De plus, d'après les estimations, les ressources naturelles représentent pas moins de 25 % de la richesse nationale dans beaucoup de pays pauvres, contre seulement 4 % environ dans les pays de l'OCDE. Malheureusement, dans bon nombre de pays en développement, les services et les approvisionnements essentiels qui reposent sur les écosystèmes (forêts, eau, sols…) sont gravement mis à mal. Alors que les populations sont fortement tributaires d'un environnement sain pour leur subsistance, les pouvoirs publics manquent souvent de savoir-faire et de fonds pour le protéger.
Sachant que les 30 États membres de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) totalisent 90% de l'aide bilatérale au développement (70 milliards de dollars en 2003), leur intérêt pour les questions d'environnement s'accentue. C'est pourquoi, les ministres du développement et de l'environnement des pays de l'OCDE se sont réunis, le 4 avril dernier à Paris, dans le but de progresser dans les nombreux domaines qui lient l'environnement et le développement et pour débattre des moyens d'aider les pays concernés à renforcer leur économie en limitant les atteintes à leur environnement. De nombreuses synergies entre la poursuite du développement et la protection de l'environnement existent déjà. Des politiques intégrant ces deux objectifs sont déjà appliquées de façon limitée par les gouvernements notamment suite à la « Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement » adoptée en 2005 qui appelle tous les pays à progresser en matière d'harmonisation des études d'impact sur l'environnement dans la coopération pour le développement. Mais selon l'OCDE, ces politiques doivent être amplifiées et élargies. S'il est clairement primordial que des initiatives soient prises au niveau national dans les pays en développement, la coopération pour le développement a un rôle important à jouer afin d'appuyer ces efforts, déclare-t-on à l'OCDE.
Sous la présidence de Lena Sommestad, Ministre de l'environnement de la Suède, et de Richard Manning, Président du Comité d'aide au développement de l'OCDE, les participants à la réunion de Paris ont débattu pour faire en sorte que les projets de développement tiennent compte de problèmes tels que le changement climatique, la désertification et la pollution. Les débats entre les ministres des principaux pays donneurs d'aide ont notamment porté sur les possibilités d'établir des partenariats en vue d'intégrer les facteurs environnementaux dans les politiques de développement national et les stratégies de lutte contre la pauvreté. Tous sont convaincus que l'association de l'environnement et du développement peut faciliter une croissance durable. Les études de l'OCDE en témoignent. Au Ghana, par exemple, une évaluation environnementale a permis d'atténuer les pressions exercées sur les forêts primaires et les écosystèmes fluviaux fragiles tout en procurant de nouvelles ressources en bois. Une étude stratégique d'impact analogue sur la nouvelle centrale hydroélectrique en République démocratique populaire du Laos a contribué à préserver des ressources environnementales précieuses. D'autres études ont souligné les risques liés à l'environnement et au développement en Chine.
Cette réunion a abouti à la mise sur pied d'un cadre concerté pour une action commune, et d'un programme pour l'intégration de l'adaptation au changement climatique dans la coopération pour le développement. Il est notamment prévu de promouvoir la compréhension du changement climatique au sein des organismes de coopération pour le développement et des pays partenaires, d'intégrer l'environnement dans tous les outils de développement (les politiques, les programmes d'actions, les interventions, les investissements, etc.), de rendre les informations sur le changement climatique plus pertinentes et plus exploitables et d'évaluer périodiquement les progrès intervenus.