Pendant une semaine, partout en France* des visites de fermes bio ou durables, de jardins écologiques, d'AMAP, de vergers bios avec démonstrations de méthodes de lutte sans pesticides de synthèse seront programmées. Des initiations au jardinage bio par des jardiniers professionnels seront proposées. Des formations d'agriculteurs à la réduction de l'utilisation des pesticides ou des formations sur les méthodes non chimiques de contrôle des herbes en ville seront présentées. La semaine proposera également des conférences débats autour des cantines bios, des pesticides et de leurs impacts par exemple, des expositions thématiques sur l'impact des pesticides et le jardinage bio et diffusera des films (Pesticides, non merci, Témoin gênant).
L'ACAP rappelle que des alternatives à l'utilisation de ces substances chimiques existent, comme le montrent des exemples au Danemark, en Suède et même en France. Le Conseil Régional d'Isère s'est par exemple mobilisé pour réduire l'usage des pesticides dans sa région. Ainsi pour permettre à tous les Isérois de mieux connaître les risques et les alternatives possibles à leur utilisation, le Conseil général de l'Isère a édité un guide de sensibilisation et a engagé un travail avec la Direction départementale de l'équipement pour renoncer au désherbage chimique au bord des routes et subventionne les communes pour l'acquisition de matériel de désherbage thermique, à vapeur ou à flammes. À Beauvais, la Mairie a investi dans l'acquisition de nouveaux matériels pour le désherbage dont l'usage pour le moment est restreint aux zones à haut risque (zone de ruissellements, point de captage, caniveaux et trottoirs, toutes surfaces imperméables). Certaines zones de la ville seront entretenues, soit par un désherbage manuel soit tout simplement par la tolérance des adventices (mauvaises herbes).
La Mairie de Pamiers a également entrepris d'éliminer les pesticides sur les zones à risques de la commune et, ailleurs, d'en réduire fortement les quantités. Une action pilote a été mise en place avec l'objectif de réduire, voire d'éliminer, le recours aux pesticides dans les écoles, dans les espaces publics et de sensibiliser les enfants et adultes à la présence et la conservation éventuelle des petites plantes sauvages urbaines. Des courriers ont été envoyés pour informer et sensibiliser enseignants et riverains à cette action.
À l'étranger, au Canada, la vente et l'utilisation de certains pesticides sont désormais interdites au Québec, en raison des risques qu'ils posent pour la santé. En effet, le 3 avril 2006 entrait en vigueur le dernier volet du Code de gestion des pesticides**, bannissant une vingtaine d'ingrédients actifs - dont le 2,4-D et le carbaryl. Par exemple, il est désormais interdit d'appliquer les pesticides les plus nocifs sur les surfaces gazonnées des espaces verts privés et commerciaux.
Les pesticides, produits visant à la destruction de certains organismes vivants jugés nuisibles (animaux, végétaux, micro-organismes) sont utilisés depuis de nombreuses années dans différents domaines, comme l'agriculture bien entendu, mais aussi la voirie pour l'entretien des infrastructures routières et ferroviaires, le traitement du bois ou bien encore divers usages privés (jardinage, traitement des locaux…). Avec 80 000 tonnes de substances actives par an, la France est le premier consommateur de pesticides en Europe.
*http://www.semaine-sans-pesticides.com/pesticides-carte.html
**http://www.mddep.gouv.qc.ca/pesticides/permis/code-gestion/index.htm#actifs