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Actu-Environnement

Consommation énergétique Française 2005 : peut mieux faire

Si la consommation énergétique de la France a pratiquement stagné en 2005, sa facture s'est encore alourdie et ses émissions de CO2 ont augmenté légèrement mais des progrès ont été réalisés concernant l'efficacité énergétique.

Energie  |    |  C. Seghier
Aux vues des résultats du bilan et de la facture énergétique de 2005*, François Loos, ministre délégué à l'Industrie, a présenté le 20 avril dernier, la situation énergétique de la France. Résultat : si la consommation énergétique de la France a pratiquement stagné en 2005, sa facture s'est encore considérablement alourdie et ses émissions de CO2 ont augmenté légèrement même si des progrès ont été réalisés concernant l'efficacité énergétique.

La facture énergétique de la France poursuit son envolée de +34,7% en 2005 pour atteindre 38,26 milliards d'euros, après des augmentations de 24,1% en 2004 et 5,4% en 2003, selon les chiffres du ministère. Elle dépasse ainsi le niveau du premier choc pétrolier mais sans atteindre celui de 1981 et pèse trois fois plus qu'en 1997.Cette facture représente ainsi 2,26% du PIB, soit plus qu'en 2004 (1,72%). En moyenne sur les six années 2000 à 2005, le poids de la facture énergétique de la France se situe à un niveau élevé de 1,66 point de PIB, en hausse de 0,63 point par rapport à l'année 1997, souligne la Direction Générale de l'Énergie et des Matières Premières. Les importations d'énergie ont représenté 50,25 Md€ (+33,5% par rapport à 2004) et les exportations 11,98 Md€ (+29,9%). La hausse de la facture tient donc surtout à celle des cours internationaux des énergies fossiles, indique le ministère.

En revanche le ministre s'est réjoui des progrès de l'efficacité énergétique et de la stabilité de la consommation d'énergie. La consommation totale d'énergie primaire s'élève à 276,5 Mtep, en croissance de +0,3% (contre +1,0% en 2004) et s'affiche donc en net retrait par rapport [NDLR : à la croissance] au PIB (+1,4%), indique le ministère. Le « bouquet » énergétique primaire de la France en 2005 comprend 41% d'électricité nucléaire, un tiers de pétrole, 15% de gaz, 5% de charbon, 5% d'énergies renouvelables thermiques et de déchets (bois, biocarburants, ordures ménagères,...), 2% d'hydraulique et d'éolien.
Ce bouquet énergétique n'est d'origine fossile, donc à base de carbone, qu'à hauteur de 53%, alors que cette part avoisine 80% pour la moyenne européenne, souligne la direction Générale de l'Énergie. L'origine de cette maîtrise de consommation énergétique réside notamment dans des modifications de comportement : les économies d'énergie sont encouragées par les nombreuses mesures incitatives, notamment fiscales prises par le Gouvernement et sans doute influencées par la hausse des prix du pétrole, a indiqué François Loos. Ces économies constatées nous rapprochent de l'objectif de la loi de programme du 13 juillet 2005, soit une réduction de -2% de l'intensité énergétique par an d'ici 2015, a-t-il précisé.
Selon les chiffres du ministère de l'économie et des finances, l'intensité énergétique de la France a baissé de -1,6% pour l'énergie finale, (directement achetée par le consommateur) contre -1,4% en 2004. De plus, d'après les chiffres rendus publics, la consommation d'énergie finale baisse dans tous les secteurs d'activité (-0,6% pour l'industrie, -2,7% pour l'agriculture, -0,8% pour les transports), sauf dans le résidentiel tertiaire (+0,6%).

En y regardant plus en détail, la hausse des prix des énergies entraîne quelques évolutions de comportements voire de changement sur les sources d'approvisionnements. Dans le résidentiel tertiaire, la consommation de gaz progresse de +0,8%, tandis que sur les transports, le kilométrage moyen des voitures particulières chute de 3,0% et les ventes de carburants routiers baissent de 1%. Parmi ces carburants, la consommation de gazole progresse de 0,9%, du fait de la diésélisation persistante du parc automobile, alors que la consommation d'essence accroît sa chute, de 6,0%. Il s'ensuit une sensible hausse des importations de gazole tandis que les biocarburants croissent fortement de 18%.

S'agissant de la production d'électricité, la faiblesse de l'hydraulique (-13%) due à une faible pluviosité, qui n'est pas suffisamment compensée par la légère hausse du nucléaire (+0,7%) ni par le doublement en puissance de l'éolien, entraîne un fort appel aux centrales thermiques classiques d'origine renouvelable ou non (+11%), explique le rapport. Les centrales au charbon sont particulièrement mises à contribution, mais la cogénération semble avoir marqué le pas selon les premiers relevés d'EDF concernant « l'obligation d'achat » (14,7 TWh en 2005, contre 17,1 TWh en 2004). Au total, la consommation d'énergie pour les centrales thermiques classiques fait un bond de +13%.

À partir des bilans de l'énergie, la Direction Générale de l'Energie a estimé que les émissions de CO2 progressaient pour la deuxième année consécutive, avec 0,3%, cette année et +0,2% en 2004. Le fort appel aux centrales électriques thermiques classiques (+14% pour les émissions dont elles sont à l'origine), notamment au charbon, a plus que compensé les baisses enregistrées sur tous les autres secteurs (-1,0% pour les seuls transports), indique t'elle. Si l'on ne tenait pas compte des « puits de carbone », ni des autres gaz à effet de serre, le niveau des émissions de la France en 2005 serait de 3,7% au-dessus du niveau de 1990 (mais 18% en dessous de celui de 1980), précise la direction.

Le ministre de l'Industrie a tenu à préciser que comparée aux autres pays de l'OCDE, la France est l'un des pays dont le ratio des émissions de CO2 par rapport à la population ou au PIB est un des moins élevés, ce qui ne nous exonère en rien de nos efforts à accomplir sur le long terme.
Le récent « Mémorandum de la France pour une relance de la politique énergétique européenne dans une perspective de développement durable » suivi par la parution du Livre vert de la Commission sur une « Stratégie européenne pour une énergie sûre, compétitive et durable » nous ouvrent des pistes pour améliorer la situation énergétique de l'Union, indique François Loos. Que ce soit pour le climat ou pour la sécurité d'approvisionnement, il nous faut poursuivre et intensifier les efforts d'économies d'énergie et nous préparer à des « mix » énergétiques moins carbonés, ajoute t'il. Le Ministre rappelle à cet égard la publication prochaine du rapport du Groupe « Facteur 4 » présidé par Christian de Boissieu.


* Le bilan et la facture énergétique de la France pour 2005

Graphique : Émissions de CO2 dues à l'énergie (en millions de tonnes de carbone, selon une méthodologie développée par l'Observatoire de l'énergie à partir des bilans de l'énergie, avec correction climatique).

Réactions7 réactions à cet article

Questions

"Que ce soit pour le climat ou pour la sécurité d'approvisionnement, il nous faut poursuivre et intensifier les efforts d'économies d'énergie et nous préparer à des « mix » énergétiques moins carbonés,"

Quelles matières premières aurions nous en France (mais c'est le même cas pour les autres pays) qui ne dégrade pas l'e climat (et donc l'environnement) et ne nous rendent pas dépendant de fournisseurs étrangers, tout en étant ni de l'hydraulique, ni de l'éolien, ni du solaire ?
Peut-être de la matière grise qui pourrait débuter par du bon sens dans les comportements et l'application de normes auxquelles on aurait pu se conformer depuis longtemps (isolation, rendement, récupération etc).
Et peut-être des idées...
- batiment autonome en énergie,
- récupération du méthane dégagé par les carcasses de vaches,
- heures creuses EDF quand il y a abondance de vent, de soleil, de précipitation,
- favoriser le train pour les déplacement nationaux. D'autant plus que le train permet un temps de travail ou de réunions que n'offre pas l'avion !
- Augmenter progressivement et régulièrement les taxes sur toutes les énergies fossiles.
- Instaurer un quotas par m² habitables, pouvant être dépassé moyennant un surcoût.
- Collecter les huiles de fritures de la restauration qui sont non seulement polluantes mais pourraient servir aussi de combustibles.
- Fluidifier le trafic en ville en appliquant la loi (verbalisation des stationnements sauvages) et en réduisant l'espace que la voiture s'est approprié.
- En facturant le kérosène de la même façon que l'essence.
- En réduisant la vitesse à 110 sur autoroute, 80 sur les périphériques et 40 en ville.
- En modifiant le code de la route de façon à favoriser les déplacements doux et qui plus est, sont bons pour la santé, dans ce monde peuplé de "sédentaire".
- Ne légaliser que les cultures sans produits phytosanitaires nécessitant énormément d'énergies (production, transport... dégats).
- rentabiliser les habitats de bureaux, le matériels, les transports en communs etc... en incitant à la journée de travail de 7h à 20h en 2 équipes.
- etc

Jerôme | 27 avril 2006 à 05h28 Signaler un contenu inapproprié
NECESSITE DE STOCKER LA CHALEUR SOLAIRE

L'un des axes qui permettra de réduire sensiblement nos consommations d'énergie primaire et nos rejets de CO2 est celui du stockage de la chaleur solaire.

Nous avons délibérément occulté cet axe...

Des moyens de recherche doivent maintenant être mis en oeuvre.
En hiver, le stockage de la chaleur émise les jours ensoleillés permettra de réduire de 30 à 50% les consommations d'énergie de chauffage des locaux.

Sans évoquer le stockage de la chaleur d'été pour être consommée en Hiver... Idée qui peut paraître utopiste mais qui, quoi qu'il arrive, sera développée par nos descendants contraints à cela ou DISPARAITRE...

Car c'est bien de cela qu'il s'agit...

Bernfa

Bernfa | 02 mai 2006 à 19h31 Signaler un contenu inapproprié
Sans sujet

Pas de message

Anonyme | 18 mai 2006 à 10h07 Signaler un contenu inapproprié
Re:NECESSITE DE STOCKER LA CHALEUR SOLAIRE

L idée de stocker la chaleur solaire en été et la restituer en hiver serait sans-doute un excellent moyen de réduire notre consomation d énergies fossiles et donc de production de CO2.

Est-ce que cette voie est réalisable ? Et à quel cout ? Le peu d information que j ai à ce sujet est que dans l état actuel de la technique, le rendement est (très) faible.

gégé | 14 septembre 2006 à 14h39 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:NECESSITE DE STOCKER LA CHALEUR SOLAIRE

A la limite peu importent les rendements le soleil étant gratuit
le cout du captage est aujourd'hui prohibitif car sans concurrence réelle mais dans quelques années un capteur ne coutera que peu de choses ( prix de revient actuel de l'ordre de 60 Euros vendus 300 à 600....

La difficulté est ailleurs, dans les procédés et matériaux et leur chaleur massique ainsi que leur biodégradibilité

Le sujet intéresse l'aérospatiale et le monde de l'espace. Sans eux rien ne se fera....

Bernfa | 14 septembre 2006 à 20h23 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:NECESSITE DE STOCKER LA CHALEUR SOLAIRE

"peu importe le rendement" n'est pas exact. S'il y a un bon rendement, on doit capter moins donc on a besoin de moins de surface de capteur alors que si le rendement est mauvais cela coutera plus cher en capteur.
D'accord sur la chaleur massique. Diffcile de trouver un matériau facile à manipuler, pas cher et ayant une chaleur massique élevée (il y a l'eau comme candidat). L'hydratation de sel de calcium est une voie.
Je ne vois pas le rapport avec le monde de l'espace.

gégé | 14 septembre 2006 à 23h15 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:NECESSITE DE STOCKER LA CHALEUR SOLAIR

dans l'espace les humains auront besoin de chaleur et d'énergie

la NASA et autres spécialistes travaillent donc sur le stockage de la chaleur en complément aux captges photovoltaïques car re transformer ensuite cette énergie électrique en effet joule est dommage, NON???

Quant au rendement ne jouons pas sur les mots.
Les Ingénieurs sont souvent en recherche d'absolu. m² sur un toit quelle différence si l'énergie st gratuite et si leM² de capteur coute semaines d'économies annuelles...

Vous pourrezientôt concerser avec le site batimenteconome

sius semaines

cordialement

Bernfa | 15 septembre 2006 à 14h48 Signaler un contenu inapproprié

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