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Le bois-énergie tente de séduire les particuliers

Avec une augmentation de 23 % des ventes d'appareils en 2005, le marché du chauffage au bois domestique est en plein renouveau. L'enjeu est désormais d'améliorer l'efficacité énergétique et environnementale du parc français.

Energie  |    |  F. Roussel
   
  Le bois-énergie tente de séduire les particuliers
   
En 2005, le marché des ventes d'appareils de chauffage au bois a dépassé les 430.000 unités contre 348.000 en 2004. Depuis l'an 2000, les ventes augmentaient en moyenne de 5 % par an. Les particuliers investissent principalement dans les foyers fermés et les inserts mais se tournent de plus en plus vers les chaudières à bois. Les ventes ont ainsi augmenté de 45% et atteignent désormais 120.000 unités par an. Il semblerait que les particuliers commencent à envisager le bois comme une solution de chauffage central et non plus comme une énergie d'appoint.
Cette relance des ventes d'appareils à bois se fonde sur l'existence de deux types de clientèle : celle pour qui le critère économique reste prédominant et qui, avec la hausse constante du prix des énergies fossiles, adopte le chauffage au bois en appoint d'une autre source d'énergie ; et celle pour qui le bois énergie symbolise de plus en plus la qualité de vie.
L'aspect économique est l'argument le plus convaincant dans le contexte actuel. Avec l'évolution du prix du baril, l'utilisation du bois est devenue intéressante pour assurer une partie du chauffage d'une maison, en particulier quand l'énergie principale est le fioul ou l'électricité. Selon le ministère de l'industrie, les prix du kWh en mars 2006 atteignait 10,57 ct€ pour l'électricité, 6,628 ct€ en moyenne pour le fioul, 4,04 ct€ pour le gaz naturel et 3,23 ct€ pour la bûche.
À ce premier avantage s'ajoute le fait que le bois constitue une énergie renouvelable. Sur l'ensemble de son cycle de vie le bois entraine moins d'émission de CO2 que les énergies fossiles classiques. Selon une étude de l'ADEME, l'utilisation de bois en bûches par exemple entraîne l'émission de 40 g de CO2 par kwh restitué alors que l'utilisation du fioul émet 466g de CO2/kwh.

Si du côté de l'effet de serre ou du porte-monnaie les avantages sont non négligeables, la combustion du bois peut être à l'origine d'une pollution atmosphérique sévère tout particulièrement avec les cheminées classiques, dites cheminées ouvertes, mais aussi avec les poêles, inserts et foyers fermés antérieurs à 2000 qui ne présentait pas à l'époque un rendement suffisant pour éviter certaines émanations. Le bois reste une source d'énergie brute, composée d'éléments complexes non raffinés (présence d'éléments divers sous forme de traces : métaux, chlore…) et sa combustion est à l'origine de polluants atmosphériques tels que les composés organiques volatils et les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Un niveau élevé d'émissions polluantes est donc le signe d'une combustion mal maîtrisée liée à l'utilisation de bois impropre à la combustion (humide, sale) et/ou d'un appareil peu performant ou vétuste.
C'est pourquoi, l'ADEME s'attache désormais à accélérer la modernisation du parc vers des appareils à haut rendement énergétique et améliorer ainsi de 10 % l'efficacité énergétique et environnementale des installations. Le rendement actuel du parc reste faible (entre 40 et 50%) malgré des appareils à haut rendement disponibles sur le marché. Afin d'orienter les actes d'achats vers des matériels performants, des labels qualité ont vu le jour aussi bien pour les équipements (label Flamme verte) que pour le combustible (certification NF Bois de chauffage) ou l'installation (Qualibois) .
Le label Flamme verte est attribué à des appareils qui ont un rendement supérieur ou égal à 65 %, mais aussi des émissions de gaz à effet de serre et de monoxyde de carbone (CO) inférieures ou égales à 0,8 %. Les performances des appareils Flamme verte vont évoluer vers des normes européennes plus strictes. Ainsi, dès 2007, le rendement énergétique minimum sera de 70% et en 2009, les taux de CO seront inférieurs à 0,3%. Le label qualité « Flamme verte » représente déjà 80 % des ventes d'appareils de chauffage au bois.
La qualité du combustible est tout aussi importante que celle de l'appareil. Un bois humide par exemple réduit le rendement énergétique de l'installation de celui-ci en augmentant par conséquent la consommation et les émissions polluantes. Actuellement, 60% du bois de chauffage consommé en France correspond à une autoconsommation ou provient d'un approvisionnement en dehors des circuits commerciaux. Dans ce contexte, le particulier achète souvent le stère le moins cher sans être informé ni de la quantité d'énergie réellement disponible ni des bonnes conditions d'emploi. La marque « NF Bois de chauffage » a donc pour objectif de garantir la qualité du produit commandé en termes de respect des quantités livrées, des essences (chêne, hêtre, charme,...) proposées, de l'humidité du bois et en termes d'information. La Marque « NF bois de chauffage » dispose d'au moins un point de vente dans 75% des départements français et fin 2005, une quinzaine de professionnels du bois de chauffage était certifiée « NF bois de chauffage ».
Concernant les installateurs, la marque «Qualibois», doit permettre aux professionnels de mieux guider les consommateurs dans le choix de leurs équipements, à l'instar de la marque «Qualisol» relative aux installations fonctionnant à l'énergie solaire. Sa gestion est assurée par l'association Qualit'EnR fondée début 2006 et qui regroupe la CAPEB (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), ENERPLAN (Association professionnelle de l'énergie solaire), l'UCF (Union climatique de France), l'UNCP (Union nationale couverture plomberie) et le SER (Syndicat des énergies renouvelables).

Sur le plan financier, depuis début 2005, le crédit d'impôt dédié aux économies d'énergie est valable pour les ménages faisant l'acquisition d'un équipement de chauffage utilisant une source d'énergie renouvelable (chauffage au bois, solaire thermique, …) ou des pompes à chaleur. Fixé à 50% en 2006, il ne s'applique qu'aux équipements et non aux frais d'installations.

De plus, la filière bois-énergie a bénéficié dernièrement d'un coup de pouce réglementaire. L'arrêté du 31 octobre 2005 a rendu obligatoire la mise en place de conduits d'évacuation de fumées lors de la construction d'une maison chauffée à l'électricité. Cette mesure rend systématiquement possible le raccordement d'un appareil à bois dans toutes les maisons qui feront l'objet d'une demande de permis à compter du 1er septembre 2006.

Actuellement, le chauffage au bois est surtout présent en maison individuelle (97%). On constate qu'il est très utilisé dans les zones périurbaines mais qu'il est loin d'être complètement délaissé en ville. D'après l'enquête logement de l'INSEE réalisée en 2001, les consommations de bois de chauffage pour les appareils utilisés dans l'année représentent : 10,2 stères/an/logement en milieu rural, 7,6 stères/an/logement en milieu périurbain et 5,1 stères/an/logement en milieu urbain. Cependant il est important de rappeler que l'utilisation d'une installation de combustion au bois fait l'objet d'exigences réglementaires dans le cadre des Plans de Protection de l'Atmosphère qui concerne les agglomérations de plus de 250 000 habitants. En région Ile-de-France par exemple, le PPA précise qu'en application de l'arrêté actuellement en vigueur, la combustion du bois est interdite à Paris, sauf dans les installations d'incinération de résidus urbains et de déchets industriels spéciaux réglementées au titre de la législation sur les installations classées. La combustion du bois commercialement sec est toutefois autorisée à condition qu'elle ne provoque pas de nuisance dans le voisinage, dans les trois cas suivants :
- installations de combustion d'une puissance inférieure ou égale à 100 kW utilisées dans l'artisanat, lorsque cette combustion est liée au respect de certaines qualités de production ;
- poêles et cheminées à foyer fermé d'un rendement thermique supérieur à 65 %, utilisés en chauffage d'appoint ;
- cheminées à foyer ouvert uniquement utilisées en appoint ou à des fins d'agrément.


Il ne s'agit pas pour le PPA de freiner le développement du bois comme source d'énergie renouvelable, mais de faire en sorte que le bois soit brûlé dans des équipements limitant au maximum les émissions polluantes.

Réactions5 réactions à cet article

nouveau PPA

Je pense qu'il est intéressant de préciser que le nouveau PPA qui doit être signé courant juin 2006 ajoute la clause suivante en faveur du bois énergie:
" Toutefois, cette utilisation présente un indéniable intérêt pour la lutte contre le
changement climatique, dans la mesure où le CO2 capté lors de la croissance de l’arbre
compense les émissions lors de la combustion.
D’après l’Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies (ARENE)
(cf. [1] dans « Pour en savoir plus »), le bois brûlé en Ile-de-France représente
l’équivalent en produits pétroliers de la consommation de 150 000 logements en chauffage,
et permet ainsi une réduction significative des émissions nettes de gaz à effet de serre.

Il ne s’agit donc pas pour le PPA de freiner le développement du bois comme source
d’énergie renouvelable, mais de faire en sorte que le bois soit brûlé dans des
équipements limitant au maximum les émissions de polluants.

Il est proposé que les restrictions et les cas d’utilisation possibles dans Paris soient
maintenus, des dérogations étant toutefois prévues pour certains projets présentant des
garanties suffisantes.

Dans les autres départements d’Ile-de-France, la combustion en foyer ouvert sera
interdite (sauf dans les cheminées utilisées en appoint ou à des fins d’agrément), et les
équipements de chauffage ou de production d’eau chaude fonctionnant au bois
nouvellement installés devront satisfaire à certains critères de performance."

Les partisans du bois énergie ne souhaitent pas un retour 30 ans en arrière avant l'interdiction de se chauffer au bois mais il était important de laisser un peu de lattitude pour des projets qui présentent de réelles garanties.

pixel2001 | 11 mai 2006 à 16h59 Signaler un contenu inapproprié
Les applications du chauffage au bois

Depuis, que je me suis intéressé au chauffage à bois, j’ai trouvé facilement plusieurs fabricants de chaudières, plus difficilement, des installateurs et éventuellement des plombiers chauffagiste.
Un ami, ma déconseiller ce type chauffage, parce qu’il y a plusieurs personnes qui intervenait pour l’installation.
La question est, qui en assumera la responsabilité des problèmes en cas de panne ?
Existe-t-il des entreprises qui gèrent l’ensemble de telle installation ?

Cordialement

Laurent DUBOIS-LOYA
25, av. de la République
78800 Houilles
06 13 53 17 51
cylindrique32@free.fr

cylindrique | 21 novembre 2006 à 17h36 Signaler un contenu inapproprié
hausse du taux de rendement

BONJOUR
je vois que le taux de rendement des équipements à energie renouvelable éligibles au crédit d'impôt est à la hausse, 70% au lieu de 65%, ce qui pour moi remet en cause le projet d'équipement initial, à savoir une cuisiniére avec bouilleur , plus 8 radiateurs et ballon tampon, le T de R est de 68%, zut alors, où pourrais je trouver le texte officiel de la hausse du taux de rendement et la date de mise en oeuvre.
merci

divine | 10 février 2007 à 13h38 Signaler un contenu inapproprié
Re:hausse du taux de rendement

il existe des cuisinières à bouilleur 24 kw à 79% de rendement sur le marché.il n'y a pas encore de texte officiel
pour le passage à + de 65 %

Anonyme | 10 février 2007 à 17h25 Signaler un contenu inapproprié
Le bois : économies! Il ne faut pas rêver !

Je crois beaucoup au nprincipe des vases communicants. Aujourd'hui, le bois est peut-être rentable mais la ressource n'étant pas illimitée arrivera inévitablement le moment où la pénurie amènera le cout de ce mode de chauffage comparable aux autres.
De plus, sur le plan efficacité énergétique, l'utilisation de foyer ouvert à titre d'agrément constitue un véritable gaspillage dont aucune statistique officielle n'ose donner l'importance.
A mon avis il vaut mieux favoriser la combustion du bois dans des chaufferies collectives ou industrielles, où le rendement est meilleur et les émissions de polluants plus réduites, plutôt que pour les particuliers citadins.

André | 18 avril 2008 à 09h38 Signaler un contenu inapproprié

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