Selon les estimations, environ 250.000 véhicules circulaient en 2002 chaque jour à Londres. Le programme Congestion Charging impose une taxe de 5 £ à la plupart des véhicules qui entrent au centre-ville (périmètre de 21 kilomètres carrés allant de King's Cross au Tower Bridge, Vauxhall Bridge et au Marble Arch et intégrant le quartier financier. ) entre 7h et 18h30, du lundi au vendredi. La taxe ne sera pas en vigueur le week-end et les jours fériés. Plus de 800 caméras sophistiquées, capables de lire les plaques d'immatriculation et de vérifier dans une banque de données si la taxe a bien été payée,ont été installées aux entrées et à l'intérieur de la zone.
Au contraire de la ville de Rome, seuls les habitants dans le coeur de la ville munis d'une autorisation spéciale peuvent conduire dans le centre entre 8h et 18h. Les autres risquent une amende de 65 euros.
Les mauvais payeurs anglais devront régler une amende de 40 livres (60 euros) s'ils n'ont pas payé la taxe le jour même, puis de 80 livres (120 euros) et 120 livres (180 euros) pour respectivement deux semaines et 28 jours de retard.
Les automobilistes pourront acheter des passes quotidiens, hebdomadaires, mensuels ou annuels sur Internet, par téléphone, à la poste ou dans certains commerces. Les habitants vivant dans la zone concernée par le péage bénéficieront d'un rabais de 90% sur la taxe. Les personnes handicapées, taxis, services de secours, cyclomoteurs et véhicules consommant des carburants alternatifs seront exemptés
Selon un premier rapport d'évaluation dévoilé récemment, le projet est jusqu'à maintenant un succès, et a réussi à réduire le trafic de façon significative.
En six mois, le système de taxation a permis de réduire de 16 % le trafic automobile au coeur de Londres, soit une baisse de 50 000 véhicules par jour. Les personnes concernées se sont tournées vers des moyens alternatifs de transport, comportement qui s'est traduit par 20 % d'augmentation de l'usage des taxis, 30 % d'augmentation des déplacements en vélo et 15 000 passagers supplémentaires dans les autobus à l'heure de pointe du matin. Tous ces changements ont permis de réduire les embouteillages d'environ 30 %, un des objectifs essentiels de ce programme, ramenant ainsi les taux de congestion au même niveau que ceux du milieu des années 1980.
Par ailleurs, les estimations préliminaires en terme de coûts et bénéfices du Congestion Charging font état d'une économie annuelle de carburant d'environ 10M £.
Bien que le rapport ne fasse aucunement mention des bienfaits environnementaux de l'opération, les réductions associées d'émissions de GES et de polluants atmosphériques sont vraisemblablement significatives. Enfin, on a pu noter dans la plupars des sondages que l'initiative est populaire puisque la moitié des londoniens approuvent le programme. Le deuxième rapport, portant sur une année complète d'opération, est attendu normalement en avril 2004.
Les avantages et les inconvénients du nouveau péage électronique seront observés de près par la plupart des grandes villes britanniques et par d'autres pays, et cette experience pourrait en cas de succès faire école.
Selon Kenneth Button, professeur de politique publique et directeur du Center for Transportation Policy and Operations à la School of Public Policy, George Mason University, Fairfax en Virginie depuis 1997, l'instauration d'une tarification routière est une réponse logique aux problèmes d'encombrement. Il précise que ce système est peu répandu. En effet, les ingénieurs de la circulation contrôlent leur département et leur budget (amendes) et n'ont aucun intérêt à l'introduction de ce système, ce qui explique en partie le peu d'écho qu'il recueille.