HG : Le décret DEEE couvre toutes les lampes à l'exclusion des ampoules à filament (ampoules classiques, halogènes, linolites …).
Les ampoules à filament, pour lesquelles le recyclage ne se justifie pas, doivent donc être éliminées avec les déchets ménagers banals. Mais, elles ne doivent en aucun cas être déposées dans les conteneurs de collecte du verre d'emballage, car elles compliquent son recyclage.
Les lampes à recycler sont donc toutes les autres sources lumineuses, principalement les lampes à décharge (tubes fluorescents, lampes fluo compactes, lampes sodium et autres halogénures métalliques, …), et accessoirement les lampes à diodes électroluminescentes (LED ou Del).
Les lampes concernées par la collecte sélective mises sur le marché depuis le 13 août 2005 doivent toutes être marquées du logo « poubelle barrée » signifiant qu'elles ne doivent pas être mélangées avec les déchets ménagers banals.
Les lampes mises sur le marché antérieurement ne comportent donc pas toutes ce marquage. Récylum communiquera aux utilisateurs des astuces simples pour différencier les lampes concernées par la collecte sélective de celles qui ne le sont pas.
Ces lampes, dont plus de 80 millions d'unités sont mises sur notre marché national chaque année pour globalement 13.500 tonnes, représentent 1% du poids total de tous les DEEE, mais 80% du nombre d'équipements usagés à collecter.
AE : Pourquoi avoir créé un éco-organisme dédié aux lampes et quels en sont les initiateurs ?
HG : La création d'un éco-organisme spécifique aux lampes n'est pas une coquetterie des producteurs, mais le résultat d'une analyse objective.
Les lampes sont des « consommables » utilisés partout et par tous, sans différence de nature entre celles utilisées par les ménages et celles utilisées par les professionnels. Elles nécessitent donc des réseaux de collecte mixtes « professionnel / ménager » que n'exigent pas les autres DEEE. Elles sont considérées comme des déchets dangereux et elles ne doivent pas être brisées avant leur traitement. Leur collecte ne peut donc se faire en mélange avec les autres DEEE.
De plus, le coût de collecte et de traitement d'une lampe peut atteindre 80% de son coût de fabrication. Les Producteurs de lampes ont donc souhaité avoir une équipe dédiée à cette mission pour maximiser le taux de collecte au meilleur coût.
Enfin, l'utilisation des lampes à économie d'énergie en remplacement des lampes à incandescence, est un enjeu écologique national pour les Pouvoirs Publics. La protection de l'environnement passe donc par la généralisation de leur utilisation. Leur collecte doit donc être associée à une information objective des consommateurs quant à leur impact positif sur l'environnement. Encore une spécificité des lampes.
Toutes ces raisons ont amené plusieurs producteurs de lampes à créer Récylum, rejoints depuis par plus de 80 autres, représentants ensemble environ 95% des mises sur le marché.
La principale mission de Récylum sera donc d'organiser en France y compris les DOM, le transport et le traitement des lampes collectées sélectivement, et de diffuser aux utilisateurs l'information nécessaire pour qu'ils perçoivent les enjeux écologiques de la collecte des lampes.
AE : Par un arrêté du 9 août 2006, les Pouvoirs Publics viennent d'agréer Récylum pour l'élimination des lampes usagées. Quelle est la prochaine étape ?
HG : L'arrêté précise que Récylum est agréé, comme d'ailleurs tous les éco-organismes concernés par les DEEE, à partir du 15 novembre 2006.
En d'autres mots, c'est seulement à partir de cette date que les producteurs de lampes auront l'obligation de financer Récylum et que nous déploierons progressivement le réseau de collecte des lampes.
AE : Quelles sont les contraintes qui s'imposent, au sein de la filière électrique, aux fabricants, distributeurs et exploitants industriels ?
HG : Pour les producteurs au sens du décret, c'est-à-dire les importateurs de lampes, les fabricants de lampes sur le sol français et les distributeurs qui vendent des lampes sous leurs propres marques, il s'agit de financer Récylum qui agira pour leur compte.
Pour les distributeurs, il s'agit de participer à la collecte sélective des lampes en reprenant dans le cadre du « 1 pour 1 » les lampes usagées que leur rapporteront leurs clients.
Pour les exploitants industriels, comme pour tout autre utilisateur (collectivités locales, particuliers, petits professionnels, entreprises de service, …) il s'agira de confier leurs lampes usagées au système de collecte mis à leur disposition (distributeurs, déchetteries, collecteurs de déchets spéciaux, ou directement Récylum lorsque les volumes le justifient).
AE : En fin de compte, comment sont financées les activités de Récylum ?
HG : Recylum est un organisme dont le but n'est pas de faire des profits. Les charges relatives à ses activités sont financées par une Eco-Contribution de 0,25 € HT que les producteurs verseront à Récylum pour toute lampe mise sur le marché national à partir du 15 novembre prochain.
Cette Eco-Contribution doit par ailleurs faire l'objet d'une répercussion jusqu'à l'utilisateur de manière visible et transparente c'est-à-dire sans prise de marge, ni réfaction.