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Actu-Environnement

Accord de Paris : état des lieux des engagements nationaux

À la veille de l'ouverture de la conférence de Glasgow (Écosse) sur les changements climatiques (COP 26), Actu-Environnement revient sur les engagements pris par les États dans le cadre de l'Accord de Paris.

Infographie  |  Gouvernance  |    |  P. Collet
Accord de Paris : état des lieux des engagements nationaux

Dorénavant, 194 parties, couvrant 98,62 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), ont formulé au moins une contribution déterminée au niveau national (NDC, pour Nationally Determined Contribution). Officiellement enregistrées par la Convention-cadre des Nations unies pour les changements climatiques (Ccnucc), ces contributions présentent les engagements pris par chaque pays en matière de limitation des émissions.

Quid de la neutralité carbone ?

Quelque 70 États évoquent leur volonté d'atteindre la neutralité carbone à long terme (2050 ou 2060, en général). Pour autant, il s'agit souvent d'une ambition qui traduit la volonté d'étudier des scénarios tendant vers des émissions nettes égales à zéro. Très rares sont les pays qui l'inscrivent noir sur blanc dans leur engagement officiel.
Ainsi, l'Union européenne signale dans les considérants de sa dernière contribution qu'elle a remis à la Ccnucc sa stratégie carbone à long terme. Pour autant, la contribution stricto sensu ne porte que sur 2030.
Pour leur part, les États-Unis se contentent de dire que leur engagement pour 2030 est cohérent avec l'objectif de neutralité carbone post-2050 inscrit dans l'Accord de Paris.
Quant à la Chine, elle a plusieurs fois fait savoir qu'elle envisageait d'atteindre la neutralité carbone en 2060. Ainsi, dimanche dernier, Chine Nouvelle, l'agence officielle du gouvernement chinois, a détaillé un plan en ce sens. Mais à ce stade, le seul engagement chinois concret est la contribution enregistrée par la Ccnucc en septembre 2016. La notion de neutralité carbone n'y figure pas.
Quelque 150 États ont même soumis en 2020 ou en 2021 une nouvelle NDC présentant un objectif révisé à la hausse. Parmi les principaux émetteurs mondiaux, c'est le cas de l'Union européenne (qui a relevé d'au moins 40 % à au moins 55 % son objectif de réduction entre 1990 et 2030), des États-Unis (qui ont ajouté un objectif de réduction de leurs émissions de 50 à 52 % entre 2005 et 2030), du Japon (qui a relevé son objectif de réduction de 26 à 46 % entre 2013 et 2030) et de la Corée du Sud (qui vise une réduction de ses émissions de 24,4 % entre 2017 et 2030). D'autres, comme le Brésil, ont transformé un engagement indicatif en engagement formel. Restent, enfin, certains gros émetteurs qui, au 26 octobre, n'avaient toujours pas soumis de nouvelle NDC, à l'instar de la Chine et de l'Inde, ou n'avaient présenté qu'un état des lieux des mesures mises en œuvre sans révision des objectifs initiaux, comme l'Australie.

Les émissions mondiales restent orientées à la hausse

Que retenir globalement de ces engagements ? La Ccnucc vient tout juste de mettre à jour sa synthèse des plans d'action pour le climat des États.

Le rapport (1) , qui doit aider les négociateurs à évaluer les progrès de l'action climatique à l'occasion de la COP 26, explique que les engagements pris à ce jour prévoient une augmentation sensible, d'environ 16 %, des émissions mondiales de GES en 2030 par rapport à 2010 (soit environ 59 % de plus qu'en 1990). « La comparaison avec les dernières conclusions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) montre qu'une telle augmentation, si elle n'est pas modifiée rapidement, pourrait entraîner une hausse de la température d'environ 2,7 °C d'ici la fin du siècle. »

Concrètement, l'amélioration des NDC a permis de réduire le niveau anticipé de émissions de GES de 2,92 milliards de tonnes en équivalent CO2 (GtCO2eq) en 2030, par rapport aux premiers engagements formulés à partir de 2015. Actuellement, la somme des NDC aboutit ainsi à des émissions de 54,9 GtCO2eq en 2030. Mais, selon le Giec, pour espérer limiter à 2 °C la hausse de la température moyenne du globe, les émissions de 2030 devrait plutôt être de l'ordre de 35,5 GtCO2eq (soit une baisse de 25 % entre 2010 et 2030). Quant à limiter la hausse à 1,5 °C, cela implique d'abaisser à environ 26 GtCO2eq les émissions (soit une baisse de 75 % entre 2010 et 2030).

Des budgets carbone sérieusement entamés

Une autre façon d'exprimer l'écart entre les objectifs de l'Accord de Paris et les engagements pris est d'évaluer le budget carbone restant, c'est-à-dire l'enveloppe globale d'émissions de GES à répartir entre 2020 et 2050, ou 2070, (les émissions nettes devant être nulles en 2050, pour le scénario 1,5 °C, ou en 2070, pour le scénario 2 °C). Avec les NDC actuelles, et dans le cadre du scénario 2 °C, 39 % du budget disponible pour les cinq décennies à venir aura été consommé au cours de la première. Quant au budget carbone associé au scénario 1,5 °C, il sera consommé à 89 % en 2030. L'enveloppe restante sera de 56 GtCO2eq, « ce qui sera l'équivalent de la moyenne des émissions annuelles de la période 2020-2030 », alerte la synthèse de la Ccnucc. Cette « année d'émissions moyennes » devra alors être répartie sur deux décennies.

Ce constat conduit la Ccnucc à rappeler que si les émissions ne sont pas réduites d'ici à 2030, il faudra les diminuer à un rythme considérablement accru par la suite pour compenser la lenteur au démarrage. En conséquence, « les parties doivent redoubler d'urgence leurs efforts en matière de climat si elles veulent empêcher que l'augmentation de la température mondiale ne dépasse l'objectif de l'Accord de Paris, à savoir bien moins de 2 °C, et idéalement 1,5 °C, d'ici la fin du siècle », alerte Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Ccnucc.

Autre remarque importante : le rapport rappelle que de nombreuses NDC de pays en développement formulent des engagements conditionnés à un soutien financier. Faute d'aide financière, seul le volet inconditionnel moins ambitieux sera mis en œuvre, voire, dans certains cas, aucune stratégie de réduction. « L'engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020 est [donc] essentiel pour renforcer l'action des pays en développement en faveur du climat », rappelle Patricia Espinosa, qui « appelle les pays développés à respecter pleinement cet engagement lors de la COP 26 ».

1. Télécharger le rapport
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-38441-synthese-ndc-ccnucc.pdf

Réactions4 réactions à cet article

Si les gaz à effet de serre étaient un problème pour le climat , comment va t on expliquer que cet hiver sera encore plus froid que l'hiver dernier ? la combustion d'énergie fossiles posent de très graves problèmes de pollution en zone urbaine et de dépendance énergétique à des pays instables mais en AUCUN cas de climat !
Il faut transformer les accords de Paris en lutte contre la pollution, pour ce qui est du climat il faut réguler de toute urgence l'eau sur les continents : avec 10% du volume des inondations on ne parlerait plus jamais de sécheresse : Inondation c’est quand l’eau repart trop vite vers la mer, sécheresse c’est quand elle est repartie trop vite …

Si on avait DEUX fois plus de précipitations on aurait DEUX fois plus d’inondations mais toujours pas assez d’eau l’été …

laurent | 29 octobre 2021 à 09h01 Signaler un contenu inapproprié

Et mer.. ! Un vestige de climato-sceptique qui ose encore faire entendre de sa voix bien que la communauté scientifique soit quasi unanime sur le sujet. Pfff...déplorable.

Philippe Charles | 02 novembre 2021 à 16h47 Signaler un contenu inapproprié

@ Philippe Charles : quelle communauté scientifique ? les scientifiques français qui tentent de démontrer qu'il faut absolument passer au tout électrique donc au tout nucléaire pour sauver la planète ? Les taxes carbones qui ont été inventées pour sauver le climat génèrent des milliards de bénéfices à des investisseurs qui investissent lourdement dans des études orientées ... de toute façon c'est le froid de cet hiver qui va calmer tout le monde ! je ne nie pas le dérèglement climatique au contraire il est à mon avis pire qu'on ne le pense, mais nous avons les symptômes climatiques exacts (inondations et sécheresses) d'une désertification des continents = disparition de la couverture végétale ! La combustion d'énergies fossiles pose de graves problèmes de pollutions atmosphériques en zone urbaine et de dépendances énergétiques à des pays instables mais en aucun cas de climat ! Chaque pays doit rechercher son autonomie énergétique et alimentaire, ça passera forcément par l'énergie du futur : La biomasse et donc la photosynthèse ! mon point de vue est déplorable alors j'écoute le votre ! en attendant moi je propose une solution accessible à tous les pays même les plus pauvres et basée sur le biomimétisme.

laurent | 03 novembre 2021 à 06h15 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,
Vous avez tout de même écrit : "la combustion d'énergie fossiles posent de très graves problèmes de pollution en zone urbaine et de dépendance énergétique à des pays instables mais en AUCUN cas de climat".
Si ça n'est pas une parole de climatosceptique, qu'est-ce donc ?
Mais apparemment, dans votre 2è message, vous faites amende honorable de cette grossière erreur. Vous êtes donc à moitié pardonné !

Philippe Charles | 04 novembre 2021 à 11h42 Signaler un contenu inapproprié

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