L'éclairage est responsable de certaines nuisances sur l'environnement à travers la pollution visuelle nocturne et le dégagement de gaz à effet de serre lors de la production de l'énergie électrique correspondante.
Quatre axes (routiers et semi-piétonnier) d'accès au centre ville, et un axe décentralisé ont été dotés des nouveaux luminaires basé sur des lampes de nouvelle génération, dont l'installation a commencé en mars 2004. À ce jour, 90 lampadaires ont été installés sur les 120 que compte le projet finalisé. Les premiers résultats obtenus sur le site d'Albi ont permis de démontrer qu'à consommation énergétique égale, le nouveau système produit presque 2 fois plus de lumière que le système précédent.
L'objectif du projet Européen NumeLiTe (dans le cadre du programme « Energie » de l'Union Européenne), commencé il y a 3 ans et qui a impliqué 11 partenaires de 6 pays européens, était de concevoir et de réaliser un système d'éclairage urbain innovant, économique, et de démontrer ses potentialités sur site.
Il s'agissait en particulier d'améliorer l'efficacité lumineuse des sources — c'est-à-dire d'augmenter le flux de lumière produite (on le mesure en lumens) par watt électrique consommé — et d'améliorer le rendu des couleurs — c'est-à-dire d'avoir une lumière qui reproduit bien les couleurs du monde qui nous entoure, souligne le CNRS.
Le nouveau système est basé sur des lampes à halogénures métalliques avec enveloppe céramique qui produisent une lumière blanche de très bonne qualité. Ces lampes sont placées dans des luminaires spécialement dessinés pour mieux distribuer la lumière sur la route et éviter les problèmes de pollution lumineuse. Les lampes sont alimentées par des nouveaux ballasts électroniques qui peuvent être commandés à distance par une station centrale installée à la mairie d'Albi. Ceci permet de contrôler la quantité de lumière à chaque instant et de programmer le fonctionnement du système. Enfin, le système prend en compte les particularités de l'œil humain, sensible la nuit à des longueurs d'onde décalées vers le bleu, afin d'accroître les gains d'énergie.
L'investissement élevé au départ devrait être amorti en moins de 10 ans, sachant que la durée de vie d'un éclairage public est de 30 à 40 ans, précise le CNRS.
La France a consommé, en 1999, 41 TWh pour l'éclairage. Environ 60 % de cette énergie sont utilisés par le secteur tertiaire. L'éclairage public et routier consomme 10 % du total tandis que les 30 % restants sont absorbés par l'éclairage domestique. Il faut noter que ce dernier secteur a vu sa consommation tripler en vingt ans (5 TWh en 1979, 14 TWh en 1999).
*Georges Zissis est directeur de l'équipe Sources Intenses de Photons au sein du Centre de physique des Plasmas et de leurs Applications de Toulouse (CPAT, CNRS-Université Paul Sabatier) et coordinateur du projet NumeLiTe. Son laboratoire s'intéresse depuis longtemps aux sources lumineuses pour l'éclairage et pour des applications industrielles.
**Le coût total du projet s'élève à 6,6 millions d'Euros. Il a été subventionné par la communauté européenne à hauteur de 2,8 millions d'Euros. Les membres Suisse et Anglais du consortium ont été subventionnés par leurs gouvernements respectifs pour un montant de 0,5 millions euros.