En matière d'énergie renouvelable, l'arrêté prévoit un développement des filières pour porter leur production à 21% de la consommation en 2010 conformément à la directive européenne. Ceci suppose de maintenir, voire d'augmenter, la production hydroélectrique et de développer très significativement l'éolien et également la production d'électricité à partir de biomasse, a indiqué le ministère de l'industrie en présentant la programmation pluriannuelle des investissements de production électrique (PPI) pour 2006-2015, le 10 juillet dernier. De ce fait, pour soutenir le développement de ces énergies, le ministre a d'une part signé des arrêtés révisant les tarifs d'obligation d'achat et d'autre part lancé la procédure d'appel d'offres pour des centrales de production d'électricité à partir de biomasse pour 300MW.
Toutefois, François Loos a souligné l'insuffisance du rythme actuel de la production d'électricité éolienne. La France devait produire 1.000 MW d'électricité éolienne en 2006 et 2.000 en 2007. Cependant, elle ne respecterait ses objectifs qu'à partir de 2013,a-t-il estimé. Les travaux de préparation de la PPI ont montré qu'il n'y avait pas d'ici 2015, en France, d'autre choix que l'éolien pour un développement significatif des énergies renouvelables dans la production électrique. Ce développement devra nécessairement avoir lieu majoritairement à terre, le potentiel de l'éolien en mer paraissant plus limité en France, au vu des technologies et coûts actuels, indique le rapport, préparé par un groupe de travail associant l'ensemble des acteurs (administrations, industriels, associations). Il est donc essentiel de parvenir à surmonter les problèmes liés à l'acceptabilité locale des projets, ajoute-t-il. Les travaux du PPI ont en outre montré que, pour une dizaine de gigawatts, l'aléa lié à l'intermittence de l'éolien pouvait être maîtrisé sous réserve d'une répartition adéquate des parcs éoliens en Métropole. Quant au solaire photovoltaïque, selon le rapport relatif à la PPI, il ne contribuera significativement à la production électrique nationale qu'au-delà de 2015.
En matière d'énergie nucléaire, l'arrêté prévoit la mise en service d'un nouveau réacteur nucléaire d'ici 2012. EDF a demandé aux ministres compétents, le 4 mai, l'autorisation de créer un réacteur EPR à Flamanville (Manche). Cette autorisation, qui doit être délivrée par décret, fait actuellement l'objet d'une enquête publique. En matière d'énergie fossile, le rapport prévoit la remise en service par EDF de 2600 MW de groupes fioul et la construction par EDF de 500 MW de turbines à combustion. Le rapport PPI signale également l'existence de besoins d'investissements particulièrement urgents pour certaines zones géographiques : la région Provence Alpes Côte d'Azur, la Bretagne, la Corse, la Réunion et Mayotte. Le ministère finalise actuellement des exercices similaires à la PPI électrique en matière de chaleur et de gaz.
*http://www.industrie.gouv.fr/energie/electric/pdf/ppi2006.pdf