Les responsables du projet ont affirmé que l'usine, par son intégration industrielle comme par son intégration dans le paysage et ses normes de dépollution totale des effluents, est présentée comme un modèle écologique dont chaque département devra légalement se doter d'ici peu.
Commune de 2376 hectares située au sud-est de la chaîne des Corbières, en contact avec la plaine du Roussillon, Calce se trouve à l'écart des grands axes de communication, et l'on y accède par des routes étroites. Comme l'indique son nom, Calce se trouve en partie dans une zone calcaire. Le territoire est limité au nord par le cours de l'Agly. Pour le reste, il faut noter un paysage de maquis et de garrigue, d'où émergent des vignes donnant un vin de qualité (domaine Gauby, cave coopérative des Vignerons de Calce).
Cette nouvelle usine d'incinération a permis la fermeture de six usines départementales qui rejetaient notamment de la dioxine dans l'atmosphère. Elle entraînera également la fermeture et la réhabilitation de la décharge du col de la Done situé à l'ouest de la commune, objet de polémiques et de nombreuses manifestations, où s'accumulent depuis de nombreuses années les ordures du département, soit quelque 10 millions de tonnes d'ordures à ce jour.
L'usine (Unité de Valorisation Energétique) est un bâtiment de 120m de long, 60m de large et 35m de haut. Elle traitera 179 000 tonnes de déchets par an qui représentent l'ensemble des déchets de la totalité des 226 communes engendrés par 403.000 habitants l'hiver et près d'un million l'été.
Parmis les dispositifs anti pollution sophistiqués, on peut citer en particulier l'élimination des dioxines par traitement au charbon actif, la denitruration, la récupération des poussières (35 kg par tonne de déchets)... Les résiduts solides (Mâchefers) sont traités pour récupérer les métaux puis valorisés (sous couches routières par exemple).
De plus, l'unité traitera les déchets verts et leur décomposition en compost pour limiter l'usage d'engrais chimiques, notamment dans les cultures maraîchères. Elle procèdera par ailleurs au tri et à l'acheminement des déchets récupérables issus du tri-sélectif (70% de papier, 20% de plastique, 10 % de métaux).
Elle procèdera enfin au tri puis à l'incinération des ordures ménagères et déchets hospitaliers. L'opération, sans rejets dans l'atmosphère grâce à des filtrages successifs répondant aux normes les plus récentes, permettra une production d'électricité propre à alimenter une ville de 15.000 habitants (14MW).
L'adjonction d'un troisième four d'incinération aux deux actuels pour traiter tous les déchets du département devrait permettre une production de 21 MW.
Mais cette annonce est source de polémique. Pour les Verts, augmenter la capacité actuelle d'incinération ne permet pas d'envisager les vraies solutions à une maîtrise de l'incinération, c'est à dire le tri préalable des déchets (exigeant et contrôlé) et une politique volontariste au niveau des emballages.
Les Français produisent en moyenne 1,1 kg d'ordures ménagères par jour et par personne. Depuis les années 60, la masse des déchets à traiter à plus que triplé et la nature des déchets s'est complexifiée, laissant une part prépondérante aux emballages de toutes sortes…