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Projets de Center Parcs : quand Pierre et Vacances saisit la Commission du débat public

A Roybon, en Isère, comme à Poligny dans le Jura et à Rousset en Saône-et-Loire, les projets de Center Parcs ont fait l'objet de débats animés qui ont conduit le groupe Pierre et Vacances à prendre des engagements.

Aménagement  |    |  A. Sinaï

"L'objectif de Pierre & Vacances-Center Parcs a toujours été d'écouter et de comprendre les interrogations, les critiques et les propositions afin de proposer des évolutions, des améliorations du projet ou des engagements de méthode", estime l'entreprise Pierre et Vacances, cotée au CAC 40, qui exploite un parc de 300 sites touristiques en Europe. Dans le cadre de son développement, le Groupe Pierre & Vacances Center Parcs entend réaliser et exploiter des Center Parcs dits "de nouvelle génération", de taille moyenne.

Parmi ces projets, ceux du Rousset, en Saône-et-Loire, et de Poligny, dans le Jura, ont fait l'objet d'un débat public qui s'est déroulé du 20 avril au 4 septembre 2015, à la demande de Pierre et Vacances Center Parcs (PVCP), qui a saisi la Commission nationale du débat public (CNDP), en date du 25 novembre 2014. Le groupe s'en explique : "En 2014, des réunions publiques auxquelles PVCP a participé ont été organisées (au Rousset les 12 juin, 11 juillet et 11 septembre et à Poligny le 26 juin). Ces réunions ont fait mûrir notre réflexion et nous ont conduit à juger qu'une saisine de la CNDP, bien qu'elle ne soit pas obligatoire, constituait la démarche la plus appropriée pour organiser une concertation approfondie sur le territoire". Les conclusions des débats (1) ont été publiées le 3 novembre 2015.

Des sites jumeaux

Sur la commune du Rousset, le projet de Center Parcs devrait couvrir une emprise d'environ 86 hectares, dont 40 seraient exploités sous la forme d'un "village" comprenant des équipements de loisirs, dont un espace aqua-ludique couvert et des services (sur environ 12.000 m2) autour desquels rayonneraient 400 "cottages" (environ 28.000 m2), répartis en trois ou quatre hameaux d'une centaine de logements chacun avec des équipements de loisirs thématiques. Les travaux devraient être lancés mi-2017, suite à l'obtention des autorisations administratives. Le débat, très riche et houleux, a mobilisé quelque 1.647 participants. A Poligny, dans le Jura, un projet quasi jumeau porte sur la création, sur un terrain d'environ 150 hectares (revu à la baisse à 80-100 hectares au cours du débat), d'un "village" similaire.

La controverse porte sur deux points principaux : les incidences sur l'environnement, et l'usage des fonds publics pour des projets qui ne sont pas forcément d'intérêt général, mais que les élus soutiennent en raison de la perspective de création d'emplois sur les sites. A Poligny, la question de l'eau a été soulevée comme un point sensible, tant en ce qui concerne l'impact du rejet des eaux de piscine sur le milieu naturel, que la destruction d'espaces forestiers, France Nature Environnement suggérant que les projets de Center Parcs s'inscrivent dans des friches urbaines proches des grandes agglomérations plutôt qu'en milieu naturel.

"Bulle tropicale"

Au Rousset, Accueil Paysan Bourgogne estime qu'"un projet qui propose une « bulle tropicale » à 29° C toute l'année ne prend pas en compte le défi climatique, même en utilisant des énergies locales et renouvelables. Il n'est pas acceptable à l'heure où la France accueille le sommet mondial sur le climat et communique sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre", tandis que les chambres consulaires de Saône-et-Loire considèrent qu'il s'agit d'"un projet empreint d'une démarche de qualité environnementale".

De son côté, le groupe Pierre et Vacances-Center Parcs entend rassurer les élus en leur garantissant le soin apporté tant à la valorisation des filières locales du bâtiment que la compensation des hectares artificialisés et des espèces protégées, comme la cistude d'Europe, à l'origine du classement en zone Natura 2000 d'un site du Jura proche du Rousset.

Le temps de la réflexion

"Le débat public nous a permis d'expliquer et de préciser le projet, de comprendre certains problèmes réels, d'identifier certaines questions et par là même de lancer de nouvelles études ou réflexions. Notre projet, si nous décidons de le poursuivre, en sortira enrichi et amélioré. Le débat public nous a aussi permis de beaucoup approfondir notre connaissance du territoire et de ses habitants", estime le groupe Pierre et Vacances.

Ces débats pourraient-ils conduire PVCP à renoncer à ces projets ? "Nous disposons de trois mois après publication des compte-rendu et bilan pour prendre une décision motivée, ce qui nous mène fin janvier/début février 2016. La décision n'est donc pas prise. Nous étudions actuellement les compte rendu et bilan présentés le 3 novembre dernier".

A Roybon, Pierre et Vacances entend persévérer

Le 16 juillet dernier, le tribunal administratif de Grenoble rendait sa décision sur les procédures relatives au Center Parcs de Roybon. Il insistait sur le fait que ce projet représentait "un intérêt public impératif et majeur" en raison de son impact économique et touristique, "validant ainsi la certitude de nombreux élus et de la majorité de la population locale, convaincus que le projet sera bénéfique pour la commune et le département", selon Pierre et Vacances. Cependant, le tribunal administratif considère que les mesures compensatoires, au titre de la loi sur l'eau, ne sont pas à une échelle appropriée. Pierre et Vacances-Center Parcs est invité par ce jugement, "qui est une porte ouverte à la réalisation de ce projet à terme" selon le groupe, à étudier les possibilités de localiser les mesures compensatoires attendues dans un périmètre plus proche et selon une disposition plus rassemblée. Pierre et Vacances a confirmé sa volonté de faire appel du jugement.

Christian Leyrit, président de la CNDP, observe que "c'est l'absence de dialogue qui a posé problème à Roybon. De ce fait, le maître d'ouvrage Pierre et Vacances a saisi la CNDP sur les projets du Rousset et de Poligny, afin d'apaiser les conflits. En matière de débat public, le processus est aussi important que la décision. Ce qui importe, c'est qu'à l'issue de la concertation, les citoyens puissent dire : «  je suis toujours opposant, mais je considère que les projets ne sont pas illégitimes car nous avons été entendus ». En retour, il faut que les maîtres d'ouvrage acceptent l'expertise citoyenne. Et que le débat public puisse être organisé en amont des décisions, car si l'on veut apaiser la société, il faut être à l'écoute des citoyens".

1. Consulter le site de la CNDP
https://www.debatpublic.fr/projet-center-parcs-jura

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