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Actu-Environnement

5 ans après la catastrophe industrielle d'AZF, le ministère de l'écologie dresse le bilan de ses actions

Tandis que le ministère de l'écologie dresse le bilan des actions du gouvernement depuis la catastrophe d'AZF, les inspecteurs d'installations classées à risques tirent la sonnette d'alarme.

Risques  |    |  C. Seghier
Le 21 septembre 2001, l'explosion de l'usine de nitrate d'ammonium AZF à Toulouse avait fait 30 morts et des milliers de blessés. Le site de l'usine avait été totalement détruit. Les alentours avaient été soufflés à plusieurs centaines de mètres à la ronde. 2500 personnes n'avaient plus de logement. Tandis que 3500 foyers avaient été privés d'électricité et de gaz, les dégâts ont été considérables à l'est et au sud de Toulouse. Le réseau national de surveillance sismique (ReNaSS) avait enregistré la secousse jusqu'à une distance de 500 Kms avec une magnitude de 3,4 sur l'Échelle de Richter.

Depuis cette catastrophe, le ministère de l'écologie indique que de nombreuses dispositions ont été prises pour réduire le risque industriel en France. Il fait notamment valoir la loi du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages dont les décrets d'application ont pratiquement tous été publiés.

La loi prévoit notamment l'élaboration de 400 plans de prévention du risque technologique (PPRT), dont 120 ont été lancés et trois sont déjà dans une phase opérationnelle, selon le ministère. Rappelons que les PPRT ont pour objectif de résorber les situations difficiles héritées du passé, en ayant recours au besoin à des mesures d'expropriation, de délaissement ou de préemption autour des sites à risques, et de maîtriser l'urbanisation future. La loi impose également d'augmenter l'information et la concertation autour des sites à hauts risques. Ainsi, plus de 150 Comités Locaux d'Information et de Concertation (CLIC), instances de discussion entre exploitants, salariés, riverains, élus locaux et État ont été mis en place à proximité des bassins industriels à risques, souligne le ministère. Enfin, une information des acquéreurs et locataires de biens immobiliers est obligatoire depuis le 1er juin dernier dans les périmètres d'exposition aux risques définis autour des établissements à hauts risques.

Le gouvernement déclare également avoir renforcé les contrôles. Des actions thématiques ciblées ont été menées, dans le cadre d'un programme transmis chaque année par la ministre de l'écologie et du développement durable aux préfets. Les secteurs retenus en 2005 et 2006 ont été : les silos, les dépôts de produits pyrotechniques, les stations-services. Depuis 2003, un millier d'études de dangers établies par les exploitants des sites Seveso à hauts risques a été instruit par l'inspection des installations classées (DRIRE), et a conduit à 170 programmes de réduction du risque à la source. Les 670 établissements Seveso à hauts risques, explique le ministère, sont inspectés de façon approfondie au moins une fois par an par l'inspection des installations classées. Au total, ce sont plus de 5 000 contrôles qui ont été réalisés depuis 2002 dans ces établissements.

Concernant les effectifs de l'inspection des installations classées en DRIRE, le ministère tient à rappeler qu'ils ont été augmentés d'environ 350 agents depuis 2002, dont 200 depuis 2004. De plus, en février 2004, le ministre de l'écologie et du développement durable a signé un plan de modernisation de l'inspection des installations classées. Dans le cadre de ce plan, les équipes chargées de la prévention du risque industriel ont été réorganisées, avec notamment la création de cellules interrégionales spécialisées.

Mais le Syndicat National des Ingénieurs de l'Industrie et des Mines (SNIIM) a appelé à la grève, jeudi, les inspecteurs d'installations classées à risque pour dénoncer leur manque de moyens. Un accident comme celui d'AZF est-il encore possible aujourd'hui? En tout cas, ce ne sont pas les quelques moyens affectés depuis à l'Inspection des Installations Classées qui peuvent y faire quelque chose, déplore le SNIIM dans un communiqué. Les inspecteurs des installations classées dénoncent la dérive des pratiques consistant à dégrader le niveau de qualité des inspections dans le seul but d'en augmenter artificiellement le nombre. Ils dénoncent de même le lien fait par le ministère de l'Ecologie dans sa communication entre l'augmentation (virtuelle) du nombre d'inspections et l'atteinte d'un niveau de risque zero, dont il serait dangereux de laisser à penser qu'il puisse être atteint. Selon le SNIIM, le gouvernement prétend, aujourd'hui, améliorer l'efficacité de ses services en fusionnant les DRIRE qui s'occupent notamment de l'inspection des installations classées avec les DIREN qui s'occupent d'écologie. Qui peut croire qu'en mariant ces deux services sans point commun, le gouvernement va améliorer la sécurité industrielle en France ?, déplore le syndicat.

Quant à la FNE, elle regrette que les décrets d'application de la loi de 2003 aient mis plus de deux ans à sortir et juge la rédaction des Plans de Prévention des Risques Technologiques bien lente. Les associations ont l'impression que l'on se préoccupe toujours bien plus de la réparation que de la prévention des risques industriels. Si, comme le souhaitaient les associations, l'information systématique des locataires et futurs acquéreurs des habitations situées dans les zones proches d'un site Seveso est effective, les manquements en matière de prévention sont encore nombreux.

Tous ces sujets seront évoqués aux assises des risques technologiques*, qui rassembleront à Douai le 12 octobre 2006 de nombreuses personnalités de tous horizons.


*www.assises-risques.com

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