Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
AccueilGabriel UllmannLe Bhoutan : un exemple pour l'environnement

Le Bhoutan : un exemple pour l'environnement

Ce pays particulier qu'est le Bhoutan possède une richesse environnementale indéniable qu'il souhaite préserver. Si la recette qu'il applique ne peut pas être transposée à tous, elle peut inspirer. Détails avec Gabriel Ullmann, guide conférencier nature.

Publié le 04/02/2019

Le Bhoutan1, pays encore peu connu, est enclavé entre le nord de l'Inde et la Chine. La chaîne himalayenne couvre une partie de son territoire. De surface équivalente à celle de la Suisse, mais avec 800.000 habitants seulement, le pays est dix fois moins peuplé. C'est le plus petit pays du sous-continent indien. S'il ne compte pas de sommets à 8.000 m, de nombreux atteignent 7.000 m dont le point culminant du Bhoutan : le Kula Kangri à 7.554 m.

Il s'agit d'un pays extraordinaire sur les plans environnementaux, paysagers et sociaux. Ainsi, c'est un des rares pays à abriter une aussi riche biodiversité sur un territoire peu étendu : il a été ainsi recensé plus de 200 espèces de mammifères et plus de 700 espèces d'oiseaux. Soit, à titre d'exemple, environ 50 % d'espèces aviaires de plus que dans toute l'Europe.

Cela est dû à trois facteurs principaux. Tout d'abord, une grande variété des écosystèmes depuis la jungle subtropicale au sud, au niveau de la plaine du Brahmapoutre, à très basse altitude, jusqu'à des sommets à 7.500 m. Ensuite, un développement limité, ou plutôt raisonné, se traduisant par peu d'impacts sur les milieux. Enfin, c'est sans doute le seul pays au monde où la chasse est strictement prohibée et son interdiction respectée.

Un bilan carbone négatif

La consommation des énergies fossiles est très faible, compte tenu : des activités industrielles et des trafics routiers limités, de la consommation du bois-énergie pour le chauffage et la cuisson et de la très importante production d'énergie hydroélectrique. Compte tenu de cette situation et du fait qu'il s'agit également de l'un des pays les plus forestiers au monde (73 % de taux de couverture), le Bhoutan est le seul pays à avoir un bilan carbone négatif. Ce qui en fait déjà un cas à part. Il en résulte également un air pur, au moins comparable à celui, mieux étudié, de la Finlande qui abrite une surface forestière équivalente mais avec plus d'industries et de trafics routiers. Par contre, il subit déjà les conséquences des changements climatiques : fonte des glaciers, augmentation des températures, etc.

L'agriculture, et notamment l'élevage, est encore essentiellement de nature familiale. Les parcelles cultivées ou pâturées sont petites et participent bien davantage à la diversité des milieux et des espèces, plutôt qu'à leur destruction comme dans nos sociétés. C'est le cas par exemple des plaines qui accueillent en hivernage la très rare Grue à cou noir, révérée sur place et qui fait l'objet de festivals très populaires. Si les pesticides sont utilisés par endroits, notamment pour la culture du riz, ils restent limités ; sans garantir que toute l'alimentation soit d'origine biologique (d'autant plus qu'une partie est importée d'Inde, le pays n'étant pas auto-suffisant), elle est plus exempte de résidus de pesticides que de nombreux autres pays. Les intrants agricoles sont rares, ce qui contribue à la qualité des sols et au bilan carbone négatif.

Un développement fondé sur l'éducation et le bien-être

Le tourisme reste encore anecdotique avec à peine moins de cent mille touristes par an, bien que de nombreuses infrastructures de qualité (routes, hôtellerie) aient été construites ces dernières années et continuent de l'être. L'est du pays est le moins visité pour l'instant (le royaume bhoutanais met en place des mesures, notamment d'incitation financière à l'égard des visiteurs, pour développer cette région) et reste le plus authentique et le plus accueillant.

Le Bhoutan n'échappe pas pour autant à ce jour à des problèmes environnementaux qui sont récurrents dans de nombreux pays : assainissement des eaux usées encore largement insuffisant, collecte et recyclage des déchets encore peu développés dans les zones rurales essentiellement.

Toutefois, la situation s'améliore lentement du fait notamment que l'éducation à l'environnement, partie de l'identité nationale, est omniprésente notamment à l'école mais aussi par voie d'affichage dans de nombreux lieux publics. Le Bhoutan entend maintenir une approche spécifique du développement fondée sur la notion de "Bonheur National Brut" qui prône un équilibre entre développement économique, protection de l'environnement et préservation de la spiritualité/identité. Sans prétendre pouvoir conclure sur le bonheur de la population, on y sent clairement un bien-être en harmonie avec son milieu de vie.

Avis d'expert proposé par Gabriel Ullmann, guide conférencier nature

1 Pour de plus amples informations : le site tourism.gov.bt pour des questions générales et le site https://incredible-bhutan.travel pour toutes les questions relatives à la nature et à l'écologie.

Les Blogs sont un espace de libre expression des abonnés d'Actu-Environnement.

Leurs contenus n'engagent pas la rédaction d'Actu-Environnement.

4 Commentaires

Mg

Le 05/02/2019 à 11h50

N'exagérons rien. le bonheur n'est prévu que pour la majorité bouddhiste. L'homosexualité est interdite. Les réfugiés népalais sont maltraités. Les ONG qui travaillent sur les droits humains y sont interdites. Les émissions de CO2 augmentent. La production agricole diminue.
https://www.franceculture.fr/societe/bhoutan-la-face-cachee-du-pays-du-bonheur
https://data.worldbank.org/country/bhutan

Signaler un contenu inapproprié

Christophe Vieren

Le 06/02/2019 à 15h49

à mg : l'auteur en écrivant "Sans prétendre pouvoir conclure sur le bonheur de la population, on y sent clairement un bien-être en harmonie avec son milieu de vie.", se garde bien d'exagérer.
Et je ne crois pas qu'il y ait une corrélation entre le fait de choisir le BNB comme indicateur de bonheur plutôt que le sacro-saint PIB, soit la source des maléfice que vous citez (homophobie, réfugiés népalais, ong interdite). Ces maléfices sont monnaie courante dans nombre de pays bien plus "développés" . et en particulier sur leur empreinte carbone. Plus surprenant et inquiétant est en effet la diminution agricole. Savez-vous pourquoi ?

Signaler un contenu inapproprié

Albatros

Le 08/02/2019 à 10h28

Monsieur Uhlmann, allez donc vivre au Bhoutan plusieurs décennies, et racontez nous la situation des étrangers là-bas, qui ne partageraient pas la religion locale.
Vous écrivez vraiment n'importe quoi...
Excellente journée tout de même.

Signaler un contenu inapproprié

Mg

Le 13/02/2019 à 10h20

Ce PNBonheur destiné aux seuls « bons » Bhoutanais me fait penser au national socialisme, qui a beaucoup donné aux Allemands « de souche ». Assez rance comme principe.
Concernant l'agriculture : on constate une augmentation production fruits-légumes mais une diminution production céréales. Ce serait principalement dû à la migration urbaine, au manque d'infrastructures (routes, irrigation) et au manque de recherche et développement, ces 2 dernières questions étant prise en compte dans la feuille de route du gouvernement.
http://www.fao.org/fileadmin/templates/tci/pdf/Buthan_Vol1_web.pdf (2012)
http://sdwebx.worldbank.org/climateportal/doc/agricultureProfiles/CSA-in-Bhutan.pdf (2017)

Signaler un contenu inapproprié

Commentez ou posez une question à Gabriel Ullmann

Les commentaires aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Mot de passe oublié