La Française d'Éoliennes est l'un des 2000 producteurs autonomes d'électricité français. Créée en 2001 dans le cadre du développement des énergies renouvelables, elle développe des parcs éoliens en France métropolitaine mais également dans les DOM-TOM à travers sa filiale La Française des Alizés. Elle a d'ailleurs développé un système particulier pour sécuriser l'installation d'éoliennes dans les régions cycloniques. Cette technologie brevetée est une éolienne articulée qui, en cas d'alerte aux cyclones, peut se replier au niveau du sol grâce à un vérin hydraulique. Dans cette position de sécurité, la machine peut résister à des vents moyens de 250 km/h soit des ouragans de catégorie 4.
Le développement de la Française d'Éoliennes est à l'image du marché éolien français qui a indubitablement décollé en 2005. Selon la dernière enquête du ministère délégué à l'industrie, la capacité d'éolienne installée a doublé en un an pour atteindre un total cumulé de 760 MW à la fin de l'année dernière. Entre le 1er février 2005 et le 1er février 2006, 202 permis de construire ont été délivrés, représentant une puissance de 1.230 MW. De nouveaux parcs sont inaugurés régulièrement à l'image de L'Espinassière en Pays-de-la-Loire en septembre dernier. Géré par La compagnie du vent, ce parc se compose de 9 éoliennes pour une puissance totale de 18 MW.
Toute cette effervescence autour de l'éolien est le résultat de la politique encourageante menée par l'Union Européenne à travers la Directive SER, déclinée en France par l'objectif d'atteindre en 2010 une consommation d'électricité d'origine renouvelable égale à 21% de toute l'électricité consommée. Le ministère de l'industrie mise pour cela sur l'installation de 3.300 MW éoliens entre les années 2003 et 2008. Mais il semblerait que les professionnels de l'éolien en attendent beaucoup plus. Dans une interview récemment accordée à Actu-environnement.com, Jean-Yves Grandidier, président de l'association France Énergie Éolienne s'inquiète de la lenteur de l'État à délivrer les permis de construire. Selon lui, compte tenu du délai d'environ 2 ans entre l'obtention d'un permis purgé de recours et la mise en service industrielle, seuls des permis obtenus durant l'année 2006 pourront contribuer à augmenter le nombre d'installation d'ici fin 2008. Avec un taux de recours de 30%, il faudrait que 1.400 MW de permis soient délivrés cette année et même 1.700 pour rattraper le retard pris à fin 2005 !!
Pourtant l'État est ambitieux puisqu'il a fixé dernièrement à travers l'arrêté PPI (Programmation Pluriannuelle des Investissements), des objectifs pour l'éolien en forte hausse par rapport à l'arrêté précédent. Il prévoit d'installer 14.500 MW d'ici à fin 2010, c'est-à-dire 6.000 MW de plus que les prévisions de 2002. Pour Jean-Yves Grandidier, cet arrêté satisfait la profession mais impose de changer le rythme de délivrance des permis.