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Le Conseil Économique et Sociale plaide pour un mixte énergétique raisonné et équilibré

Assemblée consultative auprès des pouvoirs publics, le Conseil Économique et Social plaide pour un mixte énergétique raisonné et équilibré et rappelle qu'aucune source d'énergie ne doit être écartée. Chacune doit trouver sa place.

Energie  |    |  F. Roussel
Investi d'une mission de conseil auprès du gouvernement, le Conseil économique et social (CES) est amené à étudier toute question ou texte en matière économique ou sociale. La question de l'énergie a déjà été abordée à plusieurs reprises mais les membres du conseil ont souhaité y revenir sous un angle plus prospectif, à travers l'élaboration d'un avis plus orienté vers les priorités en terme de recherche à l'horizon 2050.
Adopté en début de semaine, cet avis rappelle combien l'augmentation progressive et soutenue de la consommation d'énergie et des besoins de production qui en découlent pose problème à l'heure où les réserves d'énergie fossiles diminuent et entraînent des tensions géopolitiques palpables et où les changements climatiques se font sentir. Visiblement conscient que cette situation risque d'être économiquement et socialement coûteuse d'ici 2050, le Conseil Économique et Sociale plaide pour une recherche renforcée et plus active dans le domaine des énergies. Selon le CES, cette recherche sur les technologies futures doit concerner aussi bien la production que la consommation et s'orienter vers tous les types d'énergie. En effet, pour Marie-Odile Paulet, rapporteur de l'avis, la première priorité est la sobriété énergétique et l'amélioration de notre efficacité énergétique. Autrement dit mieux produire, mieux transporter et mieux utiliser l'énergie sous toutes ces formes : électricité, chaleur, hydrogène… L'amélioration doit donc porter aussi bien sur les comportements que sur les techniques elles-mêmes pour limiter les pertes et le gaspillage.

Sur le plan de la technologie, le CES précise bien que toutes les énergies doivent être améliorées, les plus connues comme les plus innovantes.
Concernant les énergies fossiles le CES estime que les recherches doivent porter sur les taux de récupération de pétrole dans les puits, l'utilisation du gaz en tri-génération (électricité, chaleur et hydrogène) et la gazéification du charbon.
Pour les énergies renouvelables, le CES rappelle que le potentiel est énorme mais le caractère intermittent de certaines d'entre elles nécessite toutefois d'accroître la recherche pour développer des systèmes de stockage dont les capacités actuelles ne sont pas suffisantes pour garantir une production constante.
À cela s'ajoutent les technologies nouvelles, qui représentent une certaine rupture comme le stockage du CO2. Pour le CES, la France doit y jouer un rôle central car les activités de services associés auront une importance extrême. Le CES est également très enthousiaste sur les réacteurs nucléaires du futur et notamment le passage de la fission à la fusion et sur l'hydrogène même s'il reste conscient que leur utilisation est difficilement envisageable dans un avenir proche.
Au final, le CES plaide pour un mixte énergétique où toutes les énergies actuelles et futures peuvent trouver leur place, là où elles sont les plus efficaces : l'objectif est de parvenir à un mixte raisonné, équilibré, associant les énergies fossiles et renouvelables ainsi que le nucléaire afin de répondre à l'ensemble des besoins énergétiques. Le CES évoque donc une production décentralisée avec des réseaux performants et intelligents permettant de gérer un système de plus en plus complexe et d'assurer le même niveau de qualité et d'accès à l'énergie sur l'ensemble d'un territoire.

Malgré cela, pour le Conseil économique et social, les technologies ne suffisent pas : elles sont des outils au service d'une politique. Elles ne sont pas capables d'assurer seules la réponse aux questions énergétiques. En effet, les aspects sociétaux, internationaux, géopolitiques supposent des choix politiques. C'est pourquoi, le CES rappelle que l'établissement des priorités relève de l'État pour assurer, au mieux et à long terme, l'indépendance énergétique, l'approvisionnement en énergie au meilleur coût, le respect de nos engagements environnementaux et les coopérations internationales particulièrement avec les pays en développement.
De même, au niveau européen, le CES estime que la formulation d'une véritable politique européenne de l'énergie, dépassant la simple harmonisation des politiques nationales, est nécessaire.

Enfin, le Conseil rappelle que ces technologies et ces politiques doivent être accompagnées d'une nécessaire et profonde évolution des comportements. De nombreuses technologies n'ont pas le développement qu'elles pourraient avoir, vu le faible coût de l'énergie qui depuis 20 ans a fait perdre de vue les économies, les investissements d'efficacité, les politiques de maîtrise de l'énergie. Mais aujourd'hui c'est différent. La forte remontée du prix des hydrocarbures, concomitante à l'essor des informations et des inquiétudes concernant le réchauffement climatique constitue le moment propice pour inciter à l'évolution des comportements et des modes de consommation, explique le CES.
Il est donc temps de préparer les esprits à des évolutions comportementales majeures pour vivre mieux tout en consommant moins d'énergie.

Cet avis a été soumis au vote des membres du Conseil économique et social représentant les différentes catégories socioprofessionnelles : organisations syndicales du secteur public et du secteur privé ; représentant des secteurs industriels, commerciaux, artisanaux et agricoles, des professions libérales, des organismes de la coopération et de la mutualité, des associations familiales… Il a été approuvé sans modification. Il sera donc présenté au Gouvernement via le Premier ministre qui en tiendra compte…ou non.

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