Les conditions climatiques exceptionnelles conjuguées à une hausse de la consommation avaient récemment contraint EDF à acheter de l'électricité sur les marchés de gros pour garantir l'alimentation du territoire français. Le 22 juillet, EDF avait sollicité la mise en place de ces mesures exceptionnelles auprès des pouvoirs publics. En cas de persistance de la canicule, EDF demande à ce que les centrales situées en bord de fleuve puissent, si nécessaire, prélever et restituer l'eau de refroidissement à des températures légèrement supérieures aux normes en vigueur de façon temporaire et exceptionnelle, comme à l'été 2003, indique EDF dans un communiqué. En effet, selon EDF, les ressources en eau, indispensables à la production hydraulique et qui interviennent également dans le nécessaire refroidissement des centrales nucléaires et thermiques, sont aujourd'hui faibles. Par ailleurs, les chaleurs exceptionnelles de ces derniers jours, supérieures de 3 à 6 degrés aux normes saisonnières, ont entraîné une hausse historique des températures des fleuves, explique le groupe réduisant de fait l'efficacité du refroidissement par les eaux prélevées.
Selon l'arrêté, qui prend effet dès notification aux producteurs d'électricité et restera en vigueur jusqu'au 30 septembre, les centrales électriques effectuant des rejets d'eau dans les bassins fluviaux de la Garonne, du Rhône, de la Seine, de la Meuse et de la Moselle pourront continuer à pratiquer ces rejets jusqu'à ce que l'écart entre les mesures de la température de l'eau effectuées à l'amont et à l'aval après mélange de chacune de ces installations atteigne certaines valeurs moyennes.Valeurs fixée à 0,3 °C pour les installations situées en bordure de Garonne, à 1,5 °C pour les installations situées en bordure de Meuse, de Moselle ou de Seine et à 1 °C pour les installations situées en bordure de Rhône équipées, partiellement ou en totalité, de tours de réfrigération atmosphériques. Cette valeur est portée à 3 °C en l'absence de telles tours. En outre, des lâchers d'eau depuis les barrages en amont de la Garonne, sont également prévus dans certains cas.
Le texte précise que l'utilisation de telles mesures est réduite dans toute la mesure du possible et est limitée aux situations où le gestionnaire du réseau de transport d'électricité requiert le fonctionnement de l'installation à un niveau de puissance minimal pour assurer la sûreté du système électrique ou l'équilibre entre la consommation et la production d'électricité.
Il ajoute également que les producteurs d'électricité suivront attentivement, pendant toute la période où le présent arrêté sera en vigueur, l'incidence environnementale des mesures qu'ils seront amenés à prendre, notamment sur la faune des fleuves et rivières et leur incidence sanitaire, notamment sur les baignades et les activités de loisirs nautiques en aval.
Le Réseau Sortir du nucléaire a exprimé sa plus grande colère face aux dérogations demandées par EDF. Une fois de plus, EDF souhaite sacrifier l'environnement au profit de la production nucléaire, indique le réseau, qui fédère 743 associations, dans un communiqué. Les événements climatiques brutaux étant de plus en plus fréquents et intenses (canicules, les sécheresses, les tempêtes), le réseau associatif déclare que le réchauffement climatique est une raison de plus, et non des moindres, pour arrêter au plus vite toutes les centrales nucléaires.
À EDF, on précise qu'une surveillance renforcée de la faune et flore des fleuves et des rivières a d'ores et déjà été mise en œuvre pour la préservation de ces milieux, fragilisés par la situation climatique. Un dispositif similaire avait été mis en place en 2003, lors de la précédente vague de chaleur et aucun impact sur la faune ou la flore n'avait été constaté: affirmation infondée, selon le réseau sortir du Nucléaire. En outre, EDF a invité tous les Français à effectuer les gestes quotidiens qui permettent d'économiser l'énergie.