Dès l'ouverture de la conférence, les participants ont demandé aux dirigeants politiques de mettre en œuvre au plus tôt les solutions techniques existantes pour endiguer l'inquiétante avancée des déserts et ses conséquences économiques, sociales et humaines. Pour Hama Arba Diallo, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), des solutions techniques existent et les connaissances sont disponibles pour le bénéfice du plus grand nombre. Pourtant dix ans après l'entrée en vigueur d'une Convention de l'ONU sur la lutte contre la désertification, on n'a que très peu avancé et Hama Arba Diallo déplore que l'avenir des terres arides ne soit pas mieux appréhendé par les acteurs et décideurs concernés.
Pendant les trois jours de conférence, tous les participants provenant des zones arides du monde entier ont fait le point sur les connaissances des terres arides et semi-arides et de leur avenir afin d'élaborer des propositions pour préserver ces écosystèmes particulièrement vulnérables. Leur réflexion a abouti à l'élaboration et à l'adoption de la Déclaration de Tunis sur les recherches à mener en priorité en vue de promouvoir le développement durable dans les zones arides et de lutter contre la désertification. Parmi les domaines de recherche considérés comme prioritaires par la Déclaration, on peut citer : l'interdépendance et la conservation de la diversité culturelle et biologique, la gestion intégrée des ressources en eau, l'identification de moyens d'existence durables pour les habitants des zones arides, les énergies renouvelables convenant au développement des terres sèches, la gestion des catastrophes naturelles et de celles causées par l'Homme et le coût de l'inaction en matière de dégradation des sols.
Dans son discours de clôture, Walter Erdelen, Sous-Directeur général pour les Sciences de l'UNESCO, a déclaré qu'il espérait que la Déclaration constituerait pour la communauté scientifique et les décideurs un grand pas en avant sur la route commune vers la promotion du développement durable dans les zones arides et vers les objectifs du Millénaire.
L'enjeu du développement des terres arides est évident quand on sait que la désertification menace plus du tiers de la surface de la Terre, qu'elle affecte directement la vie de plus de 250 millions d'êtres humains et en menace 1,2 milliards d'autres dans 110 pays. Parmi les personnes affectées dans l'Afrique sub-saharienne, on estime que 60 millions se déplaceront vers l'Afrique du Nord et l'Europe d'ici 2020.
L'impact économique est également considérable. Les pertes agricoles du fait de la sécheresse et de la désertification sont estimées à 42 milliards de dollars par an. Et 2,4 autres milliards de dollars sont dépensés chaque année pour combattre la dégradation des sols. Les experts pensent que le problème est susceptible d'empirer.
Le prochain rendez-vous est prévu en octobre 2006 en Algérie où un sommet réunira les chefs d'État et de gouvernement sur ce thème.