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Actu-Environnement

La campagne « soja contre la vie » fait son premier bilan

Un an après le lancement de la campagne de sensibilisation des acteurs de la filière soja aux impacts désastreux de cette culture en Amérique du Sud et malgré quelques avancées, les associations regrettent le manque d'implication des responsables.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
Interpellés par leurs consœurs d'Amérique du Sud sur l'impact souvent dramatique de la culture du soja sur les communautés rurales et les paysans, le CCFD, la Confédération paysanne, le Réseau Agriculture Durable, le Réseau Cohérence et le GRET ont lancé début 2006 la campagne de sensibilisation et de plaidoyer « Le Soja contre la vie ». Le but de la campagne était de faire prendre conscience aux politiques et aux entreprises consommatrices de soja de leur responsabilité sur l'intensification de cette culture et de ces effets environnementaux et sociaux désastreux.
En effet, la culture du soja en Amérique du Sud, principalement destinée à nourrir les élevages intensifs, en particulier en Europe, est encouragée par des filières agroalimentaires de plus en plus intégrées mondialement. Les campagnes d'Amérique latine sont donc en pleine mutation : au système traditionnel familial se substitue un système plus moderne où les complexes agro-industriels prennent de l'ampleur. Pour maximiser leurs profits, ces agro-industriels produisent exclusivement des organismes génétiquement modifiés et recherchent constamment de nouvelles parcelles. Les moins vertueux d'entre eux récupèrent ces parcelles en supprimant la forêt amazonienne.

En France, la campagne a permis, à travers des pétitions, d'interpeller les acteurs majeurs de cette expansion : les entreprises Cargill et Louis-Dreyfus, qui achètent et transforment le soja, ainsi que le Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, qui en approuvant des prêts de la SFI* aux entreprises de la filière soja, contribue à l'expansion de cette culture. Résultats : les pétitions ont reçu près de 100.000 signatures en 10 mois, adressées au Ministre français de l'Économie et des finances, M. Thierry Breton, et une partie d'entre elles interpellant directement les entreprises. Pour les associations, ce succès témoigne de la préoccupation des Français sur les impacts sociaux et environnementaux négatifs de nos choix économiques et de consommation.
De leur côté, les acteurs impliqués ont prêté attention aux critiques mais aux yeux des associations ils n'assument toujours pas leurs responsabilités. L'entreprise Cargill a répondu aux associations en rappelant son investissement aux côtés de l'organisation américaine Nature Conservancy dans la promotion de bonnes pratiques agricoles auprès de fournisseurs et dans l'initiative « table ronde pour un soja responsable ». Mais aux yeux des associations, Cargill minimise l'ampleur de la déforestation en Amazonie en soulignant que la culture du soja ne représente que 0,6% du biome amazonien. Les entreprises n'apportent pas suffisamment de preuves que le soja qu'elles achètent n'est pas issu de cette déforestation même si elles n'en sont pas directement les actrices, déplorent les associations. Paradoxalement, sous la pression de la campagne internationale de Greenpeace, Cargill s'est engagée en juillet 2006 avec les autres acteurs de la filière soja au Brésil à un moratoire de 2 ans sur l'achat de soja dans les zones illégalement déboisées de la forêt amazonienne. Dans le souci de promouvoir notre politique éthique nous avons informé nos fournisseurs et les autorités locales que, dès la prochaine récolte, Cargill n'achètera plus de soja qu'aux producteurs qui respectent le Code de la forêt ou s'orientent activement vers la conformité totale. Ce moratoire obtenu par Greenpeace et par les organisations brésiliennes mobilisées localement constitue un pas important pour freiner la déforestation en Amazonie.
Au sujet des impacts sociaux, Cargill met en évidence les bénéfices de la filière sur l'économie, sur la création d'emplois pour les populations pauvres de l'Amazonie mais n'a pas pu présenter aux associations de données chiffrées sur ces bénéfices supposés pour la population et le développement local.
Chez Louis-Dreyfus Négoce, on reconnaît à l'inverse et oralement les méfaits du soja sur le plan social et environnemental, mais on dégage l'entreprise de toute responsabilité en se retranchant derrière la souveraineté des Etats d'Amérique du Sud, qui ont fait le choix de développer cette filière soja, et auxquels il reviendrait de fixer des cadres afin de la limiter si les conséquences en sont négatives pour le pays.
Concernant les prêts de la SFI, Thierry Breton a répondu en précisant que ces prêts sont subordonnés à un ensemble de standards environnementaux exigeants en matière de promotion de l'agriculture. Mais, selon les associations, ces normes ont été récemment simplifiées et laissent aux entreprises le soin de mener elles-mêmes les études d'impact. Cependant depuis novembre, un dialogue a été engagé avec le Ministère afin que l'administrateur français soit particulièrement vigilant concernant les projets bénéficiant à la filière soja.

Malgré tout, la mobilisation continue pour les associations. Les membres de la campagne vont poursuivre leur soutien aux initiatives en cours en Amérique du Sud. En France et en Europe, le collectif souhaite renforcer la pression auprès du Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, auprès des entreprises et tout particulièrement à l'occasion de la campagne électorale pour les présidentielles et législatives en 2007 en interpellant les candidats sur leurs choix et programmes sur toutes ces questions.


*SFI : Société Financière Internationale, filiale de la Banque Mondiale pour les prêts au secteur privé.

Réactions11 réactions à cet article

Un bilan, vraiment ?

Le titre de la campagne est extrêmement surprenant vu d'ici. "Soja contre la vie" me paraît bien réducteur.
Lorsque l'on prétend faire un bilan, il convient de prendre en compte les actifs et les passifs. Pourquoi ne pas prendre en compte les actifs, s'agissant du soja ? Cela aurait d'ailleurs le mérite, pour les adversaires de cette culture, de comprendre pourquoi ils ne parviennent pas à leurs fins.

Francis | 12 décembre 2006 à 16h29 Signaler un contenu inapproprié
SOYONS LOGIQUE, DONC VEGETARIENS

Parmi les nombreuses raisons d'être végétariens, il y a précisément l'impact négatif des cultures (et également des surfaces) destinées à l'alimentation animales, et en particulier les bovins dont il est de plus en plus connu qu'en prime, quand ils pêtent, et ils pêtent beaucoup ces ruminants, ils contribuent pour une grosse part à l'effet de serre.

En fait écolo et carnivore, c'est contradictoire, mais le jour où la majorité des écolos sera logique n'est pas encore venu.

Constructif | 14 décembre 2006 à 10h03 Signaler un contenu inapproprié
superflu

Le soja, oui d'accord, mais aussi toutes les autres cultures
( comme le coton) , toutes les autres formes d'exploitations des zones du sud par le nord pour ces ventres, ces consommateurs des pays riches! Ce devrait être ça la campagne du soja contre la vie : une vraie occaz d'information, de vrai tremblement de terre dans les esprits, à propos de ce que coûte réellement notre mode de vie à toute cette planète = ce qu'on fait subir aux autres peuples pour maintenir notre petite existence chaude et baveuse.
Et pour réagir à ce qui a été écrit: le soja n'est pas indispensable à notre alimentation, quoiqu'on puisse essayer de faire entrer dans nos cerveaux. Et l'état de fait ne justifie rien du tout : ce n'est pas parce qu'il est présent dans tout ce que nous mangeons et que nous n'en sommes pas morts ( mais qui peut dire que nous ne mourrons pas du soja??) qu'il est totalement inoffensif ou alors bienfaiteur. Dans les pays classiquement mangeurs de soja, l'alimentation est diversifiée donc équilibrée. Mais aujourd'hui, le soja c'est l'enfer: présent dans les céréales, toutes les sauces, la viande, les gâteaux secs industriels etc... Le soja est omniprésent ! et il pourrit la plus grande terre sacrée de cette planète --> l'Amazonie!!!

Mais bon, fermons les yeux, les oreilles, bouchons nous le nez et tout de suite, la vie nous paraîtra plus tranquille...

lionne de la jungle | 14 décembre 2006 à 20h48 Signaler un contenu inapproprié
Re:SOYONS LOGIQUE, DONC VEGETARIENS

et qu'est qu'on mange pour remplacer nutritivement un steak de boeuf quand on est végétarien? eh bah un steak de soja... encore une belle contradiction tiens.

Gilbert | 21 décembre 2006 à 21h00 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:SOYONS LOGIQUE, DONC VEGETARIENS

Classique objection superficielle et irréfléchie

1/ il y a d'autres façon de remplacer nutritivement .....
2/ Rare doivent être ceux qui ma,ngent un steack de soja chaque fois que d'autres mangent un steak de viande

3/ Même si cela était on estime qu'il faut sept fois moins de surface agricole pour se nourrir directement avec une "plante" que pour se nourrir par une viande de bovin à efficacité égale

5 fois pour un ovin, 2 fois pour une volaille

Pffffffffff

Constructif | 21 décembre 2006 à 22h03 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:SOYONS LOGIQUE, DONC VEGETARIENS

entièrement d'accord et...désolé pour le message d'avant je voulais juste mettre les pieds dans le plat pour voir la réaction. Je sais bien que l'empreinte écologique est bien moindre quand on consomme des aliments d'origine végétale et qu'il y a d'autres moyens de compenser nutritivement l'absence de viande rouge, même si le soja est quand même très bien placé pour ça.
En fait, en mangeant l'autre jour un yaourt au soja (fait très occasionnel), je me suis dit qu'on n'était pas toujours assuré de son origine même si l'étiquetage est théoriquement obligatoire quand il y a plus de 0,9% d'OGM dans une préparation agro-alimentaire. Et je pense que c'est la même chose pour les steaks au soja.
J'espère juste que le fait de chercher à diminuer sa consommation de viande (ce qui est mon cas et sans pour autant devenir végétarien) ne va pas favoriser l'émergence de nouvelles filières favorables aux OGM et/ou complètement anti-écologiques par le mode de culture mis en oeuvre, les transports nécessaires à leur acheminement jusqu'au consommateur,......

La viande est comme une drogue et je me dis que sa consommation permet encore à l'homme de se sentir un peu carnassier depuis qu'il a perdu tout contact avec la chasse (pour manger) et la nature (pour y vivre en harmonie).

Sur ce, bonne dinde de Noël!! (quel humour....)

Gilbert | 22 décembre 2006 à 13h23 Signaler un contenu inapproprié
Re:Un bilan, vraiment ?

Merci de bien vouloir nous éclairer sur les actifs, pour les animaux et pour les humains

JMG

Constructif | 22 décembre 2006 à 14h04 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:SOYONS LOGIQUE, DONC VEGETARIENS

Quel plaisir d'être d'accord sur l'essentiel pour un végétarien quasi strict et sans effort depuis 1972 ... "obligé" de faire ces temps ci- un régime hyperprotéiné à base de 400 gr de viande jour ))

Oui la viande est une drogue archaïque ce dont Léonardo da Vinci prédisait la prise de conscience .... qui tarde.
.

c

Constructif | 22 décembre 2006 à 14h08 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Un bilan, vraiment ?

Les exportations de soja brésilien devraient atteindre en 2006 environ 9,3 milliards de dollars. Autant d'argent qui est réinjecté dans les circuits économiques, principalement brésiliens, et qui, par conséquent, fournissent du travail et participent à l'amélioration du niveau de vie.
C'est aussi, par le biais des impôts perçus par le gouvernement brésilien, une contribution indispensable au financement des programmes sociaux, tels que Bolsa Família, dont bénéficient environ 11 millions de familles brésiliennes.

Francis | 22 décembre 2006 à 23h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Un bilan, vraiment ?

Une simple petite mlodification pour essayer de faire comprendre l'irrationalité du raisonnement :

Les exportations de mines-anti-personnel brésiliennes devraient atteindre en 2006 environ 9,3 milliards de dollars. Autant d'argent qui est réinjecté dans les circuits économiques, principalement brésiliens, ........

Si la "source" est pourrie ou maléfique que vaut le bénéfice

Les soldats de Pinochet au Chili faisait aussi avec leur salaire tourner l'économie chilienne

Avec l'argent de la drogue et de la prostitution russe ont fait tourner l'économie française.

Ce soja est gaspillé pur nourrir des bovins dont on pourrait se passer (puisqu'on peut même se passer de beaucop de produiusd laitiers, sinon tous)

"Qui trouve notre société rationnelle ne l'est guère; il lui faut d'urgence faire une cure de trois mois de Canard enchaîné, et prendre un rendez-vous chez son ophtalmo. Toutefois, ce n'est pas une raison, bien au contraire, de se priver du plaisir de faire au moins un peu de bien tous les jours autour de soi.

Meilleure fête familiale "de Noël" possible* sur cette terre où l'insensé augmente au dépens de la Sagesse équanime et compatissante

*850 000 000 d'humains au moins ne vont même pas pouvoir faire le moindre petit réveillon le dimanche soir, ou petit dîner le lundi midi de cette fête "paganisée" et/ou "terrienisée" puisqu'ils "crèvent" de faim jour après jour; et il est tout de même, heureusement, d'autres humains qui voient clairement le lien étroit entre cela et les folies consommatrices, ainsi que les folies meurtrières, et à qui , heureusement toujours, ça coupe l'appétit ..... au moins du superflu et du futile.










et qui, par conséquent, fournissent du travail et participent à l'amélioration du niveau de vie.
C'est aussi, par le biais des impôts perçus par le gouvernement brésilien, une contribution indispensable au financement des programmes sociaux, tels que Bolsa Família, dont bénéficient environ 11 millions de familles brésiliennes.

Constructif | 23 décembre 2006 à 08h52 Signaler un contenu inapproprié
Du calme et du sang froid, svp

Vous m'avez vraiment très mal lu. Au lieu de vous énerver tel un chien de Pavlov qui n'aurait pas entendu la cloche, relisez-moi très lentement. Depuis le premier message.

Francis | 24 décembre 2006 à 21h33 Signaler un contenu inapproprié

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