Le 15 avril 2019, l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) et ses partenaires ont publié dans la revue American Journal of Clinical Nutrition, les résultats de leur projet BioNutriNet. Cette étude épidémiologique croise le niveau de bio dans l'alimentation avec différents indicateurs de durabilité.
Menée sur 29.000 personnes adultes sur le territoire français, l'enquête tire ses observations de deux groupes d'individus opposés. D'un côté 20 % d'individus qui ne consomment pas de bio, et, de l'autre, 20 % de "grands consommateurs de bio", ceux dont au moins la moitié de l'alimentation provient de l'agriculture biologique (avec une moyenne de 71 %).
L'étude confirme que le régime des grands consommateurs de bio est moins nocif pour l'environnement et expose moins aux pesticides. Deux résultats aux responsabilités partagées entre les habitudes alimentaires et la production des aliments.
Les grands consommateurs de bio ont des habitudes alimentaires particulières, qui reposent sur une part significative de végétaux (14 fois plus de protéines végétales qu'animales), et des apports plus faibles en viande rouge (51 % de moins). L'Inra estime que cette population émet 3,17 kg de CO2eq par jour pour son alimentation contre 5,07 kg pour un non-consommateur de bio. Cela étant dû, principalement, à une baisse de la consommation de viande. Le mode de production bio consomme également moins d'énergie primaire (14,67 MJ contre 19,72 MJ). L'Institut de recherche note également une occupation moindre des sols agricoles (9,51 m2 contre 12,35 m2 utilisé par jour).
Le régime alimentaire bio garantit aux consommateurs une plus faible exposition aux contaminants chimiques : 40 % en moyenne de moins que les autres consommateurs. Bien qu'un régime plus végétal expose à plus de résidus.