Ce tramway bénéficie d'une grande innovation technologique : un système d'alimentation par le sol ou APS. Cette première mondiale permet d'éliminer les lignes électriques aériennes et les caténaires sur une dizaine de kilomètres de réseau dans le cour historique de Bordeaux.
En 1998, Olivier Brochet, Emmanuel Lajus et Christine Pueyo (Agence BLP de Bordeaux), associés à l'architecte-paysagiste Alain Cousseran du Groupe Signes et à Elizabeth de Portzamparc pour le design du mobilier des stations, remportent !e concours d'aménagement urbain du tramway lancé par la Communauté Urbaine de Bordeaux. Leur idée est de proposer une écriture du passage du tramway dans la ville sur la base d'inserts métalliques marquant les croisements de fonctionnalité entre les flux urbains et le nouvel équipement.
Les architectes ont choisi la fonte claire d'aluminium qui, déclinée en incrustations se superpose et s'associe aux pavés granit safran ou gris sombre, aux dalles de pierre ou à l'asphalte. Ce discret fil conducteur borde, signale ou balise de façon unitaire le réseau dans le centre historique ou en périphérie. Ses liserés soulignent l'emprise des plate-formes ou délimitent les engazonnements.
Le projet propose également un vocabulaire de marquage destiné à être utilisé sur l'ensemble du tracé du tramway. Des barrettes signalétiques lumineuses, implantées dans l'entrevoie, annoncent l'arrivée des rames, des cloutages indiquent les traversées piétonnes, des lisses en écailles d'aluminium courent le long des rails.
Avec Alain Cousseran, l'équipe de maîtrise d'oeuvre a logiquement procédé à une sélection d'essences d'arbres qui, depuis les fruitiers des coteaux des Hauts de Garonne jusqu'aux résineux des sols de graves de la rive gauche, dialoguent avec le « ruban vert » du tramway, ou se conjuguent aux plantations en cours des quais de Bordeaux. Les formes épurées, légères et transparentes du mobilier urbain dessiné par Elizabeth de Portzamparc participent du projet global.
«Quand le tramway pénètre dans le coeur historique de Bordeaux, nous avons respecté les prescriptions du plan de sauvegarde du secteur imposant l'emploi de matériaux naturels» indique l'agence BLP.
Au printemps 2004, la mise en service des aux lignes signera le lancement officiel de ce nouveau réseau avec un circuit de bus entièrement restructuré et des parcs-relais sécurisés pour les voitures.
À l'horizon 2007, la seconde partie du réseau du tramway devrait être achevée et satisfaire, selon la Mairie, la majorité des besoins de déplacements de l'agglomération bordelaise en couvrant 43,5 km.
Le tramway séduit de plus en plus d'agglomérations françaises, Strasbourg et Montpellier en l'an 2000, Lyon et Nancy en 2001, Caen en 2002, et Bordeaux en 2003. La ville de Paris devrait, quant à elle, avoir son tramway en 2006. La RATP et ALSTOM avaient signé en décembre dernier un contrat pour la fourniture de 70 rames de tramway CITADIS, pour une mise en service en 2006, sur le boulevard des Maréchaux Sud.
Dans un premier temps, un tronçon de 8 km desservant 17 stations entre le Pont de Garigliano et la Porte d'Ivry, reliera les XIIIème, XIVème et XVème arrondissements. Exploitée par la RATP, chaque rame, d'une capacité d'environ 300 places, mesurera 40 mètres de long pour 2,65 mètres de large et aura un plancher bas intégral pour faciliter l'accès des personnes à mobilité réduite.
Équipées d'une ventilation réfrigérée et d'un système de vidéo surveillance, les 70 rames (21 commandes fermes et 49 optionnelles) seront fabriquées par ALSTOM, près de la Rochelle.