Ces activités, visées par la rubrique n° 2565 de la nomenclature des installations classées, sont soumises aux dispositions de l'arrêté ministériel du 26 septembre 1985 relatif aux ateliers de traitements de surface qui préconise des concentrations maximum de métaux à ne pas dépasser dans les effluents avant rejet dans un réseau d'assainissement. S'ils ne respectent pas ces concentrations, les effluents doivent être traités sur le site ou constituent des déchets qu'il faut éliminer.
Confrontée à des coûts de traitement de déchets très importants, l'industrie de traitement de surface mène une réflexion constante sur les procédés pour limiter les quantités et/ou trouver des filières de valorisation pour ces effluents. Cette réflexion peut être illustrée par la société Nordgalva située dans l'Oise qui a su inverser la tendance après sept ans de travaux en transformant ces déchets à détruire en sous-produits valorisables.
La société Nordgalva est spécialiste de la galvanisation à chaud. Ce procédé consiste à plonger des pièces d'acier dans un bain de zinc en fusion pour déposer une couche de métal protectrice qui ralentit l'oxydation de l'acier et prolonge la durée de vie des pièces. En amont la pièce d'acier est décapée par trempage dans un bain d'acide chlorhydrique, puis rincée avant d'être trempée à nouveau dans un bain de chlorure de zinc afin de la protéger avant la galvanisation proprement dite. Au fur et à mesure de leur utilisation, les bains d'acide et les eaux de rinçage se chargent en fer et en zinc et doivent être renouvelés d'où une production de déchets conséquente.
C'est en 1998 que la société a débuté sa réflexion avec la création d'un poste de responsable qualité et environnement. Sachant qu'à l'époque 1 franc d'acier traité engendrait 3 francs de destruction des bains, la société a recherché des filières de valorisation. Mais elle s'est trouvé confrontée à une inadéquation entre les caractéristiques de ces déchets et les méthodes de valorisation. En effet, le process de l'époque produisait des bains où les métaux étaient mélangés et dont les concentrations variaient à chaque renouvellement alors que les filières de valorisation nécessitaient des bains monométalliques à concentration stable. Toutes les étapes du procédé de galvanisation ont donc été revues et certaines ont été inversées de manière à limiter les contaminations entre les bains, un laboratoire d'analyse a été mis en place pour vérifier la qualité des bains et de nouveaux outillages ont été installés. Ainsi, après sept ans d'investissement, Nordgalva est capable de valoriser ces bains d'acides, a augmenté la durée de vie des bains de 2 à 7 mois et consomme moins d'énergie et moins d'acides (-30%). Alors qu'en 1998, l'entreprise envoyait en destruction 1.500 tonnes par an d'acide à 2000€ la tonne, elle a revendu en 2005, 800 tonnes de bains pour valorisation à hauteur de 20€ la tonne.
Le chlorure de fer est recyclé pour être utilisé comme floculant dans les stations de traitements des eaux, comme décolorant pour les huiles végétales, pour la préparation de circuits imprimés, etc. Le chlorure de zinc est valorisé comme élément de base pour la production de nombreux flux dans l'industrie électrique, chimique, pharmaceutique et textile. Parallèlement une station de traitement interne à circuit fermé a été installée sur le site pour traiter les eaux de rinçage. Les boues résiduaires sont elle aussi valorisée.
Tous ces investissements ont coûté 2,5 millions d'euros à Nordgalva dont 226.000 euro apportés par l'agence de l'eau Seine-Normandie (AESN). Ces améliorations concrètes en termes de maîtrise des pollutions a valu à la société de recevoir en avril dernier les Trophées de l'AESN. Dans l'avenir, Nordgalva compte poursuivre ces efforts à travers la certification ISO14001, l'amélioration du tri des déchets solides, la maîtrise de la pollution atmosphérique et des sols.