Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Débat national sur les énergies

Le débat national sur les énergies qui s'est terminé le 24 mai sur de nombreuses critiques émanant d'associations à pour objet de définir les grandes lignes de la politique énergétique de la France des 30 années à venir.

Energie  |  
La septième rencontre du Débat national sur les énergies s'est tenu à la Cité des Sciences et de l'Industrie à la Villette en présence de Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'Industrie, Claudie Haigneré, ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies et Tokia Saïfi, secrétaire d'Etat au développement durable. Le thème portait sur les politiques de maîtrise de l'énergie et les énergies renouvelables dans les pays en développement.
Ce débat, lancé par le gouvernement pour définir les grandes lignes de la politique énergétique de la France des 30 années à venir, fera l'objet d'un projet de loi d'orientation à l'automne.

Le Contexte :

Dans les années 1973-1974, au lendemain du premier choc pétrolier se sont posées les questions de maîtrise d'énergie. La France a suivi deux orientations principales : la garantie de sécurité et la continuité à long terme de la fourniture d'énergie sous-toutes ses formes (carburants, combustibles, électricité), et l'offre d'une énergie à des prix très compétitifs.

Afin de mieux informer les Français sur les problèmes d'énergie, le Gouvernement a voulu élargir le champ de la consultation en instituant un dialogue permanent avec les citoyens.
Le 8 janvier dernier Nicole Fontaine a présenté en Conseil des ministres une communication relative à la préparation d'un débat national sur les énergies.
Dans le cadre de ces débats, il a été prévu qu'un site Internet soit mis en ligne dès le 9 janvier et que le colloque de clôture soit organisé à Paris les 23 et 24 mai.
D'emblée, dans son intervention du 19 mai dernier, Nicole Fontaine a invité les participants à aborder la question des politiques l'énergie en sortant du cadre national.
La ministre a évoqué ''le changement climatique qui fait peser une lourde menace sur notre pays et le reste du monde et surtout les pays les plus pauvres'', les limites des ''sources d'énergies fossiles'' , et sa préoccupation des ''besoins des générations futures''. Puis elle a engagé les participants à ''ébaucher des propositions, des recommandations'' que la France pourrait formuler pour aider au développement des énergies renouvelables et de la maîtrise de l'énergie dans les pays du sud.

Les conclusions du débat :

Le débat, lancé en mars et qui s'est achevé samedi 24 mai à Paris, a dégagé deux priorités pour l'avenir : les économies d'énergie et le développement des énergies renouvelables, mais n'a pas permis de trancher le sujet très controversé du nucléaire.
Les prévisions pour les années à venir ne sont ''pas alarmistes'' mais ''objectivement alarmantes'', avait déclaré Nicole Fontaine à Strasbourg, en révélant que la France avait encore consommé l'an dernier plus d'énergie qu'en 2001 (+2,3%).
Ensuite, la France va devoir faire des efforts pour combler son ''retard considérable'' dans les énergies renouvelables (ENR), mais reste à savoir lesquelles constitueront une priorité (éolien, énergie solaire, géothermie...).
Les ENR devront représenter 21% de la consommation d'électricité en 2010, contre 15% aujourd'hui, conformément à une directive européenne de mise en oeuvre du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre.
Mme Fontaine a annoncé des appels d'offres pour la construction d'éoliennes et la production de biomasse (énergie produite à partir de bois et de déchets).
Enfin, sur la question du nucléaire, notamment le lancement ou non du réacteur de nouvelle génération EPR (réacteur européen à eau sous pression), le débat n'a pas été tranché.

La Mobilisation :

Ce débat n'a guère mobilisé les Français, alors qu'il doit inspirer la politique énergétique sur les 30 ans qui viennent.
Est-ce la faute de la guerre en Irak qui a volé la vedette au débat dans les pages des journaux ? Ou bien le résultat d'une organisation défectueuse et d'un débat ''truqué'' dès le départ, comme l'ont affirmé lors d'une conférence de presse sept associations (Agir pour l'Environnement, les Amis de la Terre, France nature environnement, Greenpeace, Réseau Action Climat, Sortir du Nucléaire et le WWF).

''Le débat a été inaudible et a échoué à susciter l'intérêt des Français'', ont souligné les associations, qui ont quitté en mars le comité consultatif pour ne pas ''cautionner une supercherie''.
''Les rencontres étaient organisées en semaine, alors que les gens travaillent, en présence d'un public de spécialistes'', a dénoncé Stéphane Lhomme de Sortir du nucléaire.

Le dernier débat a eu lieu samedi matin sur une demi-journée au lieu des deux jours initialement prévus.
Le ministère délégué à l'Industrie reconnaît ''une mise en route difficile à cause de la guerre en Irak'', mais souligne que ''le débat ne se réduit pas aux 6 rencontres publiques'' citant ''250 initiatives partenaires dans toute la France et plus de 100.000 connections sur le site Internet''.
L'audience a été décevante à Strasbourg, où la grande salle du Parlement européen paraissait vide avec 300 personnes.

Les Réactions :

Plusieurs voix se sont élevées en faveur de l'EPR, projet franco-allemand conçu par Siemens et Framatome qui attend depuis deux ans un feu vert de Paris : notamment, sans surprise, celle de la présidente du groupe nucléaire Areva, Anne Lauvergeon, mais aussi celles de plusieurs parlementaires qui ont préconisé un feu vert rapide.
L'EPR est très critiqué par les anti-nucléaires, qui voient dans son développement un moyen de relancer un nouveau parc de centrales pour plusieurs décennies, les plus âgées en fonction arrivant bientôt en fin de vie (autour de 2020).

Mme Fontaine a expliqué que se dégagerait ''une position médiane'' entre ceux qui souhaitent ''l'arrêt total du nucléaire'' et les partisans du ''tout-nucléaire''.
Mais elle n'a pas pour autant convaincu plusieurs associations (Agir pour l'environnement, les Amis de la Terre, France nature environnement, Greenpeace, Réseau Action Climat, Sortir du nucléaire et WWWF), qui ont dénoncé un débat ''truqué'' du fait d'une décision en réalité ''déjà prise'' sur l'EPR.
Les écologistes reprochent au gouvernement d'avoir déjà fait son choix en faveur de la relance du programme nucléaire alors qu'un rapport parlementaire a appelé le 14 mai, le gouvernement à donner rapidement son feu vert à l'EPR.
Pour Hélène Gassin, de Greenpeace France, ''il n'y a aucune urgence ni nécessité à lancer l'EPR, alors que le parc français est largement excédentaire, puisque la France exporte de l'électricité''. Stéphane Lhomme (Sortir du nucléaire) souligne quant à lui que : ''La question de fond du choix du nucléaire et des alternatives possibles n'est jamais posée en France, contrairement aux autres pays européens''.
Le collectif d'associations lance une pétition intitulée ''changer de cap'', qui sera remise aux parlementaires lors du débat de la loi d'orientation. La pétition propose ''la sortie du nucléaire'', ''des mesures fortes de sobriété énergétique'' et ''un programme urgent et ambitieux sur les énergies renouvelables''. Les 3 priorités énoncées sont :

- Consommer moins et mieux l'énergie
Les pays développés font preuve de boulimie énergétique, au détriment du reste du monde et de l'avenir. Des mesures fortes de sobriété énergétique, d'efficacité et d'économies d'énergie doivent être engagées.
Notamment : un plan national d'isolation des bâtiments anciens, une réglementation plus stricte sur la consommation des appareils, une limitation des puissances des véhicules mis sur le marché, plus de crédits pour les transports en commun...

- Éliminer les risques industriels et environnementaux
Les énergies employées aujourd'hui sont polluantes et dangereuses : le pétrole dérègle le climat, le nucléaire produit des déchets à vie longue et entraîne des risques majeurs. Nous souhaitons autant la préservation du climat qu'une sortie du nucléaire. Il faut pour cela un programme urgent et ambitieux sur les énergies nouvelles, renouvelables et décentralisées.
Notamment : une politique de la chaleur renouvelable, le renforcement des tarifs d'achat de l'électricité verte, des moyens sur le solaire, des parcs éoliens, un basculement des crédits de recherche vers la maîtrise de l'énergie et les renouvelables...

- Soumettre les marchés à des règles sociales et environnementales
Face à l'ouverture prévue des marchés du gaz et de l'électricité, il convient de prendre des mesures de respect du service public et des contraintes écologiques. Un libéralisme débridé, faisant fi du social et de l'environnement, est à proscrire !
Notamment : une transparence totale vis-à-vis des clients dans leurs factures, une prise en compte juste des coûts sociaux et environnementaux dans les prix (taxes et subventions), un accès prioritaire aux énergies renouvelables...

Le gouvernement a prôné pendant le débat un développement vigoureux des énergies renouvelables en France (7% de la consommation totale d'énergie en 2000 contre 54% pour les énergies fossiles et 39% pour le nucléaire). La ministre déléguée à l'industrie Nicole Fontaine s'est même prononcée le 15 mai dernier pour une ''amélioration des systèmes d'aide'' de l'Etat.
Mais le principal outil du soutien public aux énergies renouvelables, l'ADEME (Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) a vu son budget réduit de presque un tiers après les derniers arbitrages. L'enveloppe des subventions en faveur de ces énergies (solaire, éolien, biomasse) a régressé de 85 millions d'euros en 2002 à 45 millions d'euros cette année.

RéactionsAucune réaction à cet article

Réagissez ou posez une question

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires