Entré en service en 1974, l'aéroport de Roissy fait partie des 250 aéroports français qui nécessitent l'établissement d'un PEB. Son premier plan d'exposition au bruit date de 1989 et est actuellement en révision. Établi par la préfecture du Val-d'Oise, ce PEB a été transmis pour avis à la commission consultative de l'environnement de l'aérodrome de Paris – Charles-de-Gaulle ainsi qu'à l'autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (ACNUSA). Il a été présenté aux Maires concernés en février dernier. Depuis, chacun remet son avis sur le projet et entre préfecture, aéroport et associations d'élus et de riverain, les avis divergent. La commission consultative de l'environnement de l'aérodrome s'est prononcée en juin dernier sur ce projet par 19 voix contre et 9 voix pour. Compte tenu des niveaux sonores retenus pour délimiter les différentes zones de bruit, l'ACNUSA a également donné un avis défavorable. Au sein des associations de riverains et d'élus, le rejet est total. Selon l'association ADVOCNAR*, les prévisions de trafic sont sous-estimées : 620.000 à 680.000 mouvements d'ici 2025, soit 1,5% de croissance par an alors que les experts prévoient plutôt entre 3% et 5% de croissance soit environ 900.000 mouvements. À l'association APELNA**, on demande un arrêt des vols de nuit, le plafonnement des mouvements de Roissy et un PEB définitif afin de garantir la qualité de vie des riverains, la valeur immobilière de leurs biens et de mettre en place des modes d'indemnisation fixes pour l'insonorisation des maisons : tout contrat de maîtrise du développement de ROISSY-CDG, passe par un plafonnement définitif et irrévocable politiquement du nombre des mouvements aériens. C'est déjà le cas à ORLY, c'est indispensable à ROISSY pour donner de la crédibilité et de la confiance à l'ensemble des mesures d'accompagnement visant à maîtriser nuisances sonores et pollution atmosphérique. En 2005, Roissy a enregistré 513.000 mouvements. Un plafonnement à 750.000 mouvements par an, comme le propose l'ACNUSA, sous-entendrait par conséquent la nécessaire création d'un troisième aéroport. Toutes ces propositions ont été remises récemment au gouvernement de la part de l'APELNA.
Malgré tout, la procédure se poursuit. Le PEB sera soumis à enquête publique du 30 octobre au 8 décembre prochain dans les 127 communes concernées, réparties entre la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, le Val-d'Oise, l'Oise et les Yvelines. L'enquête publique, ouverte et organisée par arrêté du Préfet de la région d'Ile-de-France, en date du 28 septembre 2006, a pour but d'informer le public et de recueillir ses commentaires qui permettront aux services de l'Etat de disposer d'informations nécessaires à la poursuite de la procédure. Une commission d'enquête désignée par le Président du tribunal administratif de Cergy-Pontoise se charge de la conduite de l'enquête pendant six semaines. Ce délai pourra être, si nécessaire, prorogé de deux semaines. Son rapport est attendu début 2007. Par la suite, le projet de PEB, éventuellement modifié, devra être approuvé par arrêté interpréfectoral après accord exprès du ministre chargé de l'aviation civile.
Le dossier du projet de plan d'exposition au bruit de l'aérodrome Paris-Charles de Gaulle sera déposé pour consultation, au centre de documentation de la préfecture de la région d'Ile-de-France. Il pourra être consulté de 10h à 12 h et de 14 h à 17 h sauf samedis, dimanches et jours fériés. Un registre d'enquête sera ouvert par le Préfet de la région d'Ile-de-France, pour recevoir les observations du public. Le dossier est également consultable à la préfecture de chaque département et dans les mairies concernés.
*ADVOCNAR : association de défense contre les nuisances aériennes
**APELNA : Association des Communes Ile-de-France pour la Protection de l'Environnement et la Limitation des Nuisances Aériennes