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Actu-Environnement

COP 24 : le rapport du Giec attise les tensions politiques

Les négociateurs ont bien avancé sur les sujets techniques. Les décideurs politiques doivent maintenant trancher les points clés pour arriver à un dispositif de mise en œuvre de l'Accord de Paris. Le dernier rapport du Giec donne lieu à de vives tensions.

Gouvernance  |    |  P. Collet

La première semaine de la COP 24 s'est achevée à Katowice avec des avancées sur les éléments techniques de la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Les délégations politiques prennent maintenant le relais pour trancher les points clés et négocier un résultat équilibré et cohérent. La première semaine s'est achevée avec les premières tensions politiques. Elles se sont focalisées sur la place à accorder aux conclusions du rapport du Giec sur l'objectif de stabilisation de la hausse des températures à 1,5°C. Quatre pays cherchent à limiter son impact sur les négociations climatiques.

Séparer autant que possible les différents sujets

Globalement, les observateurs en conviennent : les négociateurs se sont rendus en Pologne armés de bonnes intentions et décidés à fixer les règles qui permettront d'appliquer l'Accord de Paris à partir de 2020. Preuve de cette volonté, la conférence a débuté avec une journée d'avance et les habituelles questions d'organisation des travaux ont rapidement été évacuées. Tout au long de la semaine écoulée, les négociateurs ont appliqué une "approche multi-niveaux" qui a consisté à séparer les questions qui peuvent être résolues au niveau technique de celles qui nécessitent l'intervention politique des ministres.

Les discussions ont été marquées par les habituelles publications des grandes organisations internationales. Le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) a pointé le décalage (emission gap) entre les émissions de gaz à effet de serre (GES) actuelles et la trajectoire d'émissions compatible avec la stabilisation de la température à +2°C, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé que la concentration de CO2 dans l'atmosphère a atteint un nouveau sommet à 405,5 parties par million (ppm) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a présenté son dernier rapport sur l'impact des changements climatiques sur la santé.

Finalement, les négociateurs sont parvenus à préparer des textes qui serviront de base aux travaux de la semaine qui débute. Pour autant, il reste beaucoup de travail à accomplir, a expliqué le président de la COP, Michał Kurtyka. L'un des enjeux sera notamment d'articuler entre eux l'ensemble des points techniques traités séparément la première semaine. La présidence polonaise demande donc aux négociateurs de clore les dernières discussions d'ici mardi. De son côté, le secrétaire d'Etat auprès du ministre polonais de l'Energie va mener des discussions avec ses homologues sur les points les plus difficiles. Ces échanges ministériels débutent avec une des questions récurrentes : le financement de la lutte contre les changements climatiques et de l'adaptation aux impacts. La présidence polonaise compte dresser un premier bilan des négociations mardi soir.

Comment intégrer le rapport du Giec dans les négociations

Bien qu'essentiellement consacrée aux discussions techniques la semaine a donnée lieu à des moments plus politiques. Le premier a été la signature de la "Déclaration de Silésie sur la transition juste". "On ne peut que se réjouir de la volonté d'accompagner les populations dans la nécessaire transition énergétique afin d'en atténuer les impacts sociaux négatifs", explique l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Plutôt que de voir dans cette déclaration un moyen de différer l'action au motif de la préservation de l'emploi des secteurs menacé, l'Iddri met en avant "l'exemple de la Silésie, qui a anticipé une reconversion hors du charbon". Celui-ci "montre plutôt une version positive de la synergie entre transition énergétique et nécessités de reconversion".

Mais le premier vrai test politique a été l'accueil du rapport spécial du Giec sur les 1,5°C. Ce document avait été officiellement demandé au Giec lors de la COP 21. Les négociateurs doivent maintenant clarifier la façon dont il sera pris en compte dans les négociations. Il a donc été amplement discuté à Katowice, mais les échanges ont bloqué dans la dernière ligne droite, lorsqu'il a fallu préciser si la COP 24 va l'"accueillir favorablement" (to welcome) ou simplement en "prendre note" (to note). Les petits Etats insulaires (Aosis), les pays d'Amérique latine (Ailac), le Groupe de l'intégrité environnementale (qui réunit des pays de l'OCDE), les Pays les moins avancés (PMA), l'Union européenne, ou encore le Canada et l'Afrique du Sud ont défendu l'option la plus forte. Mais, les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et le Koweït s'y sont opposés. Dès jeudi dernier, le Réseau Action Climat International alertait sur le fait que la Kowaït demandait le retrait de certaines mentions du rapport du Giec dans les décisions finales de la COP. Quant aux Etats-Unis, ils ont précisé que le fait d'accepter de mentionner du rapport du Giec n'implique pas qu'ils l'approuvent.

Une formule de compromis a été proposée ("saluer les efforts des experts du Giec") et rejetée par les pays qui défendent un "accueil favorable" du document. Pour l'instant, l'opposition de quatre Etats a été couronnée de succès, bien que de nombreux négociateurs la considère comme "ridicule", rapporte l'ENB. Dorénavant, la décision finale est entre les mains des ministres qui parviendront, ou pas, à infléchir la position des quatre opposants.

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