Le tourisme en Andorre représente la première ressource économique du pays et les sports d'hiver sont les activités les plus prisées. Néanmoins, avec le réchauffement climatique, ces pratiques pourraient être fortement touchées. Le Gouvernement entend donc développer les énergies renouvelables sur son territoire pour réduire son impact sur le climat. Objectif : voir sa production d'energie renouvelable passer de 14 % à 30 % d'ici 2030.
Ouverture du marché de l'énergie
Pour y parvenir, le pays a dû récemment changer sa législation. L'Andorre a ouvert l'accès aux investisseurs privés, y compris étrangers, sur le marché de la production d'électricité, alors que le monopole était détenu par la Feda (Forces électriques d'Andorra), un établissement public.
Le reportage vidéo montre le projet qui a pu être développé par une société privée dénommée Persa, créée par deux régies d'électricité d'Andorre. Un projet accompagné par la société hydroélectrique du midi (Shem), une filiale d'Engie, qui a apporté une assistance à maîtrise d'œuvre comme l'explique Sophie Le Scaon, du service communication : "La Shem a collaboré avec Persa, dès l'origine du projet, à la suite d'un appel d'offres. On a sélectionné, au départ, onze sites et, en fonction des contraintes environnementales et économiques, on a choisi de développer une centrale hydroélectrique sur le domaine skiable d'Ordino Arcalis. La Shem, qui est productrice d'hydroélectricité et spécialisée dans la maintenance de ces installations, a apporté son savoir-faire dans la conception de cette usine".
Un partenariat avec les opérateurs français
En Andorre, la production hydroélectrique pourrait potentiellement doubler dans les prochaines années. La libéralisation du secteur de l'énergie va donc être profitable aux entreprises des pays limitrophes que sont la France et l'Espagne. Le 20 février dernier, un accord cadre a été signé entre la ministre de l'Environnement Silvia Calvó et le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, dans le but d'accompagner le pays dans sa transition énergétique. Ainsi, l'entreprise Dalkia, filiale d'EDF, est entrée au capital de la Feda pour la construction, la commercialisation et l'exploitation des réseaux de chaleur.
L'enjeu est de produire de l'énergie à partir des EnR et aussi de gagner en indépendance énergétique. Puisque aujourd'hui le pays produit à peine 17 % de son électricité, le reste est importé. La réduction des consommations est l'autre axe essentiel que le Gouvernement aimerait développer. Au programme, de nouvelles normes pour une meilleure efficacité énergétique des bâtiments neufs, mais également, la sensibilisation des habitants au réchauffement climatique. Problème, le prix de l'électricité est très, voire trop, bon marché. Environ 50 % de moins que l'Espagne et 20 % de moins que la France. Du coup, les économies d'énergie réalisées par d'éventuels travaux sont peu rentables pour les particuliers, qui ne voient donc pas l'intérêt d'investir…