Le Radon, qui fait l'objet d'un dossier de Contrôle, la revue de l'Autorité de sûreté nucléaire, présenté mercredi à la presse, est un gaz d'origine naturelle, inodore et incolore, qui est fonction de la nature du sous-sol. La Bretagne, le Massif central, le Jura, la Haute-Vienne, ainsi que certains départements des Pyrénées et des Alpes sont les zones où on relève les plus fortes concentrations.
Le Radon est largement en tête des sources d'exposition aux rayonnements de la population française (37%), loin devant les expositions médicales (28,5%), les rayonnements cosmiques (10,5%), l'eau et les aliments (10,5%) ou l'exposition due au nucléaire civil ou aux retombées des essais nucléaires passés (1,5%).
Qualifié tour à tour de ''maladie des mineurs'', d'''air dangereux'' ou de ''maladie de la montagne'', il a fallu attendre le début du XXe siècle pour qu'il soit sérieusement pris en considération.
''Ce n'est qu'en 1988 que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le radon parmi les substances cancérogènes'', a rappelé Jean-Luc Godet, responsable des questions de santé et rayonnements ionisants au sein de l'Autorité de sûreté.
Selon les experts, il existe ''un faisceau de conclusions épidémiologiques'' en faveur d'un risque de cancer du poumon, sans que l'on sache déterminer le seuil à partir duquel il y a danger. Personne n'est capable aujourd'hui de distinguer un cancer du poumon qui serait dû au Radon.
Trente et un départements ont été identifiés dans les zones géologiques à risques. Selon les mesures effectuées par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), 370.000 logements sont concernés par une exposition supérieure à 400 Becquerels/mètre-cube (Bq/m3), dont 75.000 se situent au-dessus de 1.000 Bq/m3. La moyenne des départements français se situe à 68 Bq/m3.
''Il s'agit d'un problème de santé publique potentiellement important par le nombre de personnes concernées, même si les données épidémiologiques ne sont pas toujours convaincantes'', a estimé Jean-Luc Godet.
Selon les experts, les moyens de lutter contre des concentrations excessives sont simples : bonne isolation du sous-sol et, surtout, meilleure ventilation de l'édifice. Une étude menée dans un département-test, la Haute-Vienne, montre que dans 80% des cas la concentration de radon est due à un défaut de ventilation.
Une campagne de mesures a été lancée en France en janvier 1999, en particulier dans les établissements scolaires. La question est aujourd'hui de savoir si les mesures de précaution doivent être étendues aux logements individuels. ''Le Radon fera, selon toute vraisemblance, partie des facteurs de risques environnementaux pris en compte dans le plan santé-environnement'' qui doit être adopté par le gouvernement en 2004, selon le patron de l'Autorité de sûreté.
Source : AFP