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4e année polaire internationale : coup d'envoi !

220 projets de recherche et de sensibilisation seront menés dans le cadre de la quatrième année polaire, organisée sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Conseil international pour la science (CIUS).

Gouvernance  |    |  C. Seghier
2007-2008 est la 4e année polaire internationale (API) après celles de 1882-1883, 1932-1933 et 1957-1958. Son coup d'envoi a officiellement été donné le 1er mars au Palais de la Découverte à Paris.

Pendant cette Année polaire internationale, qui a lieu tous les 50 ans, des milliers de chercheurs appartenant à plus de 60 pays et représentant un large éventail de disciplines scientifiques mèneront 220 projets de recherche et de sensibilisation. L'objectif : permettre une avancée importante des connaissances sur les régions polaires, où se trouvent une partie des réponses aux questions que l'ensemble de la planète se pose sur l'évolution de son environnement.

Cette API se déroule à un moment stratégique pour l'avenir de la planète, a estimé le Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale, M. Michel Jarraud avant le lancement de l'année polaire. En effet, a-t-il rappelé la première partie du quatrième Rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui a été publiée en février, montre que ces régions sont hautement vulnérables à la hausse des températures.

Les projets de recherche et de sensibilisation sont répartis en six grands thèmes. Le premier déterminera l'état de l'environnement des régions polaires. Le deuxième axe de recherche tentera de quantifier et mieux comprendre les changements environnementaux et sociaux qui se sont produits et se produisent dans les régions polaires, et mieux prévoir les changements à venir. Le troisième thème s'intéressera aux interactions au niveau planétaire et notamment aux relations réciproques entre les régions polaires et le reste du globe ainsi que des processus à l'œuvre. Enfin les autres thèmes chercheront à faire progresser la connaissance des régions polaires, à mieux sonder le globe terrestre, le système solaire et le cosmos et à étudier les processus culturels, historiques et sociaux qui permettent la survie des groupements humains vivant aux abords des pôles. La campagne de l'API a également pour objectif d'éduquer et de sensibiliser le grand public tout en contribuant à former la prochaine génération d'ingénieurs, de scientifiques et de décideurs. Ainsi de nombreux débats, de conférences, d'animations et de réalisations de films et ouvrages pour le grand public et les jeunes. Un concours photos a également été lancé.

L'année polaire est organisée sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Conseil international pour la science (CIUS). Les précédentes années polaires internationales 1882-1883, 1932-1933 et 1957-1958 (également appelée l'Année géophysique internationale) ont chacune permis de faire progresser la compréhension du système terrestre.

En 1882-1883, 12 pays rassemblèrent leurs forces pour organiser cette année-là 13 expéditions en Arctique et 2 en Antarctique. C'est à cette occasion, par exemple, que les Américains établirent leur base à Barrow, le long de la côte nord de l'Alaska.
La deuxième API fut initiée par l'Organisation Mondiale de la Météorologie en 1932-1933 pour étudier spécifiquement les implications, au niveau mondial, du '' Jet Stream '', récemment découvert. Des avancées significatives furent alors obtenues dans les domaines de la météorologie, le magnétisme, les sciences atmosphériques et ionosphériques.
Enfin, en 1957-1958, la troisième API se fit dans le cadre de l'Année Géophysique Internationale (AGI). Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les scientifiques souhaitaient appliquer les avancées technologiques récentes (fusées, radars…) à des fins plus pacifiques, notamment dans des recherches sur la haute atmosphère. En fait, l'AGI fut l'occasion d'un effort sans précédent à l'échelon mondial pour l'étude de la planète.

Cette nouvelle API qui se déroulera sur deux cycles annuels, de mars 2007 à mars 2009 sera l'occasion d'organiser des campagnes internationales de grande envergure, capables de faire franchir de nouvelles étapes à la recherche polaire. Ces campagnes se dérouleront tant dans l'hémisphère nord que dans l'hémisphère sud et participeront à démontrer le rôle moteur que jouent les régions polaires vis-à-vis du reste de la planète. Toutes les disciplines seront concernées, incluant les sciences humaines et sociales, mais les projets devront présenter une approche interdisciplinaire et impliquer des acteurs internationaux. Par rapport aux années polaires précédentes, nous avons mis au point un programme plus large qui met à contribution toutes les disciplines concernées des sciences naturelles et sociales, a indiqué M. Thomas Rosswall, le Directeur exécutif du Conseil international pour la science. L'API constitue un excellent exemple de ce qu'est la mission du CIUS : renforcer la science sur le plan international pour le plus grand profit de la société, a-t-il ajouté.

Toutefois, les moyens d'observation météorologique et environnementale installés à demeure dans les régions polaires sont insuffisants. Aussi, il est impératif de les étoffer et d'élargir la couverture satellitaire afin de mieux évaluer le rythme, et les conséquences pour la planète, des changements qui s'y produisent, a souligné M. Michel Jarraud. Et des difficultés demeurent : qui ont trait notamment au financement, à l'échange des données et, surtout, à la rapidité étonnante des changements qui se produisent dans les régions polaires, explique M. David Carlson, Directeur du Bureau international du programme de l'API .

L'année polaire sera l'occasion pour la France de mettre en avant sa position de pointe dans ce domaine. En effet, parmis les projets internationaux plus d'une cinquantaine sont à participation française et 6 d'entre eux ont un responsable français. Les équipes de recherche françaises impliquées sont au nombre de 70. Elles dépendent des principaux établissements de recherche et d'enseignement supérieurs au premier rang desquels le CNRS, associé aux Universités ou à des établissements comme le CEA, le CNES, l'Ifremer, Météo France, le Muséum National d'Histoire Naturelle. La participation française s'appui en particulier sur les accords-cadres déjà passés entre l'Institut polaire français Paul Emile Victor (IPEV) et ses partenaires étrangers et les moyens dont dispose la France à l'heure actuelle.

Un rapport parlementaire rendu public la semaine dernière a d'ailleurs préconisé de renforcer l'IPEV. Dans ce rapport intitulé « Se donner les moyens de l'excellence : la recherche polaire française à la veille de l'année polaire internationale », le sénateur Christian Gaudin (UC, Maine-et-Loire) a procédé à l'évaluation de la recherche française et de la place de la France dans ces régions. La France doit être plus présente en Arctique en raison du caractère stratégique de cette région pour l'Europe et du caractère bipolaire des recherches, a indiqué le sénateur. Il estime de ce fait que la recherche doit être mieux soutenue. Elle doit pouvoir rester au meilleur niveau mondial et s'affirmer comme chef de file. Elle a aussi besoin de moyens logistiques modernisés et plus développés, car sans logistique rien ne peut se faire dans ces régions, indique Christian Gaudin. Contrairement à de nombreux pays, la France ne dispose pas d'un organisme de recherche spécialement dédié à la recherche polaire. Le CNRS, le CNES, Météo France, l'Ifremer et le CEA sont tous actifs dans ce domaine. L'IPEV ne mène pas de recherches en propre, étant essentiellement chargé d'entretenir et ravitailler les deux bases de l'Antarctique, Dumont d'Urville sur la côte et la franco-italienne Concordia, à l'intérieur du continent. Son budget est également limité, de l'ordre de 20 millions d'euros par an.
Le parlementaire recommande une clarification des rôles respectifs de l'IPEV et des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). M. Gaudin propose enfin de renforcer la coopération franco-italienne, existant dans l'Antarctique, et franco-allemande, active dans l'Arctique comme moteur d'une entité européenne face aux Etats-Unis, à la Russie ou à la Chine.

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