Les ministres ou leurs représentants ont clos cette cinquième conférence européenne de trois jours par l'adoption d'une déclaration commune réaffirmant leur volonté de lutter pour la protection de l'environnement, selon une copie du texte obtenue par l'AFP.
Prenant la parole avant la levée de la séance, le chef du Bureau européen pour l'environnement, John Hontelez, dont l'organisation regroupe 141 ONG, a fustigé le ''manque flagrant de coopération de certains pays qui cherchent à maintenir le statu quo ou même à faire régresser les choses''.
M. Hontelez s'est également déclaré très déçu par l'absence des biotechnologies (OGM, toxines...) et du nucléaire dans la liste des 86 polluants que les entreprises doivent faire figurer dans un registre spécial en vertu du protocole de la Convention d'Aarhus.
Ce protocole, qui oblige les entreprises privées et publiques à informer le public de leurs émissions de polluants, a été signé lors de la conférence par 37 pays.
''C'est d'autant plus fâcheux que nous nous trouvons dans la patrie de Tchernobyl'', a-t-il dit, alors que l'Ukraine souffre toujours de la catastrophe survenue à la centrale de Tchernobyl en 1986, le plus grave accident de l'histoire du nucléaire civil.
Deux autres protocoles ont été signés lors de cette conférence: l'un qui impose une évaluation de l'impact sur l'environnement des projets publics et privés (35 pays signataires), et l'autre sur la responsabilité civile en cas d'accident industriel dans les eaux transfrontalières (22 pays signataires).
''Les Etats-Unis ont essayé d'écarter les ONG des négociations et de freiner l'avancée de certains programmes sur l'environnement alors qu'ils ne sont même pas signataires des Conventions dans le cadre desquelles les protocoles ont été signés lors de cette conférence'', a affirmé à l'AFP un responsable de l'ONG France Nature Environnement, Erwan Le Cornec.
Il s'est encore déclaré ''déçu par la faiblesse de la position de la France qui n'a pas signé le protocole sur la responsabilité civile et n'a fait preuve d'aucune initiative''.
Hugo von Meijenfeldt, président de la Commission sur la politique environnementale de l'ONU pour l'Europe, a estimé ''justifiées les critiques des ONG dans la mesure où il n'y a pas eu d'avancées sur les questions d'ordre général telles que le changement climatique ou le développement durable''.
''Mais je suis dans l'ensemble très satisfait'', a-t-il dit à l'AFP.
Source : AFP
Article publié le 23 mai 2003