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Actu-Environnement

État des nappes d'eau souterraine en septembre 2003

Selon le BRGM, la sécheresse et la canicule exceptionnelles du printemps et de l'été ont entraîné un étiage record des fleuves et une baisse inhabituelle des nappes d'eau souterraines en France comme en Europe.

La sécheresse et la canicule exceptionnelles du printemps et de l'été ont entraîné un étiage record des fleuves et une baisse inhabituelle des nappes d'eau souterraines en France comme en Europe, écrit le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) dans son dernier bilan mensuel du 16 septembre.

Les quelques pluies de fin d'été n'ont eu, jusqu'à fin août, que peu d'effet. Les remontées de nappes sont essentiellement le fruit d'arrêt ou de diminution des pompages. Ainsi, la fin de la saison touristique a soulagé les nappes du littoral méditerranéen fortement sollicitées en période estivale.
La baisse des eaux souterraines devrait se poursuivre pour les grandes nappes profondes ''à forte inertie'', estime l'établissement public.

Partout en France, les précipitations ont souvent été comprises entre 50 et 80% des normales et de nombreuses zones, moitié sud-est du pays, ont enregistré des précipitations comprises entre 30 et 50% des normales.

Seules certaines nappes du Bassin parisien, au nord (nappe de la craie) et au centre de la région (nappe des calcaires de Beauce), ainsi que quelques nappes du Bassin rhodanien (nappe de la plaine de Valence) ont encore des niveaux à supérieurs à la normale de la période.

En revanche, de grandes nappes terminent l'été en baisse plus marquée
- La nappe de la plaine d'Alsace dont les niveaux sont encore proche de la normale dans le sud et le centre mais très inférieurs à la normale (fréquence décennale et vingtennale) entre Colmar et Strasbourg et des niveaux que l'on observe en moyenne statistique tous les 50 ans encore plus au nord.
- Les grands aquifères du Bas-Dauphiné qui évoluent, localement, vers des niveaux au-dessous de la normale.
- La nappe du calcaire de Champigny dont le niveau avoisine la normale dans sa partie Est, non influencée par les prélèvements, mais est inférieur à l'ouest et très inférieur à la normale au nord (Aisne, Oise, Nord de la Seine-et-Marne).

Les nappes alluviales dont le régime est très influencé par celui des cours d'eau ainsi que les nappes dans les formations karstiques ou fissurées, à faibles réserves, se trouvent à des niveaux particulièrement bas comme :
- Les nappes d'accompagnement des bassins de l'Adour, de la Garonne, de l'Ariège et de la Charente.
- De nombreux aquifères en Rhône-Alpes : nappes alluviales tributaires des cours d'eau (Basse vallée de l'Ain, vallée de la Drôme), à réseaux aquifères localisés et discontinus (molasse du Haut-Rhône).
- Les nombreuses petites nappes alluviales en Bourgogne qui avoisinent les niveaux déjà observés en 2002.
- Les petits aquifères alluviaux de la Corse, tels que la Figarella et le Tarco fortement sollicités pour l'alimentation en eau potable, ont vu leur niveau fortement chuter ce qui a provoqué une remontée rapide du biseau salé conduisant à l'arrêt des prélèvements.

Les premières pluies qui succèdent à une période chaude et sèche ont rarement un impact sur les nappes. Trois facteurs conditionnent la remontée des nappes :

L'évapotranspiration
Après une période chaude et sèche, les premières pluies arrivant sur le sol sont soumises au pouvoir évaporant encore important de l'atmosphère qui reprend une part de l'eau au sol, part variable en fonction du temps d'exposition à l'air et de l'humidité ambiante.
Moins le sol est absorbant, plus l'évaporation est importante. A cette évaporation s'ajoute la reprise d'une quantité d'eau du sol par les plantes, variable selon la nature et l'état du couvert végétal. Ces deux fonctions sont regroupées sous le terme d' '' évapotranspiration ''.

Les pluies efficaces
La part des pluies récentes, une fois l'évapotranspiration soustraite est appelée '' pluie efficace '' et se partage entre ruissellement et infiltration dans le sol. La part du ruissellement se détermine en fonction du pouvoir absorbant de la roche, du sol et du couvert végétal ainsi qu'en fonction de la pente topographique.
Plus le sol est déshydraté, plus son pouvoir absorbant est important. On estime qu'il est nécessaire qu'une lame d'eau d'environ 100 mm pénètre et réside dans le sol pour restaurer un état d'hydratation qui permettra le transfert de l'eau encore disponible vers des niveaux plus profonds. C'est cette dernière part d'eau qui viendra enfin recharger la nappe.
La réserve en eau du sol, une fois reconstituée, doit être entretenue par des pluies successives pour poursuivre la recharge des nappes et éviter que l'eau ne reparte lentement par évapotranspiration. Les températures baissant et la végétation déclinant progressivement jusqu'à l'hiver, l'évapotranspiration diminue alors au profit des pluies efficaces.

Le temps de transfert de l'eau
Le surplus d'eau disponible pour la recharge doit parcourir une distance verticale égale à la profondeur à laquelle se situe le niveau supérieur de la nappe appelé '' toit ''. Les temps de réaction de la nappe dépendent de la nature des formations géologiques traversées par l'eau. Ainsi, les roches très perméables, a fortiori celles qui présentent de multiples conduits de dissolution (certains calcaires, les karsts) réagissent presque sans délai (24 à 48 heures parfois). Dans les roches à fine porosité, recelant une nappe à 10 ou 20 m de profondeur, voire plus, l'eau circulera, verticalement, infiniment plus lentement.

Le BRGM est un établissement public de recherche et d'expertise qui intervient dans le domaine des géosciences pour la gestion durable des ressources de l'espace souterrain. Le BRGM emploie 860 salariés dont plus de 600 chercheurs, ingénieurs et techniciens. Ses équipes interviennent dans plus de 40 pays.

Source : BRGM

Réactions4 réactions à cet article

nappe d'accompagnement

Comment délimite-t-on une nappe d'accompagnement. sur quels critères, T, S, Np, chimie? touts les nappes alluviales doivent-elles être classées en n appe d'accompagnement?

HENOU | 08 décembre 2004 à 21h00 Signaler un contenu inapproprié
Sans sujet

Pas de message

Anonyme | 19 mai 2006 à 05h51 Signaler un contenu inapproprié
A propos des restrictions de consommation de l'ea.

Bonjour et merci de la possibilité pouvoir m'exprimer. Dans les années 1975 à 1985 environ, il y a eu une très grande période pluvieuse à un point que les agriculteurs ne pouvaient plus pénétrer dans les champs avec leurs engins, ils durent faire appel à des moyens très particuliers et onéreux tels, des avions pour l'épandage des angrais et des hélicoptères pour les traitements. La société "Brie et Beauce" sise à Moissy-Cramayel(77550) décida d'acheter un engin américain dit "Bigrall' (épandeur d' engrais)qui avait le pouvoir de ne pas faire d'ornières.Cet engin fut loué aux agriculteurs qui l'aprécièrent. Mais les agriculteur, par la suite, trouvèrent une autre solution qui consista à drainer les champs et les tranchées "fleurissaient" bon train dans au moins, notre région et certainement ailleur !! Ce qui, à mon avis, contribua à faire bouclier, et ainsi, à court-circuiter l'alimentation de nos nappes phréatiques; l'eau de pluie est collectée par les drains qui alimentent les rus qui eux-mêmes alimentent les rivières, les fleuves et la mer ! Bien-sùr je souhaite avoir votre avis sur mon constat et merci de me répondre,
Jean Van Den Borre
267 rue d'Artois
77550 Moisy-Cramayel
Tel : 01 70 10 82 88
E-mail : fj.vdb@chello.fr

miky | 19 juillet 2007 à 14h45 Signaler un contenu inapproprié
Re:nappe d'accompagnement

Vraie bonne question,

il y a un vrai flou autour de cette définition, j'ai rencontré à de nombreuses reprises des nappes de fond de vallée sous 4 m d'argiles imperméables sans qu'on puisse mettre en évidence une communication entre la nappe et le cours d'eau.

Dans ces cas là on ne peut pas légitimement parler de nappe d'accompagnement : si on prélève dans cette nappe, il n'y aura a priori pas d'impact sur le débit dans le ruisseau.

tintin57 | 05 février 2009 à 11h31 Signaler un contenu inapproprié

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