Dans un communiqué du 28 juillet, Nelly Olin, Ministre de l'écologie et du développement durable, a toutefois indiqué avoir écarté pour l'instant toute possibilité de dérogation pour 3 des 6 centrales thermiques concernées. Il s'agit de Blénod, La Maxe, et Porcheville. Pour Nelly OLIN, le fonctionnement de ces centrales n'apparaît pas indispensable à la continuité d'alimentation des utilisateurs. Cette décision a été prise après consultation du ministère chargé de l'industrie, à partir de l'analyse de ses services en terme d'impact sur les milieux aquatiques naturels et au vu des informations fournies par le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, RTE.
En revanche, la ministre a autorisé les trois autres demandes de dérogations (Aramon, Cordemais et Richemont), à titre préventif. Ces dérogations ne seront officiellement déclenchées qu'en cas d'absolue nécessité afin de maintenir la sécurité du réseau de distribution électrique et sont accompagnées de mesures d'accompagnement relatives au respect de l'environnement, précise le ministère l'écologie et du développement durable dans un communiqué. Ces mesures d'accompagnement concernent le renforcement de la surveillance de la faune aquatique dans le voisinage des centrales de production électrique : suivi du taux d'oxygénation de l'eau, surveillance de l'état sanitaire et d'éventuelles mortalités de poissons par exemple.
Dimanche dernier, EDF avait obtenu cette autorisation pour ses centrales nucléaires. En effet, un arrêté publié au Journal officiel autorisait les centrales nucléaires effectuant des rejets d'eau dans les bassins fluviaux de la Garonne, du Rhône, de la Seine, de la Meuse et de la Moselle. L'arrêté restera en vigueur jusqu'au 30 septembre. Plusieurs organisations écologistes avaient critiqué cette décision gouvernementale. Une fois de plus, EDF souhaite sacrifier l'environnement au profit de la production nucléaire, indique le Réseau Sortir du nucléaire, qui fédère 743 associations, dans un communiqué. Pour Greenpeace, la nouvelle dérogation va contribuer à fragiliser encore davantage des écosystèmes déjà durement éprouvés. Frédéric Marillier, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France, explique que ce problème de surchauffe des centrales démontre bien les limites du nucléaire. On paie les conséquences de notre politique tout nucléaire qui a créé un colosse au pied d'argile. De nombreux experts s'accordent à dire qu'il faut absolument diversifier nos sources d'énergie mais paradoxalement le gouvernement et EDF projette la construction d'un nouveau réacteur l'EPR. Aujourd'hui, on constate que les centrales nucléaires ne sont pas les seules à poser problème : le développement des ENR devient véritablement urgent!