Un besoin croissant d'expertise en matière d'évaluation et de prévention des risques exprimés tant par les Pouvoirs Publics que les entreprises, a conduit l'état à signer avec l'Institut national de l'environnement industriel et des risques un premier contrat d'objectif pour la période 2001-2005. Ce premier contrat a permis de consolider les missions de l'organisme, d'accroître significativement l'effort de recherche et d'intégrer les travaux de l'institut dans la recherche nationale européenne et internationale.
Le 5 septembre dernier, l'Etat et l'INERIS ont signé un nouveau contrat d'objectif pour la période 2006-2010 afin de continuer les nombreux travaux engagés et affiner le financement des différentes activités de l'institut : recherche amont ou finalisée, l'appui aux pouvoirs publics, l'expertise réglementaire, l'expertise-conseil et depuis janvier 2006 la formation professionnelle.
Ce deuxième contrat d'objectif témoigne de l'accroissement constant des besoins d'expertise dans le domaine de la sécurité environnementale qui occupe en effet une place croissante dans les préoccupations de la société. L'innovation et la mise au point de nouvelles technologies sont indispensables pour faire face aux multiples défis que posent les exigences du développement durable. Mais l'évolution technologique crée de nouveaux dangers qu'il faut connaître et appréhender pour mieux s'en prémunir. Contribuer à la maîtrise des risques technologiques connus ou émergents constituera donc un axe essentiel des activités de l'INERIS au cours des années à venir.
Chaque époque a été marquée par l'émergence de nouveaux dangers et donc de nouveaux risques. Aujourd'hui, le phénomène perdure, amplifié par la rapidité du développement technologique et les incidences de l'activité humaine sur la planète. L'INERIS travaille par exemple sur les risques liés aux nanotechnologies, aux métaux lourds contenus dans les boues de station d'épuration, au formaldéhyde présent dans l'air intérieur des maisons. Plus généralement, c'est la toxicité chronique de nombreuses substances chimiques qui focalise aujourd'hui les préoccupations des pouvoirs publics et de la société. En témoignent les axes thématiques retenus dans le cadre du plan national Santé-Environnement, mais aussi l'adoption par l'Europe de la réglementation REACH.
Des inquiétudes analogues voient le jour dans le domaine des énergies nouvelles que ce soient pour la substitution de l'énergie d'origine fossile par l'hydrogène ou pour les biocarburants.
En l'occurrence, les systèmes énergétiques à l'hydrogène nécessitent encore de nombreuses études afin, d'une part, d'en augmenter la fiabilité, la robustesse et la durée de vie et, d'autre part, de démontrer que les risques sont maîtrisés. Dans ses recherches, l'INERIS s'attache à approfondir la connaissance des risques accidentels associés à la conception et à l'utilisation des piles à combustibles et du carburant hydrogène sachant que ce gaz est extrêmement inflammable, qu'il sera stocké sous fortes pressions, qu'en mélange avec l'air il forme une atmosphère explosive et que ses applications sont destinés au grand public. Tous ces paramètres sont pris en compte dès aujourd'hui afin d'assurer la sécurité des futurs utilisateurs de cette technologie. Ainsi, les travaux de l'INERIS portent sur le comportement du gaz en milieu confiné pour répondre par exemple à la question du stationnement des véhicules à hydrogène dans les parkings et garages, mais aussi sur la résistance des réservoirs à différentes agressions (chaleur, chocs, pression…) ou encore sur les conditions de stockage du carburant dans les futures stations services (programme HY-APPROVAL).
Des recherches sont également menées sur les biocarburants. Même s'ils sont bien perçus par l'opinion publique et les décideurs politiques, ils ne sont pas exempts de risques. Il appartient d'examiner si l'on ne sous-estime pas les conséquences dues au changement d'échelle de la production industrielle, à la grande diversité des agro-ressources et à l'introduction d'une part croissante de biocarburants dans les réservoirs. Depuis janvier 2006, l'INERIS travaille sur ce sujet à travers le programme BIOSAFUEL, notamment en ce qui concerne les risques de combustion, explosion, déversements, interactions des produits avec les matériels utilisés pour leur stockage, stabilité des produits dans le temps, impacts sanitaires, etc. le programme de recherche est prévu jusqu'en 2008 et doit permettre de développer des outils d'aide à la décision.