D'où mes questions !

Les "éco-enthousiastes" ont aussi claironné - et je l'ai fait derrière eux imprudemment - que l'Amazonie était le poumon de la planète;, c'était faux, même si préserver la biodiversité de l'Amazonie présente pour la dite planète une importance vitale.

N'oublions pas les "excès" de Greenpeace. pour le moins dont le fondateur a (ou aurait ?) dit qu'il avait engendré un monstre.

Par honnêteté et par souci d'efficacité et d'économie d'énergie, nous devons nous battre avec des arguments solides et inattaquables pour rester "durablement" crédibles; autrement nos adversaires nous ridiculiseront.

JMG
qui préfère la décroissance soutenable (des pratiques du "Nord" pour le moins) au développement durable

Constructif | 07 avril 2006 à 08h40 Signaler un contenu inapproprié
DD et réduction plutôt que production

On sait tous l'immense débat qu'il y a autour du développement durable. D'ailleurs, alors qu'au Québec, le développement durable est galvaudé par un gouvernement qui ne fait pas la différence entre DD et développement économique, en Suède, comme ils disent eux-mêmes, ils préfèrent agir que parler... Mais il est vrai qu'il faut d'abord consommer moins, la simplicité volontaire n'étant pas juste bonne pour la Planète, mais d'abord pour soi. Une fois que les gens vont l'avoir vécu un peu, ils ne se passeront plus d'elle (la simplicité...). Mais en soutenant les biocarburants selon leur mode de production et tel que suggéré par une élue en Suède, en taxant la production qui utilise des ressources neuves plutôt que recyclées ou revalorisées, on y arriverait beaucoup plus rapidement.

germaine lisier du Québec | 07 avril 2006 à 14h17 Signaler un contenu inapproprié
finacement biogaz

peut on savoir comment cette opération a été financée ?
comment elle fonctionne aujourd'hui en fonction des couts ?
merci

robert | 22 octobre 2008 à 18h53 Signaler un contenu inapproprié

Je viens d'apprendre que la LMCU qui vient de raccorder son site de biocarburant au réseau de bus envisage d'arrêter l'opération pour revendre par injection dans le réseau de gaz de ville son biogaz et bénéficier de certificats verts plus avantageux.
Cela me parait contradictoire,dans la mesure ou les flottes captives des collectivités devront s'approvisionner au prix fort sur le marché.
Ou se trouve l'intérêt public des collectivités et des usagers -contribuables dans cette politique de développement durable,de la gestion des ressources énergétiques et des finances locales???
La politique du tout électrique conduit déjà à racheter l'énergie au prix supérieur que ne le paye le consommateur et le développement des véhicules électriques ne fera qu'accroitre le parc nucléaire, véhicules dont les batteries nécessites des matières fossiles rares que les producteurs feront valser comme le pétrole.
Un véhicule fonctionnant au bio-méthanol qui ne pollue pas et d'un coût à peu près équivalent à un véhicule à essence est plus économique qu'un véhicule électrique,sans oublier l'absence de mise en oeuvre de ceux fonctionnant à l'air comprimé,en particulier les bus.
Le choix d'une politique n'est pas forcément compatible avec l'intérêt collectif!

Vanmeulebroucke Guy | 12 février 2011 à 11h30 Signaler un contenu inapproprié

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