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Le récif corallien, mémoire d'une histoire vieille de 23 000 ans

Les chercheurs de l'IRD de Nouméa et leurs collaborateurs de trois universités américaines, viennent de reconstituer l'histoire du plus vieux récif postglaciaire jamais étudié dans le Pacifique sous l'impact des variations du niveau de la mer.

Il y a plus de 20 000 ans, lors du dernier maximum glaciaire, le niveau des océans a atteint son point le plus bas situé 120 à 130 mètres au-dessous du niveau actuel. La fonte des calottes glaciaires qui a suivi a provoqué la remontée progressive du niveau des océans jusqu'au niveau observé aujourd'hui. Sous les Tropiques, ces fluctuations de grande ampleur ont contribué à la formation et à la croissance des récifs coralliens.

Les chercheurs de l'IRD de Nouméa et leurs collaborateurs de trois universités américaines, viennent de reconstituer l'histoire du plus vieux récif postglaciaire jamais étudié dans le Pacifique sous l'impact des variations du niveau de la mer. Ce récif, situé à Urélapa au large de l'île d'Espiritu Santo au Vanuatu, dans le Pacifique sud-ouest, présente en effet la plus longue croissance enregistrée en continu, 17 000 ans, entre 23 000 ans et 6 000 ans avant notre ère.
Les scientifiques disposent ainsi de données environnementales (niveaux des océans, quantité de nutriments, températures, etc…) couvrant la totalité de la période de déglaciation.

Cinq forages ont été réalisés sur l'île. Les carottes prélevées ont fait l'objet d'analyses sédimentologiques, paléontologiques, radiochronologiques (datation des coraux) et paléoécologiques (étude des organismes fossiles tels que coraux, algues, mollusques). En analysant la nature et la morphologie des coraux (tabulaires, ramifiés, massifs ou foliacés) ainsi que les espèces d'algues calcaires qui leurs sont associées, les chercheurs ont pu reconstituer les différentes étapes du développement du récif. Ils ont notamment montré la capacité adaptative de ce dernier qui s'est développé suivant deux modes de croissance successifs, en réponse à des variations des conditions environnementales et du niveau marin en particulier.

De 23.000 à environ 11.300 ans avant nos jours, le récif s'est développé de façon continue dans des environnements peu profonds, suivant ainsi de très près l'augmentation du niveau de l'océan. Les associations de coraux ramifiés et d'algues rouges encroûtantes à l'origine de l'élaboration de la trame récifale sont spécifiques des petites profondeurs (moins de 6 mètres).

En revanche, de 11.300 à 6.000 ans, les colonies coralliennes sont majoritairement représentées par des espèces de forme massive, qui témoignent d'un habitat en eaux plus profondes (10 à 20 m).

Le développement récifal dépend de facteurs externes (températures de l'eau, degré de salinité, apports en nutriments, activité tectonique, nature du substrat rocheux, etc.) dont le rôle respectif dans la détermination de l'un ou l'autre des deux modes de croissance reste encore mal connu. La poursuite des études par forage dans différents environnements du Pacifique, tel que cela a été réalisé en Nouvelle-Calédonie, à Tahiti et au Vanuatu, devrait permettre de mieux connaître l'impact de chacun de ces paramètres et d'évaluer leurs variations sur l'ensemble de cet océan. L'objectif de ces recherches est de mieux comprendre l'influence des changements climatiques sur ces écosystèmes marins complexes. Les connaissances fondamentales acquises sur l'installation, la formation et le développement des récifs coralliens en zone tropicale devraient permettre, à terme, de modéliser leur croissance.

L'IRD est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la tutelle des ministres chargés de la Recherche et de la Coopération.

Depuis plus de cinquante ans, l'Institut conduit des recherches sur les milieux intertropicaux qui sont devenues des références internationales.

L'IRD mène des recherches en Afrique, en Asie, dans l'Océan Indien, en Amérique latine et dans le Pacifique. Outre le siège situé à Paris, il dispose de 34 centres et représentations dans le monde, dont :

- 23 implantations dans des pays de la zone intertropicale
- 5 implantations en métropole
- 5 implantations dans les DOM-TOM

L'IRD remplit trois missions fondamentales : la recherche, l'expertise et la formation.

Il propose à ses partenaires du Sud et aux acteurs du développement des recherches dans les grands domaines allant de la géosphère et la biosphère à l'anthroposphère.

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