La Commission européenne, qui s'est félicitée des résultats de la reunion , a précisé qu'une révision complète du plan sera effectuée, comme prévu initialement, lorsqu'un nouvel avis scientifique sur le stock sera disponible, à la fin de l'année 2008. Si en 2008 les scientifiques nous disent que le plan de reconstitution ne marche pas, alors nous devrons considérer toutes les options pouvant contribuer à éviter l'effondrement de cette pêcherie historique, a déclaré le Commissaire européen responsable pour la Pêche et les Affaires maritimes, Joe Borg. La Commission européenne a également déclaré la surpêche de l'espèce par les membres de l'UE à la CICTA et un plan de remboursement a été convenu selon lequel l'UE devra rembourser, à partir de 2009, 100% du dépassement de son quota de cette année en trois annuités égales.
Un projet de certificat de capture destiné à assurer la traçabilité du thon depuis son lieu de pêche jusqu'au consommateur a été adopté par la Commission internationale. Ce document jouera un rôle clé pour l'efficacité de la surveillance et du contrôle dans cette pêcherie qui a vu un accroissement rapide des captures dû à une forte demande en provenance du marché d'Asie de l'Est, a indiqué la Commission européenne. Pour le WWF, cette mesure est au contraire trop faible, difficilement applicable sans la mobilisation de moyens importants et qu'elle arrive trop tardivement. La CICTA a par ailleurs indiqué qu'elle organisera une réunion à Tokyo avant le début de la prochaine saison de pêche, en 2008, pour réunir tous les acteurs de la pêche et de la commercialisation du thon rouge afin de mener une réflexion commune sur la gestion de cette ressource.
Avec les Etats-Unis, le WWF et Greenpeace avaient demandé un moratoire sur cette pêche jusqu'à reconstitution du stock après avoir dénoncé les conséquences de la dernière saison de surpêche ''massive'' en 2007 aggravées par les activités illégales, un manque de suivi et de contrôle des pêcheries. Pour Serge Orru, directeur général du WWF France, il n'y a plus d'espoir pour le thon rouge, victime de l'incapacité des organisations internationales de gestion des pêches à faire prévaloir les enjeux écologiques. Trois semaines après le Grenelle de l'environnement et son retentissement à l'international, il est difficile de comprendre comment l'Union Européenne a pu participer à la mise à mort de cette espèce emblématique de la Méditerranée, a-t-il ajouté. Greenpeace estime que la communauté internationale ''semble considérer avec indifférence la disparition du prédateur majeur de la Méditerranée''. Cette disparition provoquera pourtant un chaos écosystémique sur l'ensemble du bassin dont personne n'est en mesure d'évaluer l'ampleur, a averti l'organisation écologiste.