C'est dans ce cadre qu'une convention de financement a été signée le 3 avril au Ministère l'écologie et du développement durable entre l'AFD, qui a déjà accordé plus de 2,2 milliards d'euros de concours financiers dont 1,6 milliard aux pays en développement majoritairement en Afrique en 2005 et l'ONG kenyane Green Belt Movement pour protéger le massif forestier des Aberdares, au centre du Kenya.
Créé en 1977 par Wangari Maathai, Prix Nobel de la Paix en 2004, l'ONG Green belt movement vise à préserver et réguler les ressources en eau du Kenya en préservant les massifs forestiers. Alors qu'en Afrique de l'Est, les experts estiment qu'au minimum 10% du territoire doit être couvert de forêt pour retenir l'eau nécessaire à la vie, conserver la biodiversité locale et préserver la fertilité des sols au Kenya, moins de 2% du territoire est dans ce cas. Ainsi soulignant l'importance vitale des forêts dans l'équilibre écologique, l'ONG inscrit la reforestation comme une activité génératrice de revenus pour les collectivités locales.
Le projet financé par l'AFD, à hauteur de 1,3 million d'euros en subvention, prévoit le reboisement du massif forestier des Aberdares, un des écosystèmes les plus importants du pays. Située dans la province centrale du pays, la forêt des Aberdares alimente et régule de nombreuses sources ainsi que trois des principaux fleuves du Kenya. De plus, les secteurs de l'agriculture et de l'élevage, mais aussi l'alimentation en eau potable de la ville de Nairobi et près de 50 % de sa production hydroélectrique dépendent de cet écosystème.
La réhabilitation de la forêt sera effectuée par des groupes de femmes et le projet portera sur environ 2.000 ha de forêt classée sur près de 7.000 ha déboisés du massif. La restauration et la protection de la forêt auront un effet sur la régulation annuelle du régime hydrique d'une grande partie du pays, explique l'ONG dans un communiqué.
L'écosystème des Aberdares est également important car cette zone abrite un parc national (Aberdare National Park). Le projet servira donc également à préserver l'habitat pour de nombreuses espèces animales dans la région.
Les impacts du projet sont multiples. Ils sont à la fois, environnementaux (protection de la biodiversité), sociaux (appui aux initiatives communautaires) et économiques, souligne l'ONG qui aujourd'hui, se structure autour de 120 000 familles kenyanes qui possèdent leurs propres pépinières.
Dans une même perspective environnementale, la Banque africaine de Développement finance de son côté le Forest Department, organe officiel chargé de la protection des forêts kenyanes.
Article publié le 04 avril 2006