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Actu-Environnement

Des ONG (re)partent en guerre contre l'utilisation des pesticides

Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) et la fédération France Nature Environnement (FNE) lancent conjointement des campagnes d'information sur la présence de pesticides dans l'alimentation.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
Les pesticides, produits visant à la destruction de certains organismes vivants jugés nuisibles (animaux, végétaux, micro-organismes) sont utilisés depuis de nombreuses années dans différents domaines, comme l'agriculture, bien entendu, mais aussi la voirie pour l'entretien des infrastructures routières et ferroviaires, le traitement du bois ou bien encore divers usages privés (jardinage, traitement des locaux…). Avec 76100 tonnes de substances actives commercialisées en 2004, la France est le premier consommateur de pesticides en Europe et le 3e consommateur mondial derrière les Etats-Unis et le Japon.

Face à ce constat et après avoir organisé récemment une semaine de sensibilisation dite semaine sans pesticides, le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) a décidé de lancer une campagne d'information du public sur les pesticides.

S'intéressant spécifiquement aux résidus de pesticides dans les aliments, le MDRGF estime que l'information est nécessaire car le public ignore encore selon lui trop souvent la dimension de cette contamination. Nous n'acceptons plus que nos aliments contiennent des résidus de pesticides, pas plus que nous n'acceptons la pollution généralisée de notre environnement par ces pesticides !, déclare François Veillerette, Président du MDRGF et Administrateur français du réseau Pesticide Action Network Europe. Il faut maintenant que notre agriculture se tourne résolument dans une nouvelle direction et privilégie les modes de production utilisant peu ou pas de pesticides, afin de garantir la production de produits alimentaires véritablement sains, ajoute t'il.

Une étude de la Direction de la santé de la Commission européenne réalisée en 2003 et portant sur plus de 43.000 échantillons de fruits et légumes consommés dans 18 pays d'Europe (les Quinze Européens, l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein) avait montré que 59% ne présentaient aucune trace de pesticide. Sur les 41% restant, 37% présentaient des résidus à un niveau inférieur aux limites maximales retenues au niveau national ou européen et 3,9% étaient en infraction avec ces seuils réglementaires.
Concernant la France en particulier, les fruits et légumes français présentaient davantage de résidus que la moyenne européenne. La moitié des échantillons consommés en France contenaient un ou plusieurs résidus de pesticides dont 6,1% à des taux supérieurs aux seuils réglementaires.

Outre le lancement d'une pétition pour le zéro résidus de pesticides dans notre alimentation, le MDRGF demande un engagement de l'Etat et des candidats aux futures élections sur ce sujet. Le Plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides risque fort de se révéler très insuffisant en la matière, souligne t'il.

De son côté, la fédération France Nature Environnement a lancé depuis le 10 mai dernier une autre campagne de mobilisation. Ses objectifs : alerter la population sur les excès et les risques liés à l'usage des pesticides et mobiliser l'Etat pour réduire leur usage.
Tout comme le MDRGF, la fédération estime que le Plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides qui est en train d'être finalisé par les Ministères en charge de l'Agriculture, de l'Ecologie, de la Santé et de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, risque d'être très nettement insuffisant pour répondre aux enjeux liés à l'usage des pesticides.
Elle réclame de ce fait un rapport réalisé indépendamment des acteurs économiques par l'Observatoire des résidus de pesticides (ORP) faisant état de la dispersion et de l'impact des pesticides sur les milieux, la biodiversité et la santé des populations. La FNE souhaite également le retrait, de la liste des pesticides homologués, de toutes les substances cancérigènes, mutagènes et dangereuses pour la reproduction.
Enfin elle préconise un objectif chiffré de réduction de l'utilisation des pesticides, la mise en place d'une formation obligatoire pour tous les utilisateurs de pesticides, l'instauration d'une taxation dissuasive des pesticides dont le bénéfice accompagnerait le développement des techniques alternatives et un encouragement des pratiques alternatives (assolements diversifiés, rotations longues, entretiens sans herbicides dans le cadre des aides aux plantations forestières, soutien significatif à l'agriculture biologique).

Les deux organismes ont tous deux choisi une pomme comme symbole pour leur campagne. La pomme de la FNE affiche une étiquette en forme de panneau routier signalant un danger : Croquez des pommes, pas des pesticides, quant à celle du MDRGF, elle est enfoncée de seringues sous le slogan Pesticides, non merci! ce qui n'a d'ailleurs pas plu à Interfel (interprofession des fruits et légumes) qui proteste en déclarant que la production des fruits et légumes consomme moins de 5 % des pesticides utilisés en France.

Alors que le projet de loi sur l'eau est examiné actuellement à l'Assemblée Nationale, France Gamerre, Présidente de Génération Ecologie estime dans un communiqué que la politique actuelle, qui consiste plus à encourager qu'à dissuader les agriculteurs d'utiliser des produits phytosanitaires, nous conduit tout droit à une crise sanitaire majeure. De nombreuses études ont montré le rôle de ces produits sur nos organismes : malformations, stérilité, cancers, indique t'elle.

Soulignant que les agriculteurs sont les premières victimes, par leur degré d'exposition, des substances nocives présentes dans les produits qu'ils utilisent, France Gamerre considère que c'est la politique agricole dans son ensemble qu'il conviendrait de revoir, en mettant en place des aides spécifiques pour permettre une évolution des pratiques vers une agriculture durable, à savoir le développement de la production intégrée et de la filière biologique.

Toutes ces réactions s'inscrivent clairement dans le cadre des actuelles négociations du projet de loi qui prévoit de modifier le système des redevances des agences de l'eau, des mesures de préservation des milieux aquatiques, un renforcement du dispositif contre le braconnage et un contrôle des pesticides ainsi que la création d'un Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema) en remplacement de l'actuel Conseil supérieur de la pêche chargé de veiller au bon état des eaux.

Réactions12 réactions à cet article

Re:que faire ?

La science et les techniques sont comme la langue d'Esope: la pire et la meilleure des chose. On ne peut nier que l'introduction des pesticides dans l'agriculture fut un progrès. Ils contribuèrent à éliminer le fléau des famines et soulagèrent les agriculteurs. Mais l'argent s'en mêla. Tout d'abord, on se rendit compte, comme pour les déchets, que c'était un marché juteux. Pour convaincre le consommateur, on le persuada, grâce à la pub, qu'un fruit et/ou un légume devait être beau pour être bon. Et on exagéra, comme toujours. Il faut savoir raison garder: gardons les produits dont nous avons réellement besoin sans mettre la santé des consommateurs en péril et ayons le courage d'interdire les autres.
Et si on allait voir cette fameuse pétition ?

Patrice Signaler un contenu inapproprié
Re:que faire ?

l'utilisation des pesticides est malheureusement une partie de mon quotidien , car je suis agriculteur céréalier.C'est la face sombre de mon métier , mais c'est encore pour moi l'assurance d' avoir une récolte à la fin de mon année de production. Le blé est semmé en octobre et jusqu'en juillet nous travaillions et investissons. ( semences autoproduites, carburant ,amendement minéral et organique, produits phytos ).plus l'année s'écoule, et plus nous l' attendons notre blé promis.Je pense que le pb des pesticides est double.Il y a la quantitée utilisée et sa dangerositée(pour l'utilisateur, le milieu naturel, et le consommateur) .La toxicité des produits à beaucoup diminuée et ils sont beaucoup plus ciblé , mais la quantitée et la fréquense des interventions reste infernale.Comment trouver une voie médiane entre un produit bio ou tous les risques sont pris par le producteur au bon gré du consommateur, et une production industrielle sans frein , car qu'elle que soit sa qualité le blé vaut un court mondial , qu'il soit produit en Ukraine , au états unis, en Europe par un producteur qui s'imposerait un cahier des charges rigoureux.
La forte diminution de l'emploi des pesticides ne peut passer que par un cahier des charges tres présis et contraigniant ou ne serai retenu que les matières actives indispensable ,les moins toxiques pour l'environement et le consomateur ,avec un potentiel de rendement du blé tres moyen et un prix de vente qui permetterait aux agriculteurs de vivre déssament sans le coupret des aides européenes.Une vraie culture résonnée à un prix européen ,consomée en europe.
Dans une baguette de pain le prix du blé ne représente que 5% de son prix , alors le consomateur pourrait manger du pain beaucoup plus sur sans que le prix ne s'envole.

ph b Signaler un contenu inapproprié
Re:La science au service de Saint Thomas

Je te conseille d'aller effectuer tes recherches sur www.scholar.google.com
tu y trouveras beaucoup de documents (la majorité en anglais)

S.V. Signaler un contenu inapproprié
Peu, c'est encore trop

"... ce qui n'a d'ailleurs pas plu à Interfel (interprofession des fruits et légumes) qui proteste en déclarant que la production des fruits et légumes consomme moins de 5 % des pesticides utilisés en France."
Cinq poucents de 76100 tonnes, c'est toujours trop, et ce chiffre pourrait sans doute être réduit de 90% dans l'état actuel des techniques.
Ceci dit, le coupable est le consommateur qui veut avoir de tout à sa disposition tout le temps et privilégie l'aspect extérieur à la qualité intrinsèque du produit. Il est lui-même demandeur de tomates dont l'aspect ait l'air industriel : bien rouges, sans taches, bien régulières et d'une forme facile à caser dans son frigo !

countryboy | 18 mai 2006 à 11h55 Signaler un contenu inapproprié
La science au service de Saint Thomas

Etudiante en droit de l'environement, je suis convaicue de la dangerosité des pesticides.
Je trouve néanmoins regrettable que des rapports scientifiques prouvant le lien de causalité entre usage irraisonné de pesticides et cancers ou malformations ne soient pas plus souvent publiés dans la presse quotidienne. Beaucoup de gens refusent d'entendre les discours de prévention au motif qu'actuellement ils sont en bonne santé. Comme Saint Thomas ils prétendent ne croire que ce qu'ils voient. Une meilleure information sur ce point permettrait peut être de raisonner les pollueurs du dimanche.

emma | 18 mai 2006 à 12h02 Signaler un contenu inapproprié
que faire ?

Je reprends le code rural et je voit qu'est considéré comme nuisible toute espèce portant atteinte à la santé ou à la productivité agricole ... Hors, si vous faites un tour dans un magazin où on vend des produits chimiques, demandez au vendeurs quels sont les produits qui se vendent le mieux aux particuliers au printemps ... Anti fourmis, herbicides, desherbants totaux .... Que des espèces nuisibles selon des critères qui ne sont pas codés ....
Mieux : si vous ne détruisez pas vos chardons avant le 14 juillet, vous êtes passibles d'une amende.
Il faut interdire la vente aux particuliers de produits toxiques.
Quand aux écotaxes, il faut savoir que en Hollande où elle était appliquée, elle n'a pas ramené un kopeck dans les caisses. Mais leur efficacité est excellente ...
Benoit VANHEE

collembole | 18 mai 2006 à 13h36 Signaler un contenu inapproprié
Re:que faire ?

Je ne sais plus dans quel journal j'avais lu la quantité de phytosanitaire utilisés hors agriculture.
Ramenés à la surface traitable, je crois qu'effectivement beaucoup de contaminations du milieu se font par ce biais.
Je remercierai également les lecteurs de remarquer que maintenant, tout cours d'eau est entouré d'une ceinture verte de 5 ou 6 mètres pour éviter les contaminations accidentelles par les phytosanitaires utilisés en agriculture.
Quand on analyse les résidus phytosanitaires dans les eaux souterraines, on trouve plus facilement des produits qui ne sont plus commercialisés que des récents (atrazine, simazine, terbuthylazine et autre terbumeton).
Tout ça pour dire que l'agriculture a remarquablement évolué dans le bon sens, qu'il y a certes encore du chemin à parcourir mais que par pitié, n'interdisez pas tous ces produits qui nous permettent de manger des produits sains (sans mycotoxines), en quantité.
Qu'est-ce qui pollue le plus: le chauffage d'une serre pour fournir des tomates toute l'année ou l'application de deux anti_mildiou (en ce qui ous concerne) dont un en bouillie bordelaise (donc bio)?
Je suis également vendeur de fruits et légumes sur un marché et je peux vous dire que j'ai souvent des remarques négatives quant à l'allure chétive, tachée et donc peu engageante de nos productions artisanales.

nericj | 18 mai 2006 à 19h11 Signaler un contenu inapproprié
Re:La science au service de Saint Thomas

Il existe peu de publications scientifiques prouvant le lien existant entre usage de pesticides et cancers ou autres maladies, car ce type de recherche n'est pas ou peu subventionné !
Il existe même des cas oû des chercheurs qui ont trop parlé se sont vu couper leurs fonds de recherche ...

S.V. | 18 mai 2006 à 23h55 Signaler un contenu inapproprié
la Science au service de l'homme

L'équilibre entre le développement économique et le contrôle des risques sur la santé est difficile à établir. L'humanité peut-elle se développer sans risque ? Comment mesurer l'impact d'une technologie nouvelle sur la santé de l'homme ?
J'ai vu disparaître de nombreux collègues, victimes du cancer de la plèvre, ayant manipulé les "fines particules" d'amiante. Les pesticides ont permis un accroissement et la simplification de la production agricole, l'atrazine, herbicide encore largement utilisé a un temps de demi-vie supérieur à 2 ans... ce qui laisse présager des conséquences d'une utilisation annuelle sur son accumulation dans les sols et les eaux...
Demain, les nanotechnologies "accrocheront" des molécules actives sur des tumeurs intra-corporelles par une simple injection sanguine !!! Quels seront les risques sur la santé ? verra-t'on de nouveaux fléaux s'abattre sur l'humanité comme la peste au moyen-âge ?
Si le développement des technologies et des Sciences nous permet de comprendre et d'interpréter les lois de notre univers, il se conjugue avec celui de l'environnement dans un équilibre encore stable, pour une recherche de notre bien-être...
Les meilleurs acteurs pour l'environnement sont aussi à rechercher dans les groupes industriels qui possèdent les vrais outils et les meilleurs spécialistes. Discutons politique environnementale comme vous nous le permettez sur ce site.

herman | 19 mai 2006 à 11h02 Signaler un contenu inapproprié
Re:La science au service de Saint Thomas

Même si ces études scientifiques sont peu nombreuses, vous serait-il possible de m'indiquer au moins une référence dans une revue scientifique, une seule publication, même dans une revue étrangère ?

emma | 22 mai 2006 à 16h37 Signaler un contenu inapproprié
Re:Peu, c'est encore trop

Est-ce le consommateur ou l'industrie agro-alimentaire qui nous impose ces produits calibrés?

Voulant être un autre consommateur que celui que m'impose mon hyper-marché, je ne trouve pas d'autres produits ou si peu ou bien ils viennent de loin ou bien ils sont sur-emballés...
Même chez le revendeur estampillé vert de vert, je ne trouve pas : je cherche des détergents non polluants, mais le magasin vend la pierre du bonheur et un filtre à eau.

Et puis l'usage de pesticides a permis d'avoir un légume peu cher (même s'il reste cher) : une famille au RMI ne pourra jamais se payer du Bio car le BIO est un produit estampillé de luxe dans le monde agro-alimentaire... Alors que cette famille en a plus besoin pour sa santé qu'une famille qui a les moyens de se le payer.

Les lobby agricole et agro-alimentaire trouve leur meilleur atout dans l'inconscience environnementale du parlement et du gouvernement.
Le ministre de l'agriculture ne sera jamais environnementaliste, et le ministre de l'environnement n'aura jamais de pouvoir (ce ministère ne sert qu'à la parité du gouvernement !).

Tant que j'en ai les moyens....

xéno | 06 juin 2006 à 21h45 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:que faire ?

Si vous voulez devenir ministre de l'agriculture, je vote pour vous. Si vous êtes à la FNSEA, essayer de convaincre vos camarades ...

benoit vanhee | 11 mars 2009 à 12h46 Signaler un contenu inapproprié

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