Les valeurs durables ont été calculées de cette manière pour 7 impacts environnementaux de chaque entreprise : consommation d'eau, émissions de CO2, émissions de NOx, émissions de SOx, émission de méthane, volume de déchets, volume des effluents industriels. Ces calculs ont abouti à l'établissement d'un ratio bénéfices/coûts pour pouvoir comparer les entreprises entre elles. Un ratio plus grand que 1 indique que l'entreprise rapporte plus par unité de ressource que la moyenne des 65 entreprises européennes étudiées et inversement. Par exemple, en considérant les 6 paramètres étudiés, Pirelli a un ratio de 1,3 : 1 en 2003 ce qui signifie que cette entreprise utilise ces ressources 1,3 fois plus efficacement que l'Europe en moyenne.
Selon les résultats de l'étude entre 2001 et 2003, 29 entreprises sur les 65 étudiées ont crées de la valeur durable. Ces compagnies ont utilisé leurs ressources plus efficacement que l'Europe en général. Le classement effectué à partir des ratios présente à sa tête le groupe européen Airbus qui est ainsi 4,5 fois plus efficace que l'Europe en moyenne sur la période étudiée. L'entreprise la moins efficace est la société hongroise MVM fournisseur d'énergie avec un ratio de 1 :188,3. Les résultats des autres groupes français étudiés sont plutôt mitigés. PSA Peugeot-Citroën est en dixième position avec un ratio de 3 :1 et Renault se classe à la 20ème place avec un ratio de 1,9 :1. Le groupe Suez est quant à lui à la 54ème position avec un ration de 1 : 8,9. Une analyse détaillée par secteur met en évidence une efficacité accrue pour les entreprises issues du domaine automobile, pharmaceutique alors que les entreprises des secteurs de la papeterie, du pétrole et du gaz sont moins écologiquement performantes. Cependant des disparités existent également au sein d'un même secteur ce qui met en évidence selon les chercheurs l'importance des politiques de management en termes de pratiques et de technologies.
L'étude ADVANCE représente ainsi la première application à grande échelle de la notion de valeur durable. Les acteurs du projet sont très satisfaits de ces premiers résultats. Ils estiment que cette approche peut être mise en œuvre avec succès et qu'elles pourraient être intéressante pour le reporting environnemental. Selon eux, elle permet d'associer l'écologie et les marchés financiers en traduisant des données environnementales dans le langage des investisseurs.
Certaines entreprises tentent déjà de l'intégrer dans le rapport de développement durable par exemple. Le groupe BMW lui a consacré deux pages dans son dernier publié en septembre 2005 à l'approche Valeur soutenable. Le groupe estime que cette nouvelle méthode peut être très utile pour l'analyse des investissements socialement responsables et pourrait devenir à terme l'élément de base d'un audit de durabilité.
Le fait de développer une méthode utilisable dans toutes les entreprises permettrait de résoudre le problème des indicateurs mis en avant dans les rapports de développement durable mais qui bien souvent ne sont pas ou peu représentatifs de l'activité de l'entreprise ou de ces impacts environnementaux. Dans cette enquête, seuls sept paramètres ont été pris en compte ce qui semble peu. Les responsables de l'étude n'ont pas évoquer une possible extension à d'autres paramètres environnementaux, économiques ou sociaux qui pourraient par exemple prendre en compte tout le cycle de vie des produits fabriqués.