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Projet Europacity : le Gouvernement dit stop

Après plusieurs mois de concertation et de réflexion, le Gouvernement a décidé de ne plus soutenir le projet Europacity. Le projet de ZAC reste toutefois d'actualité. Françis Rol-Tanguy est missionné pour proposer un scénario alternatif.

Aménagement  |    |  F. Roussel
Projet Europacity : le Gouvernement dit stop

À l'occasion du Conseil de défense écologique du 7 novembre, le Gouvernement a annoncé l'abandon du projet Europacity. « L'État ne souhaite pas que ce projet se poursuive », a déclaré Élisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique.

Ce complexe touristique et commercial de 80 hectares et de 3,1 milliards d'euros était prévu pour 2027 dans le triangle de Gonesse (Val d'Oise - Seine-Saint-Denis). Mais pour le Gouvernement « ce n'est plus la bonne réponse au défi de ce territoire. Il n'est plus cohérent avec notre vision », a justifié la ministre de la Transition écologique. « C'est un modèle de consommation qui ne répond plus aux attentes des concitoyens », a-t-elle ajouté.

Vers un changement de modèle ?

Lancé en 2010, le projet était porté par Alliages & Territoires, filiale d'Immochan, branche immobilière du Groupe Auchan, et le groupe chinois Wanda Dalian spécialisé dans l'immobilier commercial et de divertissement. Ce parc de loisirs, qui avait vocation à concurrencer Disneyland Paris, associait des fonctions commerciales, culturelles, hôtelières et ludiques. L'État avait demandé aux porteurs de projets de le modifier pour limiter les impacts environnementaux, sources de contestation locale. Récemment, les promoteurs avaient d'ailleurs renoncé à la piste de ski artificielle prévue dans le complexe. Mais ça n'aura pas suffit.

« Ce modèle est responsable de la crise qui touche les petits commerces. Il provoquera une hausse du trafic routier - 3400 véhicules supplémentaires en heure de pointe - et artificialisera 80 ha », résume la ministre qui assure avoir entendu tous les acteurs du projets, pro comme anti, avant de trancher sur la question.

Fin d'un projet, mais pas fin de l'aménagement

Le projet Europacity s'inscrivait dans une zone d'activités dont l'emprise globale porte sur 280 hectares de terres. La ZAC en question n'est pas remise en cause selon la ministre. Attaquée en justice par les opposants, la ZAC a d'ailleurs été confirmée par la justice administrative en juillet 2019. Ce qui sous-entend qu'il y aura bien un aménagement. De quelle nature ? Pour le savoir, la ministre a missionné Francis Rol-Tanguy pour proposer un projet alternatif. « Nous ne laisserons pas tomber » les élus du territoire qui attendent des emplois et un dynamisme économique.

De même, la décision du Gouvernement ne remet pas en cause le projet de ligne 17 du métro dont l'une des gares en construction devait desservir le centre commercial. Néanmoins, mercredi 6 novembre, le rapporteur public du tribunal administratif de Montreuil a demandé la suspension pour dix mois de l'autorisation environnementale de la ligne 17 Nord du Grand Paris Express. Le temps de réviser l'étude d'impact qui n'aurait pas assez pris en compte les effets cumulatifs avec... Europacity. Mais à l'heure de l'abandon du centre commercial, cette mise à jour semble déjà obsolète.

Une victoire marquante pour les opposants au projet

Pour Matthieu Orphelin, député de Maine-et-Loire, cette nouvelle annonce du Conseil de défense écologique est bienvenue : « je salue cette décision d'abandonner un projet démesuré d'un autre temps, qui était un non-sens écologique et économique ». Un avis partagé avec France Nature Environnement : « c'est une victoire importante pour un grand nombre d'associations, de citoyens, d'élus, d'acteurs économiques qui se sont mobilisés sur le terrain comme devant les tribunaux », commente l'association.

FNE reste toutefois inquiète sur le devenir des terres où le risque d'artificialisation perdure. « Nous attendons désormais du Gouvernement qu'il annonce la suspension des travaux de la gare du triangle de Gonesse. Commencer à édifier une gare au milieu de nulle part et définir ensuite le projet de territoire n'aurait aucun sens ».

Réactions3 réactions à cet article

un projet alternatif existe, c'est de valoriser la fonction nourricière de ces terres fertiles au coeur d'un grand bassin de population, très vulnérable du point de vue de son approvisionnement alimentaire et de son autonomie. L'alternative est de ne pads remplacer un projet d'artificialisation par un autre et de rendre possible le projet d'agriculture paysanne de la CARMA et tout autre projet à vocation agricole et durable, lesquels créent de l'emploi aussi.

MyrCo | 08 novembre 2019 à 10h33 Signaler un contenu inapproprié

Pour un projet dont le principal grief portait sur l'artificialisation de terres agricoles, je trouve plutôt cocasse que ce soient des acteurs comme FNE qui se soient mobilisés. Reste effectivement à savoir par quel autre projet démesuré celui-ci va être "compensé".
Je trouve par ailleurs la FNSEA étonnement discrète sur ce dossier. Sur un projet d'une telle envergure, elle qui affectionne tant sa posture de fer de lance de la lutte contre l'artificialisation des terres agricoles, elle fait même preuve d'un silence assourdissant...

Pégase | 08 novembre 2019 à 22h34 Signaler un contenu inapproprié

Il est important de conserver ces terres très fertiles à proximité de Paris. Quand on constate l'ampleur de l'urbanisation en île de France, cela fait froid dans le dos et on se demande vraiment quand et où les constructions vont s'arrêter. Finalement beaucoup d'habitants n'ont plus qu'une envie : fuir. Et tout ceux qui y sont parvenus, qu'ils soient partis à l'étranger ou en province, n'ont aucune envie de revenir.

gaïa94 | 12 novembre 2019 à 01h26 Signaler un contenu inapproprié

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