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Actu-Environnement

Le marché du carbone est mis à dure épreuve

Mis en place depuis maintenant plus d'un an, le marché du carbone a connu une crise sans précédent à la fin du mois d'avril. Les premiers bilans nationaux d'émission de gaz à effet de serre y sont pour beaucoup.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Entré en vigueur au 1er janvier 2005, le système d'échanges de quotas de l'union européenne doit permettre de réduire de 8% les émissions de CO2 d'ici à fin 2012 conformément au protocole de Kyoto. Dans cet optique, chaque état a défini son plan d'allocation des quotas précisant les quantités maximum de CO2 que peuvent rejeter les entreprises concernées. Après plus d'un an d'existence, le marché européen du carbone concerne 12.000 entreprises représentant 2 milliards de tonnes de CO2. Sur Powernext Carbon, plus de 382 millions de tonnes de CO2 ont été échangées en 2005.
Mais comme le craignaient certains experts, le marché du carbone a connu une débâcle sévère fin avril. En effet, en moins de 10 jours, le prix du quota de CO2 a été divisé par deux. Sur Powernext carbon, il est passé d'environ 30 euros le 19 avril à moins de 15 euros vendredi 28 avril, alors qu'il avait réussi à se stabiliser à 25€ en moyenne depuis fin 2005. Le scénario a également été observé sur les quatre autres plate-formes d'échange européennes (EEX, EXAA, ICE, Nordpool). Cette chute de valeur fait suite à l'annonce par six Etats membres (la France, la République tchèque, les Pays-Bas, l'Estonie, la Belgique et l'Espagne) d'émissions de dioxyde de carbone en 2005 inférieures aux quotas alloués. En France, le niveau d'émissions de CO2 a été d'environ 131 millions de tonnes soit un peu plus de 18 millions de tonnes en dessous du niveau alloué. Aux Pays-Bas, les industriels concernés comptabilisent 6 millions de permis en trop soit 8% de surplus, les Wallons auraient encore 4 millions de quotas (soit 15,5% de leur PNAQ), les Tchèques 14 millions de quotas soit 15% de surplus.
Par conséquent, les entreprises ne voient plus l'intérêt de poursuivre leur effort en investissant dans des technologies peu émettrices de gaz à effet de serre. Par la loi de l'offre et de la demande, le prix du quota de CO2 s'est effondré.

Si au premier abord cette annonce semble positive sur le plan environnemental, elle met en exergue la générosité dont ont fait preuve les états membres lors de l'élaboration des plans d'allocations des quotas, sous prétexte de préserver la compétitivité des entreprises. Dénoncée à l'époque par certaines associations comme le Réseau Action Climat-France, cette largesse se retourne contre le marché du carbone. Certains spéculateurs misent sur des pays comme l'Allemagne, l'Angleterre ou l'Espagne pour relancer l'achat de quota. Les chiffres de la Pologne et du Portugal sont également attendus. Comble de l'ironie, pour remettre le marché sur pied, il faudrait que ces pays annoncent des émissions de CO2 supérieures de 40 millions de tonnes à ce qui était prévu par leur PNAQ.

À l'heure où les Etats membres finalisent leur deuxième plan d'allocation de quotas de dioxyde de carbone (CO2) pour 2008-2012, cette crise fait figure d'avertissement.
Le RAC-F réitère donc sa mise en garde : une allocation trop généreuse de quotas tue dans l'œuf le système de marché et donc les réductions d'émissions de gaz à effet de serre qui en sont attendues. Le prix du quota atteste de l'efficacité ou non du mécanisme.

Espérons que l'ensemble des Etats membres en tiendra compte pour réviser à la baisse leurs allocations dans le cadre de leur deuxième plan.

Réactions2 réactions à cet article

VRAI mais...

Je suis d'accord sur le fait que les allocations ont parfois été trop généreuses pour doper le marché du carbone (entrainant meme la chute du cours) et inciter les entreprises à moins émettre, MAIS il est également clair que les émissions industrielles de CO2 en 2005 ne peuvent clairement pas être représentatives d'une marche normale de l'industrie française.
Les productions (et donc les émissions de CO2) ont clairement été inférieures en 2005 à un niveau de production "à plein régime".
Il est donc légitime que l'industrie se défende pour qu'on ne prenne pas ces émissions de 2005 comme référence!! Meme si il est clair qu'un bon dosage doit être trouvé pour que ce marché est son intérêt écologique....

greendays | 11 mai 2006 à 10h38 Signaler un contenu inapproprié
Isolant pérenne= frein aux emissions CO2

En isolant un batiment, on contribue à limiter la consommation d'énergie.
LE PROBLEME : Les isolants disponibles sur le marché ne garantissent pas leur pouvoir isolant ( les fabricants n'ont pas d'obligation dans ce sens) et pour cause, ce pouvoir isolant se dégrade avec le temps.
Les conséquences de cela :
1) vous payez un isolant pour une efficacité que vous n'avez pas avec le temps,
2) votre consommation d'énergie augmente...ainsi que les émissions de gaz à effet de serre.

Il serait plus que nécessaire que cette performance thermique (la conductivité) soit garantie au moins 10 ans....

sabaudia | 11 mai 2006 à 11h58 Signaler un contenu inapproprié

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