Les nombreuses investigations réalisées et qui ont porté sur plusieurs centaines d'installations dans 18 communes depuis la fin novembre, ont permis d'identifier une source de contamination : une tour aéroréfrigérante de l'usine pétrochimique NOROXO (groupe EXXON MOBIL) à Harnes.
La légionellose est une infection respiratoire provoquée par des bactéries vivant dans l'eau douce appelées légionelles qui prolifèrent entre 20°C et 48°C. Les infections qui peuvent être occasionnées par les légionelles sont de deux formes :
- Une infection à caractère bénin appelée fièvre de Pontiac, guérissant sans traitement en 2 à 5 jours. Le diagnostic de légionellose est rarement porté dans ces cas qui passent généralement inaperçus.
- Une infection pulmonaire grave, entraînant le décès dans un peu plus de 15 % des cas, appelée maladie du légionnaire.
La légionellose est une maladie à déclaration obligatoire depuis 1987, cette maladie n'est pas contagieuse.
Dans ces deux formes, la transmission se fait par inhalation de fines gouttelettes d'eau ou aérosols (taille < 5 µm) contenant des légionelles.
Les principales sources de légionelles sont : les réseaux d'eau chaude sanitaire (douches, bains à remous, fontaines décoratives...), et les systèmes de refroidissement par voie humide (tours aéroréfrigérantes).
Une tour aéroréfrigérante humide est un échangeur de chaleur ''air/eau'', dans lequel l'eau à refroidir est en contact direct avec l'air ambiant. L'eau chaude est pulvérisée en partie haute de la tour aéroréfrigérante et ruisselle sur le corps d'échange. L'air traverse le système de ruissellement et est rejeté dans l'atmosphère. Le refroidissement s'effectue principalement par évaporation de l'eau ; l'efficacité du système est liée à la conception et à l'entretien de la tour aéroréfrigérante ainsi qu'aux conditions atmosphériques (température et humidité).
Les tours aéroréfrigérantes sont des équipements présents dans les installations de climatisation mais également dans certains procédés industriels (installations de combustion, sucreries, chimie...).
Mais les systèmes de climatisation ne sont pas tous concernés par le risque de prolifération de légionelles. En effet seuls les équipements qui font appel à un système de refroidissement par pulvérisation ou ruissellement d'eau peuvent générer des aérosols susceptibles d'être inhalés (eau de refroidissement en contact avec l'air ambiant).
En France, plusieurs cas récents mettent en cause les tours de refroidissement : Paris en 1998 (20 cas, 4 décès) et en 1999 (8 cas, 1 décès), Ille et Vilaine en 2001 (22 cas, 4 décès), hôpital de Meaux en juillet 2002 (22 cas, 2 décès), hôpital de Sarlat en juillet 2002 (31 cas, 2 décès).
L'usine Noroxo a été arrêtée dimanche et ne redémarrera qu'après des expertises et contre-expertises permettant d'écarter tout risque de nouvelle contamination, selon la ministre. Elle avait déjà interrompu son activité du 3 au 20 décembre pour une première désinfection.
iLa première décontamination n'a pas empêché un deuxième pic de la maladie, c'est pourquoi il faut être extrêmement prudent dans la reprise, a affirmé Mme Bachelot.
ExxonMobil, qui a dépêché à Harnes des experts américains, conteste depuis le début l'interprétation des analyses, à l'instar du directeur de Noroxo Johnny Malec.
Il y a une divergence d'appréciation, a reconnu Mme Bachelot, ajoutant toutefois que les experts sont formels sur l'analyse des souches.
Source : Avec le Ministère de l' Ecologie et du Développement Durable.