La Journée sans voiture qui était destinée à sensibiliser la population à la pollution et devait prendre un écho particulier après l'été caniculaire en Europe et les récents épisodes de pollution au dioxyde d'azote et à l'ozone sans précédent.
L'ozone est un polluant secondaire qui se fabrique sous le soleil entre des polluants primaires comme le dioxyde d'azote, émis principalement par le trafic routier.
''Des milliers de personnes seraient décédées à cause de la pollution atmosphérique cet été'' a confié Jean-Félix Bernard (Président du Conseil National de l'Air) au Journal du dimanche. M. Bernard estime que la pollution risque d'avoir tué cette année plus que la route.
La semaine dernière, très ensoleillée, a encore connu des pics d'ozone et de dioxyde d'azote.
L'Ile-de-France a même échappé de peu le 18 septembre au déclenchement de la circulation alternée, du fait des niveaux élevés de dioxyde d'azote. Cette mesure n'a été mise en oeuvre qu'une fois, le 1er octobre 1997.

En France,72 villes participaient à cette opération. Cette année, le 22 septembre étant tombé un lundi, jour de forte circulation. La difficulté d'organiser les transports et les livraisons a freiné les ardeurs des participants, moins nombreux que l'an dernier. Une baisse regrettée par plusieurs associations écologistes qui ont qualifié cette journée de «cache-misère», et dénoncé ''de nombreuses contradictions entre les déclarations et les actes concrets'', citant notamment ''l'incroyable suppression des maigres aides aux transports collectifs''.
À Paris, des barrages empêchaient l'accès au centre-ville, mais les automobilistes parvenant à les franchir et de gros embouteillages ont été constatés autour de la zone ''sans voiture''. À Montpellier, les fortes pluies en ont empêché la tenue.
La mairie de Marseille a décidé de ne pas participer à la journée sans voiture, un refus justifié par la venue de milliers de visiteurs à la foire internationale de la ville.
Bordeaux s'est aussi abstenu en raison des travaux actuels pour le tramway.
Amiens, la ville du ministre des Transports Gilles de Robien, a refusé de participer, s'attirant les foudres des Verts. À Lyon, en revanche, comme à Rennes, la circulation était fluide. Nantes avait commencé à tester depuis plusieurs jours deux navettes fluviales sur la Loire et l'Erdre, qui seront pérennisées.

Plus d'un millier de villes dans le monde participent aussi à cette journée :
- 62 en Grande-Bretagne.
- Une cinquantaine de villes aux Pays-Bas.
- Plus de 80 en Bulgarie.
- 165 en Autriche.
- En République tchèque, 13 villes prenaient part à la journée, à l'exception de Prague.
- 66 villes du Portugal étaient mobilisées mais ni Lisbonne ni Porto n'ont fermé leur centre-ville.
- En Italie, seules 11 communes ont restreint la circulation. A Rome, les autorités ont mis des bicyclettes à la disposition des habitants de certains quartiers ou organisé des rencontres de sensibilisation, mais sans interrompre le trafic.
- À Varsovie, les cyclistes comptaient manifester leur mauvaise humeur à l'égard de la municipalité qui s'est rétractée.

Hors d'Europe, la journée a été un échec à Sao Paulo et Rio mais a connu un certain succès dans 31 autres municipalités du Brésil où 31.000 personnes par an meurent d'accidents de la route.
Au Canada, cinq grandes villes ont pris part à l'initiative, dont Ottawa et Montréal, où, après une promotion active de l'opération, la circulation était réduite.
L'Asie a largement ignoré la ''Journée sans voiture'', une initiative essentiellement européenne appelant les citadins à délaisser leur automobile au profit des transports publics pour réduire la pollution. Taiwan a été le seul pays asiatique à réellement se joindre au mouvement. Ailleurs en Asie, les bouchons étaient la règle de la ''journée sans voiture''. En Chine, où le nombre d'automobiles a grimpé de 77 % depuis le début de l'année, les maigres 500 cyclistes manifestant à Pékin ''pour l'environnement'' ont dû trouver refuge dans un parc pour échapper au trafic grandissant.
En Indonésie, un bouchon de quatre heures a bloqué la capitale Jakarta, où les autorités ont fermé une portion d'un kilomètre d'une des artères les plus encombrées de la ville pour laisser passer un carnaval censé promouvoir l'événement.
En Thaïlande, Bangkok, traditionnellement une des villes les plus embouteillé en Asie, voulait voir un signe d'encouragement dans la hausse de 23 % dans le métro de la capitale.
Les autorités de Singapour ont rejeté l'événement et le Pakistan l'a ignoré.
Les pays du Proche et du Moyen-Orient ont ignoré aussi l'opération.