En début de soirée jeudi, le Ministère de l'Ecologie et du Developpement Durable n'avait pas exclu une mise en oeuvre de la circulation alternée pour samedi à Paris car les prévisions laissaient craindre un nouveau dépassement du seuil d'information pour les oxydes d'azote en région parisienne dans la nuit. Ce dépassement ne s'est heureusement pas produit.
Selon Airparif, chargé de la surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, le seuil d'information pour le dioxyde d'azote (200 microgrammes par m3), le premier de deux niveaux de pollution, n'a finalement pas été atteint dans la soirée de jeudi après avoir été dépassé la veille. Côté ozone, les concentrations ont culminé jeudi vers 16h30 dans le nord-est de la grande banlieue parisienne à 190 microgrammes par mètre cube, dépassant le seuil d'information (180 microgrammes/m3). Elles étaient redescendues à 130 microgrammes/m3 en fin de journée.
La circulation alternée n'a été appliquée qu'une seule fois en France, le 1er octobre 1997, à la suite d'une pollution au dioxyde d'azote.
Elle peut être déclenchée dès que le second niveau de pollution, le ''seuil d'alerte'', a été atteint, c'est à dire 400 microgrammes/m3 pour le dioxyde d'azote et 360 microgrammes/m3 pour l'ozone.
Dans le seul cas du dioxyde d'azote, elle peut également être prescrite si la pollution est limitée au seuil d'information, à condition que ce dernier soit atteint pendant deux jours consécutifs et susceptible de l'être à nouveau le troisième jour.
L'avis de mise en application de la circulation alternée (pair/impair selon la plaque d'immatriculation) doit être notifié obligatoirement avant 19 heures pour le lendemain.
Les oxydes d'azote sont principalement émis par les transports, responsables d'environ 50% des émissions. L'industrie (19%) et la transformation d'énergie (10%) sont également des sources non négligeables.
Les enfants, les personnes âgées, les asthmatiques et les insuffisants respiratoires sont particulièrement sensibles à la pollution par les oxydes d'azote. Ils peuvent entraîner
une altération de la fonction respiratoire, une hyperréactivité bronchique chez l'asthmatique et un accroissement de la sensibilité des bronches aux infections chez l'enfant.
L'Union européenne a fixé des concentrations de référence, reprises par la législation française :
- En cas d'épisode de pollution par les oxydes d'azote, atteignant 200 microgrammes par mètre cube, en moyenne horaire, les pouvoirs publics informent de la situation. Ils diffusent des recommandations (de précaution) à l'attention des personnes sensibles, recommandent la mise en oeuvre de mesures destinées à la limitation des émissions d'origine à la fois automobile et industrielle.Il est recommandé en particulier de différer les déplacements en voiture, de réduire sa vitesse en voiture, de prendre les transports en commun ...
- En cas de dépassement ou de risque de dépassement du seuil d'alerte de 400 microgrammes par mètre cube, en moyenne horaire, les pouvoirs publics prennent des mesures de restriction de la circulation (circulation alternée) et de l'activité des sources industrielles.
Les transports publics en commun sont rendus gratuits, a minima à l'intérieur du périmètre de restriction de la circulation automobile.
Source : Ministère de l'Ecologie et du Developpement Durable
Article publié le 19 septembre 2003