Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

D'ici à 2050, une concurrence entre méthanisation et besoins de l'élevage est à prévoir

Agroécologie  |    |  F. Gouty

« La biomasse disponible prise dans son ensemble, à l'échelle nationale, paraît suffisante à l'heure actuelle et semble laisser une marge de croissance à la méthanisation », affirment les experts de l'Établissement national des produits de l'agriculture et de la mer (FranceAgriMer). Leur dernier rapport (1) , publié au cours du mois d'août, analyse le gisement actuel et futur de biomasse agricole fermentescible (effluents d'élevage, résidus de culture, cultures intermédiaires à valorisation énergétique, etc.) à allouer à la méthanisation. Une étude rendue nécessaire pour « repérer les potentielles tensions sur la disponibilité des gisements », à l'aune des tensions sur les ressources générées par le conflit russo-ukrainien et la volonté européenne à s'émanciper du gaz russe.

Pour évaluer l'avenir de la méthanisation, FranceAgriMer a extrapolé les données de cinq régions délivrées par l'Observatoire national des ressources en biomasse (ONRB), si 840 projets en file d'attente au 31 décembre dernier s'ajoutaient aux 1 065 méthaniseurs agricoles actuellement en activité, soit, en les cumulant, 80 % de la puissance totale du secteur. D'après ce scénario tendanciel, des carences en matières méthanisables apparaissent dans des régions aux pratiques trop spécialisées (trop céréalières ou trop d'élevage), mais sont compensées par des « échanges interrégionaux ». Cela étant, cette réponse n'est valable que pour « cinq ans maximum », souligne FranceAgriMer.

« Or, la méthanisation est appelée à prendre davantage d'ampleur à un horizon comme 2050, plus lointain, mais déjà en cours de planification. Une entrée en concurrence avec les besoins de l'élevage est à prévoir sur la biomasse d'origine résiduaire », et notamment sur certains approvisionnements locaux en paille ou en pulpe de betterave. Fort de ce constat, l'office agricole suggère « un arbitrage national sur l'usage de la biomasse fermentescible », s'appuyant sur davantage de données brutes par installation.

1. Télécharger le rapport de FranceAgriMer
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-40277-france-agri-mer-ressource-biomasse-methanisation.pdf

Réactions4 réactions à cet article

La pression ira là où la marge bénéficiaire est la plus forte : c'est la logique immuable de ce modèle agricole intensif avant tout mû par l'appât du gain du fait de sa forte porosité avec les milieux financiers.
A l'UE de mettre un terme à cette nouvelle dérive productiviste dévastatrice (puisque l’État français n'en a aucunement la volonté).
Tiens, du reste avec le développement spéculatif de la méthanisation agricole, on n'entend plus le mantra habituel de la FNSEA sur la priorité à l'alimentaire. Comme c'est curieux...

Pégase | 12 septembre 2022 à 21h21 Signaler un contenu inapproprié

Autant je crois à l'intérêt écologique de la méthanisation des déchets et sous-produits, autant j'ai de sérieux doutes sur les cultures destinées à la méthanisation.
Il y a une quinzaine d'années la question était posée pour les cultures destinées à la production de bio-essence (bio-éthanol) ou de biodiésel. J'en ai retenu qu'à l'époque, l'intérêt écologique était nul sinon négatif (cf la destruction des forets équatoriales). La raffinerie marseillaise d'huile de palme pour production de biodiesel semble quand même sur la voie de production.

VD69 | 13 septembre 2022 à 12h44 Signaler un contenu inapproprié

Le déficit apparaît en priorité dans les zones de grande culture : rien de plus normal, et un motif de plus pour abandonner cette agriculture industrielle aberrante, au profit d'une re-parcellisation et d'un retour de diversité, avec des schémas agroforesterie-élevage bien plus responsables (quoique... la vie d'une vache en stabulation libre n'est pas très bucolique...). Mais en mettant en parallèle une réduction de la consommation de viande, et des importations d'aliments tels que le soja (dévastation de la forêt amazonienne), etc. Il faut hélas s'attendre à de fortes pressions de l'agro-business, et de sa main armée la FNSEA... Et dans tous les cas, la méthanisation ne pourra contribuer à l'indépendance énergétique du pays que de façon minoritaire... en espérant l'absence d'effets d'aubaine pervers ("verdissement" de l'aviation par exemple).

dmg | 13 septembre 2022 à 16h01 Signaler un contenu inapproprié

Cela fait 4 ans que le CSNM dit que les problèmes de concurrence à la surface représenteront un problème majeur. Ils sont là, visibles: concurrences financières, culturales, alimentaires, biodiversité, ...
Avec un méthaniseur tous les 14km en moyenne quoi de plus logique !
Mais encore plus inquiétant: comment tous ces grands organismes vantant la méthanisation ont-ils estimé possible de pouvoir se passer de gaz naturel en 2050, avec 10000 méthaniseurs, alors qu'avec 1000 ou un peu plus ça coince déjà ? C'était donc du vent avec aucun calcul ? ADEME, Solagro, AILE, GRDF, ... ?

Daniel | 13 septembre 2022 à 21h54 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question au journaliste Félix Gouty

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager

VEGABAR 83 - Capteur de pression avec cellule métallique VEGA
Multitec® 540 : analyseur multigaz mobile CH4, CO2, O, H2S, CO SEWERIN