Selon les informations issues de l'accord entre les Etats membres et la Commission, les aides directes à la production sont remplacées par une aide unique, calculée sur la base des subventions octroyées sur la période de référence 2000-2002. Cela signifie que les exploitations qui présentent des surfaces non éligibles aux paiements PAC (les prairies naturelles par
exemple) sont pénalisées par rapport aux systèmes agricoles fondés sur des cultures fortement soutenues par la PAC. C'est la disparition annoncée des exploitations agricoles mixtes dans les zones sensibles (montagnes, zones humides) qui abritent pourtant l'essentiel du patrimoine naturel de l'Union européenne.
Par ailleurs, la LPO et le WWF s'inquiètent de l'encouragement à la production de cultures pour les biocarburants, par l'instauration d'un ''crédit-carbone'' de 45 euros par hectare. 1 500 000 hectares pourraient à terme leur être consacrés en Europe. Les bilans énergétiques mitigés et le caractère intensif de ces cultures fortes consommatrices d'engrais risquent d'accroître les pollutions diffuses d'origine agricole et le déséquilibre des écosystèmes. Dans un tel contexte, les jachères doivent être maintenues à hauteur de 10% de la surface en céréales et oléo-protéagineux avec un objectif environnemental clairement affiché afin de restaurer des milieux favorables à la biodiversité dans les espaces agricoles cultivés.
La LPO et le WWF sont très critiques sur les orientations prises pour la réforme de la PAC et s'inquiètent de sa très grande complexité, qui la rend encore plus incompréhensible aux citoyens européens.
L'agriculture joue un grand rôle pour le maintien des espèces sauvages de faune et de flore. Or, actuellement, on assiste à un déclin généralisé de la biodiversité dans les espaces agricoles et plus particulièrement des oiseaux.
C'est pourquoi la LPO et le WWF encouragent une agriculture qui se fonde sur :
* La protection de la biodiversité, des paysages et des écosystèmes
- Une agriculture qui entretient le fonctionnement des écosystèmes et la diversité des paysages
- Une agriculture qui préserve et valorise la biodiversité domestique et sauvage.
- Une agriculture qui adopte des pratiques agricoles compatibles avec le maintien des ressources naturelles (eau, sol, biodiversité).
* La gestion durable
- Une agriculture qui vit de la rémunération correcte de ses produits et des services rendus à la collectivité.
- Une agriculture qui permet de maintenir des emplois pour une ruralité vivante et qui favorise l'installation des jeunes agriculteurs.
- Des formations agricoles qui placent l'environnement au cour du métier d'agriculteur.
* La restauration des milieux naturels
- Une agriculture qui établit et valorise un lien entre qualité des produits et qualité des territoires, en intégrant les paysages et la biodiversité comme critère essentiel de l'attractivité des territoires.
- Une agriculture qui permette une diversification des productions au niveau de chaque exploitation.
- Une agriculture qui contribue à la réhabilitation écologique des territoires en recréant des espaces qui n'entrent pas prioritairement dans le système de production . ex : haies, bandes enherbées.
- Une agriculture moins consommatrice d'énergie fossile (fuel) et privilégiant l'utilisation d'énergies renouvelables produites sur place : bois, énergie éolienne, énergie solaire, compostage.
Source : WWF