Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

L'ONU publie un rapport sur la menace qui pèse sur les déserts

À l'occasion de la journée mondiale de l'environnement, célébrée comme chaque année le 5 juin, l'Organisation des Nations Unies publie un rapport sur la menace qui pèse sur les déserts du monde, pourtant source de beaucoup de richesse.

Biodiversité  |    |  C. Seghier
   
L'ONU publie un rapport sur la menace qui pèse sur les déserts
   
Célébrée tous les 5 juin, le thème de cette nouvelle journée mondiale de l'environnement concerne les déserts et la désertification. C'est la ville d'Alger (Algérie) qui a été choisie par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) pour accueillir les manifestations organisées.

Lancé par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1972 afin de marquer l'ouverture de la Conférence de Stockholm sur l'Environnement humain, cet événement est une occasion pour promouvoir l'intérêt et l'action au niveau politique et représente également une occasion pour la signature ou la ratification de conventions internationales en faveur de l'environnement.

2006 est également l'année internationale des Nations Unies dédiée aux Déserts et à la Désertification. Suivant la tradition, le thème choisi par le PNUE pour la Journée mondiale de l'environnement vient à l'appui de la célébration de l'Année internationale, aidant ainsi à souligner ce problème environnemental.

Dans un rapport* publié à l'occasion de cette journée, l'ONU a averti que les déserts du monde étaient confrontés à des changements dramatiques résultant du changement climatique, de la surexploitation des nappes phréatiques, de la salinisation et de la disparition de la faune. Les déserts apparaissent en effet comme dynamiques à la fois sur le plan biologique, économique et culturel tout en étant assujettis aux impacts et pressions du monde moderne, explique Shafqat Kakakhel, directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). Ils apparaissent aussi comme de nouvelles régions avec un véritable potentiel économique et des moyens de subsistance, soulignant si nécessaire que l'environnement n'est pas un luxe mais un élément clé dans la lutte contre la pauvreté et pour atteindre les accords internationaux de développement tels que les objectifs du Millénaire pour le développement, ajoute-t-il.

Le changement climatique affecte déjà les déserts. La température en général a vu un accroissement entre 0.5 et 2 degrés Celsius sur la période 1976-2000, bien plus que l'augmentation moyenne globale de 0.45 degrés Celsius. Selon les divers scénarios établis par le panel intergouvernemental des changements climatiques (IPCC), les températures dans les déserts pourraient augmenter en moyenne de cinq à sept degrés d'ici 2071- 2100, en comparaison avec la moyenne de la période 1961-1990.

Plusieurs déserts verront leurs précipitations diminuer de 5 à 10 % et jusqu'à 15 % pour les déserts situés dans les latitudes sud. C'est le cas notamment du désert Great Victoria en Australie et des déserts de l'hémisphère nord tels que le Colorado et ceux de la région du Grand Bassin aux Etats-Unis, selon les estimations du rapport. Seul le désert de Gobi en Chine verra, d'après les estimations, une augmentation des précipitations allant de 10 à 15 %.

Les zones en marge des déserts ainsi que celles situées dans leurs montagnes, dénommées « îlots du ciel » essentielles pour la survie des populations, de la vie sauvage et l'alimentation en eau, sont aujourd'hui particulièrement menacées. On peut craindre que les zones les plus affectées soient les villes qui se trouvent dans les déserts de l'Asie du sud-ouest et du sud-ouest des Etats-Unis, estime le PNUE.

Salinisation et pollution due aux pesticides et aux herbicides menacent également d'autres sources d'eau. Citant l'exemple du bassin du fleuve Tarim en Chine ou plus de 12.000 km carrés des terres ont été progressivement salinisées dans les derniers trente dernières années, le rapport s'inquiète du risque probable et de plus en plus important que les sols se salinisent davantage.

En outre, la chasse, la construction de nouvelles routes, les établissements humains en augmentation et le développement d'infrastructures concentrées dans les régions montagneuses des déserts menacent la faune et plusieurs espèces du désert sont en voie de disparition ou en rapide diminution : gazelles, l'oryx, l'addax, la chèvre himalayenne (tahr), les moutons de Barbarie et le Houbara. Une action urgente s'impose pour protéger la vie sauvage dans les déserts, affirme le rapport.

Et pourtant les déserts peuvent offrir beaucoup de richesse. Ils offrent une faune et une flore importantes. De nombreuses plantes médicinales poussent dans le désert. Certains composés organiques prisés d'origine biologique dont les matières de base sont les micro algues et les plantes médicinales sont également fabriqués dans les déserts, grâce aux facilités qu'offre la forte illumination solaire tout le long de l'année, et exportés vers les marchés mondiaux, indique le rapport du PNUE. En marge des exportations actuelles des produits tirés des plantes sauvages originaires des régions désertiques à destination des zones non désertiques, les plantes désertiques disposent d'importantes potentialités pharmaceutiques qui méritent d'être mises en valeur, estime-t-il. Le Nipa, une herbe salée récoltée par le peuple Cocopahs dans le désert du Sonoran dans le nord-ouest du Mexique vers le delta du Colorado, pousse dans l'eau salée avec des rendements importants de graines de la taille du blé. Le rapport indique que cette espèce végétale pourrait apporter une contribution importante à la sécurité alimentaire et devenir ainsi le plus grand cadeau offert par le désert au reste du monde.

Alors que le potentiel d'énergie solaire exploité jusqu'ici dans les déserts resta infime, d'après le rapport, le Sahara pourrait capturer assez d'énergie solaire pour répondre aux besoins d'électricité du monde entier.Les avantages du désert pour l'installation de centrales d'énergie éolienne et solaire sont loin d'être négligeable, selon le PNUE : espace peu coûteux, abondance de la matière première pour ce qui est de l'énergie solaire, existences de sites exposés aux vents. La lourdeur des installations et les longues distances à couvrir pour le transport de l'énergie à destination des localités éloignées constituent toutefois un inconvénient majeur.


*Rapport sur l'Avenir des Ecosystèmes Désertiques de la Planète

Réactions4 réactions à cet article

Oui, bravo, mais...

Bravo pour l'info. Bravo pour la mise en valeur des déserts que l'on considère beaucoup trop souvent comme des milieux hostiles, arides, morts et en fin de compte inutiles. Oui, bravo. Mais...
L'ONU est une spécialiste des grand'messes, qui, si elles ont le mérite de souligner les dangers qui menacent la planète, restent lettres mortes dès le "ite missa est" prononcé.
Que faire ? Que faire pour sauver les déserts ? Que faire pour les exploiter avec respect et intelligence ? Que faire pour lutter contre les puissants lobbies qui ont tout intérêt à les laisser mourir ? Que faire pour relayer l'information auprès du grand public et agir en faveur de ces sites exceptionnels ?
Si vous avez une idée...

patrice Signaler un contenu inapproprié
bravo

bravo le desert n'est pas du vide mais du plein à qui sait le regarder

el | 08 juin 2006 à 14h24 Signaler un contenu inapproprié
Le bravo devrait être pour vous, Patrice

Je réponds à votre message que je viens de lire avec un retard de 18 mois. Le terme grand'messes convient parfaitement à ces réunions internationales. Ne pas oublier aussi les grand'messes de la FAO, du PNUD, du PNUE, du CITES...J'entendais hier sur France 2 une dénonciation de la Françafrique par des officiels français de haut niveau hiérarchique; le travail des institutions internationales - comme la coopération nord-sud de manière générale - ne recueille plus la quasi unanimité d'antan: les avis selon lesquels ces organismes fonctionnent plus pour leur propre bénéfice que pour celui des pays demandeurs d'aide ne sont pas rares. Sommes-nous à un tournant? Il faut l'espérer, le souhaiter. S.Grim, ingénieur civil des eaux et forêts.

Grim | 17 janvier 2008 à 11h40 Signaler un contenu inapproprié
Déserts et production d'énergie

Je voudrais juste réagir à la fin de l'article, notamment en ce qui concerne la production d'énergie solaire en milieu désertique. L'auteur souligne très justement deux sérieux obstacles à la réalisation de ces projets, à savoir, la lourdeur des installations et la difficulté à transporter cette énergie sur de longue distance. Il est évident que nous n'allons pas reproduire les erreurs de passé, j'entends par là, le système centralisé de distribution de l'énergie (nucléaire bien sur), effectivement très coûteux et générant des pertes de puissance importantes.
Si les projets de production en zone désertique, ou semi-désertique voient le jour, ils devront répondre à de très stricts critères d'efficacité, et de faisabilité ( entre autre la rentabilité). Le premier critère est de privilégier le principe des filières courtes, qui s'applique bien sur à la distribution d'énergie dite verte. La production est donc dirigée vers les plus proches points de consommation.
En ce qui concerne donc les projet à grande dimension en zone désertique, après adaptation au milieu extrême auxquelles elles sont soumises, devront impérativement alimenter un lieu de vie ou de production le plus proche possible. Il semble donc que ces projets doivent être placés en zone périphérique des déserts, au plus proche des agglomérations, sans distinction de taille, dans les zones concernées.
Le transport d'une énergie solaire d'un continent à l'autre ou sur plusieurs milliers de kilomètres semble encore aujourd'hui très déraisonnable ( les flux micro-onde à très haute énergie existent mais c'est une technologie encore très mal maitrisée).
En fait , il ne faut jamais oublier qu'en terme d'environnement, aux problèmes globaux, on se doit de proposer une solution locale.
Cela étant, l'idée d'utiliser tout cet espace est une idée très féconde qui verra sans doute de très belles réalisations voir le jour, même en suivant un cahier des charges très strict.

Plus près de chez nous et en guise de conclusion/question?, je pense au grand nombre de vielles friches industrielles françaises dont on ne sait que faire ( lorsqu'elle sont identifiées bien sur, mais il en existe des milliers encore plus ou poins "cachées" ), ne pourrait on pas valoriser ces zones souvent très proche de notre habitat quotidien, et par la même occasion faire dépolluer ces milliers de sites tout en assurant un revenu par la production d'énergie ?
Vaste débat inspiré par un certain projet de civilisation...
Merci d'avance pour vos commentaires

franky | 04 mars 2009 à 12h13 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires