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Actu-Environnement

La CITES échoue à protéger les espèces marines menacées

Si l'interdiction totale du commerce d'éléphants de Tanzanie et Zambie a été confirmée à Doha, les espèces marines… du thon rouge au requin-taupe… n'ont pas été retenues pour être ajoutées à la liste de la CITES, face au lobbying du Japon. Détails.

   
La CITES échoue à protéger les espèces marines menacées
Requin-taupe
© Shark Alliance
   
Les intérêts économiques ont encore primé sur la protection des espèces sauvages menacées au cours de la 15e conférence de la CITES qui s'est clôturée hier à Doha (Qatar), après douze jours de travaux. Thon rouge, coraux précieux et requins… toutes les espèces marines commerciales qui étaient soumises à la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées (CITES), afin de mieux les protéger, ont été recalées…. face au lobbying du Japon.

Les requins, les coraux précieux et le thon rouge à la trappe

Parmi ces espèces, la CITES a d'abord refusé le 18 mars d'inscrire le thon rouge d'Atlantique-Est et de Méditerranée, à l'Annexe I de la Convention visant à interdire les exportations de l'espèce, malgré une contre-proposition européenne demandant un délai de mise en œuvre jusqu'en mai 2011 ! Opposé au projet, le Japon qui consomme 80 % des prises, a été suivi dans ce vote par les pays en développement parmi lesquels la Libye, un des grands pays pêcheurs. Le sort du thon rouge est désormais entre les mains de l'ICCAT, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique, qui réunit les pays pêcheurs en novembre prochain à Paris. ''En pleine année internationale de la biodiversité, qu'une espèce aussi emblématique que le thon rouge soit sacrifiée au profit d'intérêts économiques de court terme est une véritable honte'', a déploré le WWF France.

Une semaine plus tard, quatre espèces de requins étaient proposées à l'Annexe II de la Convention pour cette fois en réguler le commerce : le requin-marteau halicorne, le requin océanique et l'aiguillat commun … toutes ces espèces ont été retoquées. La quatrième espèce, le requin-taupe, très prisé pour ses ailerons, a quant à elle été inscrite dans un premier temps dans l'Annexe II mais face à l'hostilité du Japon et de la quasi-totalité des pays asiatiques, les signataires de la Convention sont finalement revenus hier sur leur décision. ''Ce revirement, qui confirme l'abandon du requin taupe aujourd'hui par la CITES est profondément regrettable, tout comme la décision antérieure de ne pas réguler le commerce d'espèces également menacées telles que le requin-marteau'', a déclaré dans un communiqué Heike Zidowitz, présidente de la Shark Alliance. ''C'est un triste, triste jour pour la conservation. La CITES était un traité qui réfrénait le commerce au nom de la conservation. Aujourd'hui, on restreint la conservation au profit du commerce'', a de son côté ajouté à l'AFP Sue Lieberman, directrice des politiques internationales au Pew Environment Group.

Concernant les coraux précieux, la CITES a de nouveau refusé d'inscrire 31 espèces de coraux rouges à l'Annexe II de la Convention demandé par les États-Unis et l'Europe afin de réguler un commerce lucratif : sept de ces espèces sont utilisées par les bijoutiers.

Un sort similaire pour l'ours polaire

Les 175 Parties de la Cites ont également rejeté la semaine dernière la proposition des Etats-Unis visant à suspendre le commerce international de l'ours polaire, chassé principalement pour sa peau et dont la population a diminué de 30 % en 45 ans. Les Etats-Unis demandaient de passer d'un classement en Annexe II à celui d'Annexe I pour l'ours polaire, ce qui aurait permis d'interdire totalement les exportations. Mais le pays a dû faire face à l'opposition notamment du Canada, du Danemark et de la Norvège. La majorité des intervenants ont estimé que la principale menace pesant sur cette espèce n'était pas la chasse mais le changement climatique et son impact sur la fonte des banquises…. Il ne resterait plus que 20.000 à 25.000 ours blancs répartis entre l'Alaska, le Canada, le Groenland, la Norvège et la Russie.


La protection des éléphants confirmée face au braconnage

Seule note positive : face au braconnage, la CITES a maintenu le 24 mars, en séance plénière, l'interdiction totale du commerce d'éléphants en Tanzanie et en Zambie. Depuis 1989, tous les éléphants d'Afrique figurent dans l'Annexe I (commerce interdit), sauf pour quatre pays : l'Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Botswana et la Namibie, où ils sont dans l'Annexe II (commerce régulé). La Tanzanie et la Zambie réclamaient pour leurs pachydermes de passer de l'Annexe I à l'Annexe II afin de pouvoir les vendre, vivants ou en trophées, en excluant l'ivoire de ces transactions. Les deux pays se sont aussi vus refuser de vendre leurs stocks d'ivoire légaux.
Un plan de préservation des tigres, espèce en voie de disparition, a également été approuvé dimanche dernier. Il vise à lutter contre la contrebande et accroître la répression. Concernant les plantes, les différents composants du bois de rose, et surtout l'huile essentielle utilisée en parfumerie, ont aussi été classés à l'Annexe II (commerce contrôlé) sur proposition du Brésil, son principal exportateur.

La prochaine conférence de la CITES se tiendra en Thaïlande en 2013.

Réactions4 réactions à cet article

rire ou pleurer ?

Que sait-on, doit-on, voulons-nous faire ?...face à cette dictature barbare du business as usual ?...comment vivre ce dépouillement de notre patrimoine commun et donc d'assister impuissant à nore propre mort ?...si ce n'est s'engager toujours et encore plus dans la plus grande bataille que l'homme ai eu a mener : celle contre lui -même !

lf-utopia | 27 mars 2010 à 17h09 Signaler un contenu inapproprié
mais que c'est TRISTE!

Il y a peu de mot pour décrire ces décisions... comment être crédible ensuite, ne pas être découragé...

liseu | 01 avril 2010 à 09h39 Signaler un contenu inapproprié
Humains:race dégénérée

Je me demande comment réagirait l'espèce humaine si elle était traquée et tuée pour ses dents...
Nous sommes décidément la tare de l'univers et les puissants s'évertuent à nous le rappeler constamment.
J'ai honte.

hammerhead | 03 avril 2010 à 20h40 Signaler un contenu inapproprié
CITES : lobby et intérêts financiers

Demander à une Convention sur le commerce international de restreindre ou d'interdire une partie du commerce dans ce monde où l'argent est le seul pouvoir, n'est ce pas rêver un peu ? C'est toujours la même chose, les arguments écologiques ne font pas le poids face à la rentabilité immédiate et aux profits alléchants. Demander à un financier de se serrer la ceinture ?? Il faut aller la lui serrer nous même et les "actions d'éclat" comme ce que peuvent faire les membres de Green Peace en est sans doute un des exemples les plus probants.

Michel du 31 | 09 avril 2010 à 13h23 Signaler un contenu inapproprié

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