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Actu-Environnement

La société de traitement de surface Nordgalva réussi le défi de la valorisation de ses déchets

Confrontée à des coûts de traitement de déchets liquides très important, l'industrie de traitement de surface mène depuis plusieurs années une réflexion sur la valorisation : exemple de la société Nordgalva qui valorise désormais 100% de ses déchets.

Déchets  |    |  F. Roussel
   
La société de traitement de surface Nordgalva réussi le défi de la valorisation de ses déchets
Pièces d'acier en sortie de bain de décapage
   
Le traitement des surfaces métalliques est constitué de divers procédés chimiques et physiques qui changent la surface d'un produit pour en améliorer l'apparence, en augmenter la résistance à la corrosion ou produire des caractéristiques de surface essentielles pour des opérations ultérieures. Ces traitements appliqués le plus souvent sous forme de bains sont souvent précédés par des opérations de nettoyage pouvant utiliser des solvants ou des acides et des opérations de rinçage qui engendrent la production de divers flux de déchets : effluents de rinçage, bains de traitement usés, boues de traitement des eaux… Ces flux de déchets contiennent un ou plusieurs métaux à des concentrations variées issus des différentes phases de traitement : chrome, zinc, cadmium... C'est pourquoi en raison de l'utilisation et de la manipulation de substances chimiques toxiques, le plus souvent persistantes dans l'environnement, les pollutions et les nuisances susceptibles d'être engendrées par l'industrie du traitement de surface sont importantes et doivent être maîtrisées dans le cadre de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement.
Ces activités, visées par la rubrique n° 2565 de la nomenclature des installations classées, sont soumises aux dispositions de l'arrêté ministériel du 26 septembre 1985 relatif aux ateliers de traitements de surface qui préconise des concentrations maximum de métaux à ne pas dépasser dans les effluents avant rejet dans un réseau d'assainissement. S'ils ne respectent pas ces concentrations, les effluents doivent être traités sur le site ou constituent des déchets qu'il faut éliminer.

Confrontée à des coûts de traitement de déchets très importants, l'industrie de traitement de surface mène une réflexion constante sur les procédés pour limiter les quantités et/ou trouver des filières de valorisation pour ces effluents. Cette réflexion peut être illustrée par la société Nordgalva située dans l'Oise qui a su inverser la tendance après sept ans de travaux en transformant ces déchets à détruire en sous-produits valorisables.
La société Nordgalva est spécialiste de la galvanisation à chaud. Ce procédé consiste à plonger des pièces d'acier dans un bain de zinc en fusion pour déposer une couche de métal protectrice qui ralentit l'oxydation de l'acier et prolonge la durée de vie des pièces. En amont la pièce d'acier est décapée par trempage dans un bain d'acide chlorhydrique, puis rincée avant d'être trempée à nouveau dans un bain de chlorure de zinc afin de la protéger avant la galvanisation proprement dite. Au fur et à mesure de leur utilisation, les bains d'acide et les eaux de rinçage se chargent en fer et en zinc et doivent être renouvelés d'où une production de déchets conséquente.
C'est en 1998 que la société a débuté sa réflexion avec la création d'un poste de responsable qualité et environnement. Sachant qu'à l'époque 1 franc d'acier traité engendrait 3 francs de destruction des bains, la société a recherché des filières de valorisation. Mais elle s'est trouvé confrontée à une inadéquation entre les caractéristiques de ces déchets et les méthodes de valorisation. En effet, le process de l'époque produisait des bains où les métaux étaient mélangés et dont les concentrations variaient à chaque renouvellement alors que les filières de valorisation nécessitaient des bains monométalliques à concentration stable. Toutes les étapes du procédé de galvanisation ont donc été revues et certaines ont été inversées de manière à limiter les contaminations entre les bains, un laboratoire d'analyse a été mis en place pour vérifier la qualité des bains et de nouveaux outillages ont été installés. Ainsi, après sept ans d'investissement, Nordgalva est capable de valoriser ces bains d'acides, a augmenté la durée de vie des bains de 2 à 7 mois et consomme moins d'énergie et moins d'acides (-30%). Alors qu'en 1998, l'entreprise envoyait en destruction 1.500 tonnes par an d'acide à 2000€ la tonne, elle a revendu en 2005, 800 tonnes de bains pour valorisation à hauteur de 20€ la tonne.
Le chlorure de fer est recyclé pour être utilisé comme floculant dans les stations de traitements des eaux, comme décolorant pour les huiles végétales, pour la préparation de circuits imprimés, etc. Le chlorure de zinc est valorisé comme élément de base pour la production de nombreux flux dans l'industrie électrique, chimique, pharmaceutique et textile. Parallèlement une station de traitement interne à circuit fermé a été installée sur le site pour traiter les eaux de rinçage. Les boues résiduaires sont elle aussi valorisée.

Tous ces investissements ont coûté 2,5 millions d'euros à Nordgalva dont 226.000 euro apportés par l'agence de l'eau Seine-Normandie (AESN). Ces améliorations concrètes en termes de maîtrise des pollutions a valu à la société de recevoir en avril dernier les Trophées de l'AESN. Dans l'avenir, Nordgalva compte poursuivre ces efforts à travers la certification ISO14001, l'amélioration du tri des déchets solides, la maîtrise de la pollution atmosphérique et des sols.

Réactions2 réactions à cet article

Bonjour,

Quelles entreprises savent installer les procédés de rejet zéro ?

Thierry | 30 novembre 2011 à 10h48 Signaler un contenu inapproprié

quelle sont les techniques que vous utilisé pour contrôler les bains ??

| 06 juin 2020 à 01h14 Signaler un contenu inapproprié

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